« Le peuple chinois et son grand pays occupent une place importante dans le regard du pape François ouvert sur le monde », explique le père Federico Lombardi SJ, dans un article de la Civiltà Cattolica en italien (quaderno 4017), intitulé: “Vers une Eglise pleinement chinoise et pleinement catholique. La voie tracées par Benoît XVI et François”.
« Et cette attention de François a un retour, continue la synthèse proposée par la Civiltà Cattolica en italien et en anglais : les catholiques mais aussi ceux qui regardent au-delà des frontières de la Chine et portent en eux le désir d’une ouverture plus intense sur le monde et de meilleurs échanges avec les autres peuples et cultures, ont compris d’avoir à Rome un interlocuteur sur qui compter pour se sentir compris dans leurs efforts visant à s’insérer dans la famille des peuples. »
Il souligne l’importance du fait que le pape François n’est pas européen : « Aux yeux des Chinois, François a quelque avantage par rapport à ses prédécesseurs. Ce n’est pas un européen, donc il n’appartient pas à ce continent de peuples colonisateurs. Il n’a pas été impliqué directement dans la confrontation historique avec l’idéologie communiste et les régimes qui s’en inspiraient. C’est un fils d’émigrés qui vient d’un autre continent, profondément enraciné dans une réalité populaire à laquelle il fait continuellement référence. Il est membre d’une famille religieuse qui, dans l’histoire, s’est approché de la Chine avec respect et une capacité de dialogue fécond. Dans cette optique, du point de vue chinois, les messages du pape qui ont le plus de relief sont ceux de la solidarité, de la responsabilité environnementale, de la paix et de la miséricorde. »
Il souligne aussi l’importance des messages de « solidarité » de Benoît XVI et du pape François : « Pour ce qui est des messages du pape plus directement adressés aux croyants, ne manque pas l’expression de la compréhension et de la solidarité de l’Eglise universelle pour les difficultés et les limitations ou pressions que les communautés catholiques chinoises ont rencontrées par le passé et rencontrent encore aujourd’hui. Cette solidarité, les papes l’ont toujours exprimée, et Benoît XVI l’a de nouveau réaffirmée, avec intensité et affection, au début de son importante Lettre (27 mai 2007), qui fête cette année ses dix ans et que le pape François a qualifiée de « fondamentale, actuelle et à relire ». Par cette lettre, Benoît XVI, entre autres choses, a souhaité mettre fin à la description inappropriée de la coexistence d’une « Eglise clandestine » et d’une « Eglise patriotique » en tension entre elles. Il l’a fait en affirmant qu’il n’y a qu’une Eglise catholique en Chine. Il a également souhaité explicitement la reprise d’un dialogue entre le Saint-Siège et les autorités chinoises. »
Enfin, il souligne cette continuité des messages du pape François et de ses prédécesseurs : « Une invitation de François à un nouvel élan dans la mission d’évangélisation résume et montre bien la pleine continuité de ses messages pour l’Eglise catholique en Chine avec ceux de son prédécesseur. La reprise du dialogue entre le Saint-Siège et les autorités de la Chine populaire a donc pour seul ambition de mettre l’Eglise catholique chinoise dans les meilleures conditions pour exercer sa mission d’évangélisation pour le bien de son peuple – avec son message religieux et moral et son engagement caritatif et social – de manière à ce qu’elle puisse être pleinement chinoise et pleinement catholique. »
© Traduction de l’italien par ZENIT, Océane Le Gall
Le pape rencontre des pèlerins de Chine © L'Osservatore Romano
Chine : l’importance du peuple chinois pour le pape François, par le p. Lombardi
Synthèse d’un article de la Civiltà Cattolica