Groupe Sainte-Marthe 09/02/2018, capture @ Vatican Media

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Contre la traite des personnes, une alliance transversale entre les polices et les réseaux de religieuses

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Bilan de la 5e rencontre du Groupe Sainte-Marthe

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La police et l’Eglise travaillent ensemble dans une trentaine de pays pour lutter contre la traite des personnes et l’esclavage moderne, par la poursuite des trafiquants et par l’aide apportée aux victimes pour qu’elles se réinsèrent dans la société, explique le cardinal Nichols.
Le cardinal Nichols a rencontré la presse à l’issue de l’audience accordée par le pape François, ce vendredi 9 février 2018, au terme de la cinquième rencontre, au Vatican du « Groupe Sainte-Marthe »
Le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, et président du Groupe Sainte-Marthe, était entouré des cardinaux Charles Bo, archevêque de Rangoun (Myanmar-Birmanie) et John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque d’Abuja (Nigeria), et de Mme Cressida Dick (police de Londres), M. Nestor Roncaglia (police d’Argentine) et Mme Jean Baderschneider du « Fonds mondial pour en finir avec l’esclavage moderne » (Global Fund to End Modern Slavery).
« Jamais le drame du trafic d’être humains n’a jamais été aussi important qu’à notre époque », a fait observer le cardinal Nichols, notamment sur les millions de bateaux de pêche qui sillonnent les mers.
Il a dressé un bilan positif du « travail de sensibilisation » déjà réalisé. Et il a fait observer que « nous sommes tous de pays de destination » des victimes et de pays « d’origine » : « d’où les personnes sont conduites à des situations d’esclavage ».
En outre, le cardinal Nichols a souligné l’importance du partenariat avec les media. C’est « un défi » pour le « Groupe » que d’accroître la responsabilité par une plus grande « transparence » avec les médias, à la fois pour ce qui est du travail accompli et à propos de la stratégie à long terme.
Par exemple – et le cardinal Nichols l’a cité – au Royaume-Uni, l’Église et les forces de police se sont associées à un média (The Evening Standard) pour sensibiliser à la traite des êtres humains, enquêter sur les cas d’esclavage moderne et proposer des solutions lors d’une table-ronde présidée par le cardinal Vincent Nichols.
L’archevêque de Westminster a insisté sur « l’humilité » nécessaire dans cette lutte contre les trafiquants et pour les victimes : « On se connaît assez bien pour reconnaître : « ce n’est qu’un début », ou « cela n’a pas marché ». »
C’était donc la cinquième fois, depuis la fondation du « Groupe Sainte-Marthe » par le pape François en 2014, que des agents de police, des évêques, des religieuses et des organisations internationales du monde entier se réunissaient au Vatican pour mettre au point et partager des « bonnes pratiques » dans la lutte contre la traite d’êtres humains et l’esclavage moderne, précise un communiqué de ce même 9 février 2018 qui insiste sur la lutte au niveau « régional » contre ce « côté obscur » de la mondialisation.
La conférence était en effet centrée sur les réalités régionales : grâce à une contribution de tous les continents, chaque région a discuté de ses expériences, de ses succès et des défis auxquels elle fait face, et la collaboration croissante « avec des pays voisins qui sont confrontés à des défis similaires a été identifiée comme une priorité ».
L’accent a été mis sur les opportunités « éducatives et économiques » pour ce qui est de l’offre des pays d’origine des victimes, et d’autre part sur le besoin « d’un cadre juridique fort », d’une « responsabilisation » et d’une « citoyenneté active » pour ce qui est de la « demande » dans les pays de destination des victimes de la traite. S’il y a des « similitudes importantes » dans les approches pour combattre la traite d’êtres humains suivant les régions, le besoin d’une « action locale » a été souligné, en raison des niveaux significatifs du « trafic interne ».
La conférence a également présenté les contributions d’agences internationales, introduisant le rôle du « secteur privé » et l’importance de la « transparence ». Les moyens pratiques pour affronter un trafic d’êtres humains difficile à suivre, comme « l’esclavage dans la navigation maritime », ont aussi été discutés.
Le pape François a fait observer, dans son discours devant l’assemblée, la complicité des « modèles économiques » qui favorisent le développent des esclavages modernes. Il a dit la reconnaissance de l’Eglise pour l’engagement du Groupe Sainte-Marthe: « L’Église est reconnaissante pour tous les efforts faits pour apporter le baume de la miséricorde divine à ceux qui souffrent, parce que cela représente aussi un pas essentiel pour l’assainissement et le renouveau de la société dans son ensemble. »
Dans son allocution devant le pape François, le cardinal Nichols, a rendu hommage aux religieuses dont els réseaux sont sur le front de la lutte contre les esclavages te pour la réinsertion des victimes.
Il a attiré l’attention sur le besoin de toujours « se souvenir que la victime est au centre de ce crime diabolique » : « la personne asservie qui exige une action dans la lutte contre la traite ».
Le cardinal Nichols a notamment déclaré : « Notre réunion du Groupe Sainte-Marthe a procédé à un examen attentif de l’un des visages les plus sombres de la mondialisation : le fléau du trafic humain et de l’esclavage moderne. En revanche, Saint-Père, nous vous remercions pour les nombreuses manières dont vous rendez visible le visage vraiment humain de notre monde. Constamment, dans vos actions et vos paroles, vous nous rappelez que le bien-être de la personne humaine doit toujours être au centre de tous les efforts »
Pour plus d’information en anglais sur le Groupe Sainte-Marthe : www.santamartagroup.com
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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