Enfants à l'école © Réseau mondial de prière du pape

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Unesco : "l’ignorance est une des pires pauvretés de notre temps"

Intervention du Saint-Siège à la Conférence générale

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Pour le Saint-Siège, « l’ignorance est une des pires pauvretés de notre temps ». Ainsi « combattre l’ignorance et l’analphabétisme par la culture fait partie des moyens efficaces de lutte pour restaurer la dignité des plus pauvres et cela notamment en libérant leur parole créatrice plutôt que d’imposer des modèles ».
Natasa Govekar, Directrice de la Direction Théologique-Pastorale du Secrétariat pour la Communication, a prononcé un discours le 7 novembre 2017 , à la « Commission Communication et Information » de la 39e session de la Conférence générale de l’Unesco.
Intervenant sur le thème « Communication et croissance des flux migratoires : Promouvoir un discours d’ouverture d’accueil mutuel, de participation et d’inclusion », elle a invité notamment à « dépasser une conception naïve des médias numériques en soulignant la supériorité de la dimension anthropologique par rapport à une vision réductionniste et technocratique de la réalité ».
Intervention du Saint-Siège à l’Unesco
Mesdames, Messieurs,
Le Saint-Siège reconnait que nos sociétés expérimentent aujourd’hui comme jamais auparavant dans l’histoire, les processus d’interdépendance mutuelle et d’interaction au niveau mondial. Ces processus peuvent contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la famille humaine, non seulement dans ses aspects économiques, mais aussi dans ses aspects politiques et culturels. Du reste, « chaque personne appartient à l’humanité et partage l’espérance d’un avenir meilleur avec toute la famille des peuples. » Cf Thème de la 100ème Journée mondiale du Migrant et du Réfugié: « Migrants et réfugiés : vers un monde meilleur ». Tout en reconnaissant les aspects problématiques, les efforts de l’UNESCO sont appréciables notamment en vue de promouvoir une communication respectueuse du multiculturalisme et des différences face à la croissance des flux migratoires, une communication également soucieuse de favoriser l’accueil, l’hospitalité, l’accès aux moyens de télécommunication et le partage équitable des biens de la terre, la sauvegarde et la promotion de la centralité de la dignité de chaque être humain, surtout les plus vulnérables.
Outre la journée mondiale dédiée au Migrant et au Réfugié que le Saint Siège célèbre depuis plus d’un siècle, organisant aide matérielle et spirituelle en leur faveur, les pontifes ont toujours attiré l’attention du monde de la communication sur le choix de mots et d’images respectueuses : le thème pour la prochaine Journée Mondiale des Communications invite à se démarquer des manipulations des « fake news », les fausses nouvelles. Derrière leur propagation, malheureusement toujours plus répandue, il y a souvent cachées des logiques conflictuelles de pouvoir et des intérêts de nature économique, pour construire la paix dans la recherche de la vérité : « ‘La vérité vous rendra libres’ (Jn 8,32). Fausses nouvelles et journalisme de paix. ». L’accès à l’information, la promotion de la liberté d’expression dans un sain pluralisme des medias dans la culture numérique ne peuvent mettre de coté la question de la vérité.
Communication pour favoriser la construction de ponts et non pas ériger des barrières au niveau du dialogue interculturel et interreligieux
Le Pape insiste en outre sur le thème de la rencontre et du dialogue en vue de la promotion d’une culture de paix. Maintes fois le Pape François a dénoncé clairement l’instrumentalisation des religions : « Les religions ne doivent jamais être instrumentalisées et ne peuvent jamais prêter le flanc à soutenir des conflits et des oppositions… Dieu ne peut pas être invoqué pour des intérêts de parti ou à des fins égoïstes, il ne peut justifier aucune forme de fondamentalisme, d’impérialisme ni de colonialisme… Jamais plus de violence au nom de Dieu », insistait-il en octobre 2016 lors de sa visite à Bakou, dans son discours à la Mosquée “Heydar Aliyev”, invitant les leaders religieux à « construire ensemble une culture de rencontre et de paix » et il posait la question suivante: «quelle perspective de vie offrir aux générations futures ?»
Pour le Saint Siège en effet, les religions peuvent aider à cette recherche de la vérité dans une collaboration honnête, « accompagner les hommes en recherche du sens de la vie, en les aidant à comprendre que les capacités limitées de l’être humain et les biens de ce monde ne doivent jamais devenir des absolus. »
Par rapport aux objectifs de développement durable et de l’éradication de la pauvreté du grand programme V, le Saint Siège encourage l’UNESCO à poursuivre ses efforts, convaincu que l’ignorance est une des pires pauvretés de notre temps. Combattre l’ignorance et l’analphabétisme par la culture fait partie des moyens efficaces de lutte pour restaurer la dignité des plus pauvres et cela notamment en libérant leur parole créatrice plutôt que d’imposer des modèles.
A la faveur de la conclusion du forum des jeunes, le Saint Siège émet le souhait que ces rencontres favorisent l’amitié, la solidarité et l’entraide concrète et que la globalisation numérique loin du modèle de la tour de Babel constitue une nouvelle arche de Noé pour un dialogue qui respecte et sauvegarde tant la diversité de la vie que la liberté des personnes et notamment la liberté religieuse . Le Saint-Siège apprécie ces opportunités de rencontre entre les jeunes en émettant les vœux que se construise un monde solidaire, une civilisation de l’amour qui favorise l’ouverture, l’échange et le partage dans la confiance et non le repli sur soi de la peur, du désespoir ou de l’intolérance. Que les jeunes générations soient encouragées à construire des sociétés ouvertes où l’accès universel au savoir par les technologies numériques servent une juste compréhension du bien commun en valorisant le multiculturalisme et le dialogue interreligieux.
A partir de cette perspective le pape François nous invite à dépasser une conception naïve des media numériques en soulignant la supériorité de la dimension anthropologique par rapport à une vision réductionniste et technocratique de la réalité actuelle des media, en particulier des réseaux sociaux. C’est aussi le désir du Saint Père pour la journée mondiale des communications sociales 2016. « Les e-mail, sms, réseaux sociaux, chat peuvent, eux aussi, être des formes de communication pleinement humaines. Ce n’est pas la technologie qui décide si la communication est authentique ou non, mais le cœur de l’homme et sa capacité de bien user des moyens mis à sa disposition. Les réseaux sociaux sont capables de favoriser les relations et de promouvoir le bien de la société, mais ils peuvent aussi conduire plus tard à des polarisations et des divisions entre les personnes et les groupes. Le domaine numérique est une place, un lieu de rencontre, où l’on peut caresser ou blesser, avoir une discussion profitable ou faire un lynchage moral. »
Mesdames, Messieurs, je vous remercie de votre attention.

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Rédaction

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