Rayenne et Djihene et leurs parents @ Bambino Gesù

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Hôpital Bambino Gesù: séparation de jumelles siamoises venues d’Algérie

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Leurs parents remercient le pape et l’équipe médicale

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Rayenne et Djihene, deux jumelles siamoises algériennes de 17 mois, unies par le thorax et l’abdomen, ont été séparées avec succès à l’hôpital pédiatrique Bambino Gesù (de l’Enfant Jésus) qui dépend du Vatican, indique un communiqué de l’hôpital, ce jeudi 9 novembre 2017. Les parents avaient lancé un appel à l’aide sur Facebook.
Dans une interview télévisée, les parents des petites filles ont remercié le pape François ainsi que les médecins pour cette intervention chirurgicale faite le 7 octobre 2017.
L’opération a duré 10 heures et a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire d’environ 40 personnes dirigée par le prof. Alessandro Inserra, directeur du département de chirurgie. C’est le deuxième cas de séparation des jumeaux siamois dans l’histoire de l’hôpital.
Des modèles et des impressions 3D des jumelles ont été réalisés pour préparer l’intervention : la structure, les organes, le réseau vasculaire et la taille des jumelles ont été « reproduits » dans les moindres détails.
Après la séparation, la procédure de reconstruction a été menée en parallèle dans deux salles d’opération. Grâce à ce type d’organisation, il a été possible de réduire la durée de l’opération (en moyenne 18-20 heures) et donc le temps d’exposition des filles à l’anesthésie. Après une période d’observation en réanimation, le 24 octobre, les petites Algériennes ont pu retourner au service de chirurgie.
La préparation à la séparation a pris 11 mois (de novembre 2016 à octobre 2017) pour permettre aux jumelles de supporter une chirurgie aussi complexe et agressive. Les essais cliniques ont été menés par des médecins et des spécialistes dans sept domaines différents: chirurgie générale, néonatalogie, chirurgie plastique, chirurgie cardiaque, anesthésiologie et réanimation, chirurgie hépatobiliaire-pancréatique, diagnostics d’images.
Cette opération « fut une expérience exaltante au niveau humain et professionnel », souligne le prof. Alessandro Inserra. « L’intervention de séparation s’est terminée sans complications, explique-t-il, les filles n’ont pas de problèmes fonctionnels et vont bien. A l’avenir, nous devrons intervenir à nouveau pour des corrections esthétiques, mais leur trajectoire de croissance sera normale. »
Les sœurs jumelles sont nées le 10 mai 2016 en Algérie. Les médecins ne leur avaient donné aucun espoir, mais les parents, cependant, n’avaient pas abandonné. Ils étaient convaincus que quelqu’un dans le monde serait capable de les sauver. Alors ils ont lancé un appel sur Facebook. Grâce aux nombreux répondants, y compris une association française, Halal Verif, qui a pris en charge les frais de déplacement et d’hébergement de la famille, dans les six mois les filles et les parents ont pu quitter leur ville d’origine, Oum El Bouaghi, au nord-est de l’Algérie, pour arriver à Rome.
D’autres jumeaux siamois admis au département de néonatologie du Bambino Gesù, seront séparés dans les semaines à venir. Ils sont originaires du Burundi.
Le nombre d’enfants de l’étranger pris en charge au Bambino Gesù, augmente chaque année. En 2016, 46 patients hospitalisés internationaux venus de 18 pays différents (Albanie, Algérie, Bénin, Biélorussie, Côte d’Ivoire, Égypte, Éthiopie, Israël, Kenya, Kosovo, Maroc, Moldavie, Népal, Nigeria, Palestine, Syrie, Somalie, Ukraine), pour un coût total de plus d’un million d’euros. Comparé à l’année précédente, au cours des neuf premiers mois de 2017, le nombre des petits patients de l’étranger a presque doublé.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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