Rencontre avec les migrants à Bologne © L'Osservatore Romano

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ONU : la personne humaine est capable de pardon

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S’attaquer aux causes des migrations, par le p. Czerny

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Le p. Czerny rappelle « l’importance de l’instauration du dialogue et de la réconciliation ». « La personne humaine est capable de pardon », affirme-t-il. « Hélas, cette vertu est si souvent ignorée, même si elle est absolument essentielle pendant et après les périodes de crise. »

Le père Michael Czerny, sous-secrétaire de la Section pour les migrants et les réfugiés du Saint-Siège, a fait une déclaration à la 5ème discussion thématique vers un Pacte Mondial sur les Réfugiés, Panel 1, intitulé « Comment pouvons-nous nous attaquer aux causes profondes des grands mouvements de réfugiés? », le 15 novembre 2017, à Genève.

« S’attaquer aux causes profondes des grands mouvements de réfugiés exige du courage et de la volonté politique », déclare encore le p. Czerny qui redit la volonté du Saint-Siège de collaborer afin de mettre fin aux conflits « qui engendrent la haine et la violence et de lutter pour la paix et la réconciliation ».

Déclaration du p. Czerny

Monsieur le Modérateur,

Comme l’ont montré les situations d’urgence récentes, le nombre de personnes fuyant leur pays d’origine augmente constamment en raison des conflits, de la violence, des persécutions, de la répression politique, des violations des droits de l’homme, du changement climatique, des catastrophes naturelles et de l’extrême pauvreté. La source, l’intensité et l’interaction de ces facteurs varient d’un endroit à l’autre, mais il existe un dénominateur commun tragique : des millions de personnes forcées de quitter leur foyer, leurs moyens de subsistance, leur famille et leur pays, souvent au péril de leur vie, en quête de sécurité, de paix et d’une vie dans la dignité.

S’attaquer aux causes profondes des grands mouvements de réfugiés exige du courage et de la volonté politique. La délégation du Saint-Siège souhaite soutenir une collaboration plus systématique, stratégique et régulière, conformément aux normes internationales en vigueur, afin de mettre fin aux conflits qui engendrent la haine et la violence et de lutter pour la paix et la réconciliation.

Monsieur le Modérateur,

Les questions ouvertes doivent être résolues au moyen de la diplomatie, du dialogue et de la prévention, qui sont aussi des exigences fondamentales pour la promotion d’un développement humain intégral, fondé sur la paix et la sécurité. Dans ce contexte, « le Saint-Siège a appelé à plusieurs reprises à limiter strictement et à contrôler la fabrication et la vente d’armes, où la probabilité de leur utilisation illégale et leur chute entre les mains d’acteurs non étatiques est réelle et présente ».

La prolifération des armes conduit inévitablement à la violence et constitue un obstacle majeur à la création d’une culture de la paix. En particulier, la vente d’armes à des pays confrontés à des conflits internes ou internationaux en cours (ou potentiels) doit cesser. Parlant de ceux qui ont été touchés par le conflit, le pape François a fait remarquer: « Aujourd’hui aussi, les victimes sont nombreuses… Comment cela est-il possible ? C’est parce que dans le monde d’aujourd’hui, dans les coulisses, il y a des intérêts, des stratégies géopolitiques, la convoitise de l’argent et du pouvoir, et la fabrication et la vente d’armes, qui semblent si importantes ! »

Monsieur le Modérateur,

Le moyen le plus complet et le plus efficace de trouver des solutions durables à la migration forcée est de garantir à tous le droit de rester dans la dignité, la paix et la sécurité dans leur pays d’origine.

Ma délégation souhaite rappeler l’importance de l’instauration du dialogue et de la réconciliation. La personne humaine est capable de pardon. Hélas, cette vertu est si souvent ignorée, même si elle est absolument essentielle pendant et après les périodes de crise. « Le pardon est une sorte de guérison de la mémoire, l’achèvement de son deuil […] Le pardon donne un avenir à la mémoire » (3).

Comme le rappelait le pape François : « la violence conduit à plus de violence, la haine à plus de haine, la mort à plus de mort. Nous devons rompre ce cycle qui semble inéluctable; ceci n’est possible que par le pardon et la réconciliation concrète » (4).

Je vous remercie, Monsieur le Modérateur.

  1. Déclaration du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat de Sa Sainteté le Pape François, sur la Table ronde 1: S’attaquer aux causes profondes des grands mouvements de réfugiés et de migrants. 19 septembre 2016, New York.https://holyseemission.org/contents/statements/57e013c221de4.php
  2. Pape François, Homélie, 13/9/2014.
  3. Paul Ricoeur: « Le concept de responsabilité » dans Le Juste, Paris, éd. Esprit, 1995.
  4. Liturgie de la Réconciliation, Voyage Apostolique en Colombie, Villavicencio (Colombie), 8 septembre 2017

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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