Les prêtres sont des « serviteurs inutiles » qui ne cherchent pas à briller, ni à centraliser le pouvoir et ne suivent pas leur intérêt personnel. C’est ce qu’a déclaré le cardinal Beniamino Stella, préfet de la congrégation pour le clergé, à l’assemblée internationale de l’Union apostolique du clergé (Uac), organisée du 13 au 17 novembre 2017, à Rome.
L’assemblée, organisée tous les cinq ans, avait pour thème la mission de l’Eglise locale, à travers notamment une relecture de la figure des pasteurs (évêques, prêtres, diacres) dans le service de l’Eglise locale, tel que décrit par Lumen gentium.
Lors d’une homélie rapportée par L’Osservatore Romano en italien du 15 novembre, le cardinal Stella a médité sur l’expression de Jésus « serviteurs inutiles » : il s’agit, a-t-il expliqué, de vivre le ministère sacerdotal comme « une offrande totale de soi au profit des frères que le Seigneur nous a confiés ».
En effet, « la vraie autorité n’est pas d’exercer notre influence sur les autres, de briller, de centraliser le pouvoir dans ses mains », mais de se faire « des serviteurs de tout homme, des animateurs intrépides de leur foi, des gardiens attentifs des différentes situations de vie de nos frères et des instruments compatissants de miséricorde et d’amour pour les blessures de chacun ».
Certes, Jésus « ne veut pas mépriser le ministère que lui-même nous a confié, ni nos qualités humaines », a souligné le préfet : les prêtres sont plutôt appelés à être « des serviteurs ‘sans utile’, c’est-à-dire qui ne cherchent pas à servir leur propre intérêt personnel, ne font pas des choses pour apparaître ou chercher des postes de privilège ». Ils s’engagent « avec zèle, sans prétention… ni revendications ».
« Etre des serviteurs, a poursuivi le cardinal Stella, signifie aussi apprendre à vivre la communion et à cultiver des relations de fraternité, dans son propre presbytère et avec le peuple de Dieu ». Les prêtres sont appelés à « être au milieu du peuple comme des hommes parmi les hommes, à marcher avec leurs frères dans la foi, à accompagner leur existence et, surtout, à travailler avec eux pour le règne de Dieu ».
Les prêtres, a-t-il insisté, doivent sortir « de la tentation de la présomption et de l’individualisme ». Il faut aussi « apprendre l’art de travailler ensemble, avec les frères laïcs », pas seulement « en se servant de leur précieuse collaboration » mais en « aidant aussi chaque frère à discerner ses propres charismes et à découvrir sa vocation ».
Avec une traduction d’Océane Le Gall
