« Là où le droit humanitaire connaît des hésitations et des omissions, que la conscience individuelle sache reconnaître le devoir moral de respecter et protéger la dignité de la personne humaine en toute circonstance, notamment dans les situations où elle est le plus fortement menacée », déclare le pape François.
Le pape a reçu au Vatican, samedi, 28 octobre 2017, les participants de 3e congrès sur le droit humanitaire international, organisé à Rome (27-28 octobre), à l’Ecole des officiers carabiniers, sus le patronage du Commandement général de l’Arme des carabiniers et du Ministère italien de la Défense, en présence de la ministre, Mme Roberta Pinotti.
Notre traduction complète, de l’italien, de l’allocution du pape François se trouve ici.
C’était la troisième édition de l’événement, organisé sur le thème: « La protection des populations civiles dans les conflits – Le rôle des organisations humanitaires et de la société civile ». Il est centré sur le rôle de la société civile en général et des organisations humanitaires en particulier face au droit humanitaire.
Pour le sursaut de la conscience individuelle qu’il appelle de ses vœux, le pape rappelle « l’importance de la prière et celle d’assurer, à côté de la formation technique et juridique, l’accompagnement spirituel des combattants et du personnel humanitaire ».
Le pape a mentionné le 40ème anniversaire de l’adoption des deux Protocoles additionnels aux Conventions de Genève relatives à la protection des victimes des conflits armés. Il a souhaité « des développements ultérieurs du droit international humanitaire, qui sachent tenir compte de manière adéquate des caractéristiques des conflits armés contemporains et des souffrances physiques, morales et spirituelles qui les accompagnent ».
Le pape a déploré la persistance d’atrocités au cours des conflits contemporains: « Malgré les louables tentatives de réduire les conséquences négatives des hostilités sur la population civile, grâce à la codification du droit humanitaire, trop souvent des témoignages de crimes atroces, de vrais et réels outrages aux personnes et à leur dignité, commis au mépris de toute considération élémentaire d’humanité, parviennent de différents théâtres de guerre. »
Toujours en vue de ce sursaut de la conscience, le pape a évoqué la nécessité d’une « conversion du coeur »: « Une conversion des cœurs est nécessaire, une ouverture à Dieu et au prochain, qui pousse les personnes à dépasser l’indifférence et à vivre la solidarité, en tant que vertu morale et attitude sociale, d’où peut découler un engagement en faveur de l’humanité souffrante. »
C’est le critère de jugement indiqué par le Christ en Matthieu 25, a rappelé le pape: « Le secours aux populations victimes de conflits représente différentes œuvres de miséricorde, sur lesquelles nous serons jugés à la fin de notre vie. Puissent les organisations humanitaires agir toujours en conformité avec les principes fondamentaux d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance. »
Droit humanitaire 28/10/2017 @Ministère italien de la défense, twitter
Droit humanitaire international: pour un sursaut de la conscience individuelle
« Vivre la solidarité, vertu morale et attitude sociale »