« L’éthique sociale chrétienne à l’ère numérique », tel est le thème de la conférence internationale parrainée par le groupe allemand de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice qui s’est tenue à Berlin les 15 et 16 novembre 2017, indique Radio Vatican en italien ce 22 novembre.
Des scientifiques de renommée internationale de diverses disciplines ont passé deux jours à échanger des propositions sur l’organisation générale de la société par rapport à la révolution technologique actuelle. Un débat a eu lieu entre les intervenants et les participants au sujet de l’intelligence artificielle et de l’usage éthique ou non qui peut en être fait.
Lors des débats, Domingo Sugranyes Bickel, président de la Fondation Centesimus Annus-Pro Pontifice, a averti que « dans la dynamique de l’ère numérique, l’humanité court le risque d’être considérée uniquement comme un objet ».
L’éthique sociale chrétienne, a déclaré l’archevêque de Berlin Heiner Koch, doit préserver la dignité de l’homme dans le processus de la numérisation progressive évitant le risque que le smartphone ne remplace les relations et un véritable dialogue interpersonnel.
Entre « la solitude et l’omniprésence »
Mgr Everard J. de Jong, évêque auxiliaire de Ruremonde, aux Pays-Bas, a souligné que « la numérisation intéresse depuis longtemps tous les domaines de la vie, du travail à la religion, des hôpitaux au trafic routier. Par conséquent, elle nécessite aussi des critères éthiques pour l’application et l’interaction ».
Les réseaux sociaux, a-t-il poursuivi, ont permis les relations avec le monde entier, mais l’utilisateur individuel s’est retrouvé seul. Les réseaux sociaux ont permis également de prendre part à la destinée des autres, a ajouté l’évêque, mais la souffrance des autres est souvent perçue comme quelque chose de lointain, sans empathie, plaçant ainsi un homme déchiré entre « la solitude et l’omniprésence ».
Enfin, Mgr de Jong, en citant l’encyclique Laudato Si’ du pape François, a exhorté à promouvoir une nouvelle façon de penser: « Il devrait y avoir un point de vue différent, une pensée, une politique, un programme éducatif, un style de vie et une spiritualité qui forment une résistance contre l’avancement du paradigme technocratique. »
Un autre participant – Gerrit Heineman, chef du Centre de recherche de l’Université des sciences appliquées de la Basse-Rhénanie, en Allemagne – a souligné que les chrétiens formaient la plus grande communauté avec environ 1,3 milliard d’utilisateurs d’Internet et que 90% de la génération née après 2000 utilisent les réseaux sociaux.
