Message au Festival de Doctrine sociale 23/11/2017 capture CTV

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Festival de la doctrine sociale: «Accueillir le défi du changement pour rester fidèles à Dieu et à l’homme» (traduction complète)

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« Lorsqu’on répond à Dieu, on active toujours un processus »

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Le pape François invite à « accueillir le défi du changement pour rester fidèles à Dieu et à l’homme ».
« Fidélité est changement », c’est en effet le thème du VIIème Festival de la Doctrine sociale de l’Église (DSC) qui s’est ouvert à Vérone (Italie), ce jeudi 23 novembre 2017 au soir, à 20h30, au Cattolica Center, par un message-vidéo du pape. Un rassemblement de trois jours (23-26 novembre).
Le message vidéo du pape François part justement de ce thème, c’est-à-dire de la nécessité de changer pour rester fidèles: « Elargir notre service, faire participer les autres à nos projets, dilater les espaces de la créativité signifie accueillir le défi du changement justement pour rester fidèles à Dieu et à l’homme. »
Le message du pape a été suivi d’une intervention du cardinal Luis Antonio Tagle, archevêque de Manille (Philippines) et président de Caritas Internationalis.
Voici notre traduction, rapide, de travail, du message du pape François, prononcé en italien.
AB
Message du pape François
Chers frères et soeurs,
Je vous salue tous, vous qui participez au 7e Festival de la doctrine sociale de l’Eglise, qui a pour titre cette année : « Fidélité est changement ». Cette expression, qui suscite intentionnellement une certaine « surprise » logique, nous conduit à considérer que, dans la réalité, être fidèles comporte la capacité de changer.
Pensons à l’expérience d’Abraham que la Bible nous montre comme modèle de foi. Alors qu’il était déjà âgé, Dieu lui a dit: “Quitte ton pays, ta patrie, et la maison de ton père, pour le pays que je te montrerai. Je ferai de toi un grand peuple et je te bénirai, je rendrai grand ton nom et tu deviendras une bénédiction (Gn 12,1-2).
Pour être fidèle, Abraham a dû changer, partir. La Parole de Dieu nous aide à distinguer les deux “faces” du changement: la première c’est la confiance, l’espérance, l’ouverture à ce qui est nouveau; la seconde, c’est la difficulté de quitter les sécurités pour aller à la rencontre de l’inconnu.
En effet, cela nous fait nous sentir tranquilles que de rester dans notre enclos, conserver, répéter les paroles et les gestes de toujours – cela nous fait nous sentir plus sûrs – plutôt que de sortir, de partir et de lancer des processus nouveaux.
Alors demandons-nous ce qui arrive si nous maintenons notre fidélité envers Dieu et envers l’homme. Nous avons vu dans l’histoire d’Abraham l’effet de l’appel du Seigneur: il a changé sa vie radicalement, il l’a fait entrer dans une histoire nouvelle, il lui a ouvert des horizons inattendus, avec des cieux nouveaux et des terres nouvelles.
Lorsqu’on répond à Dieu, on active toujours un processus: quelque chose d’inédit se produit et nous emporte là où n’aurions jamais imaginé.
C’est important, cela : on active toujours un processus, on avance, on n’occupe pas des espaces, on met des processus en route.
La fidélité à l’homme signifie sortir de soi pour rencontrer la personne concrète, son visage, son besoin de tendresse et de miséricorde, pour la faire sortir de l’anonymat, des périphéries de l’existence.
La fidélité à l’homme signifie ouvrir les yeux et le coeur aux pauvres, aux malades, à ceux qui n’ont pas de travail, aux si nombreuses personnes blessées par l’indifférence et par une économie qui écarte et tue, s’ouvrir aux réfugiés qui fuient la violence et la guerre.
La fidélité à l’homme signifie vaincre la force centripète de nos intérêts, intérêts égoïstes, et faire de l’espace à l’autre, rejeter la tentation du désespoir et entretenir la vive flamme de l’espérance.
C’est ainsi que la fidélité à Dieu et la fidélité à l’homme convergent dans un mouvement dynamique qui prend la forme du changement de nous-mêmes et du changement de la réalité, en surmontant immobilisme et commodités, en créant des espaces et du travail pour les jeunes, et pour leur avenir.
Parce que le changement est salutaire pas seulement lorsque les choses vont mal, mais aussi quand tout marche bien et que nous sommes tentés de nous reposer sur les résultats atteints. Elargir notre service, faire participer les autres à nos projets, dilater les espaces de la créativité signifie accueillir le défi du changement justement pour rester fidèles à Dieu et à l’homme.
Cela semble une contradiction, mais la fidélité c’est ce chemin qui lance des processus, et ne permet pas que nous nous arrêtions dans des espaces qui empêchent toute créativité, des espaces qui, à la fin, vont dans le sens du « on a toujours fait comme cela ».
En vous adressant ce bref message, je salue fraternellement Son Excellence Monseigneur Zenti, évêque de Vérone, ville qui accueille le Festival de la doctrine sociale de l’Eglise, don Vincenzi et tous les collaborateurs, les conférenciers, et les bénévoles.
Je souhaite que cette initiative contribue à animer et soutenir la mission évangélisatrice de l’Eglise dans le monde du travail, de l’économie et de la politique.
Je vous bénis, et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi. Merci!
© Traduction de ZENIT, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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