Mgr Ivan Jurkovic © RV

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Conseil des droits de l'homme: la situation en République démocratique du Congo

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Appel à aider la RDC

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La délégation du Saint-Siège « prie instamment le gouvernement » de la République démocratique du Congo « de prendre toutes les mesures appropriées pour mener des enquêtes transparentes et impartiales sur les allégations de violations des droits de l’homme commises également par des agents de l’État et pour traduire les auteurs présumés en justice ».
C’est ce qu’a déclaré Mgr Ivan Jurkovič, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève, à la 36ème session du Conseil des droits de l’homme intitulée : Dialogue interactif renforcé sur le rapport du Haut Commissaire sur la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo, le 27 septembre 2017 à Genève.
Citant Mgr Gallagher devant les Nations Unies à New York, ce lundi 25 septembre 2017, il a alerté, redisant que « la violence et les tensions politiques persistantes en République démocratique du Congo nécessitent un engagement urgent et efficace de toutes les parties pour trouver une solution à la crise constitutionnelle ».
Il a appelé le gouvernement de RDC à établir des « procès équitables qui respectent les normes internationales dans la lutte contre l’impunité » et à ce qu’il « intensifie ses efforts afin de mettre fin à la violence sur son territoire ».
Voici notre traduction de la déclaration en anglais de Mgr Ivan Jurkovic.
HG
Discours du représentant du Saint-Siège
Monsieur le Président,
La délégation du Saint-Siège est gravement préoccupée par la détérioration de la situation socioéconomique et humanitaire en République démocratique du Congo (RDC). La situation est encore aggravée par la crise économique et budgétaire qui affecte gravement la population.
En particulier, les zones touchées par le conflit continuent d’être marquées par un nombre élevé de violations et d’abus des droits de l’homme. Comme l’a signalé le Haut Commissaire aux droits de l’homme, la violence qui a touché la région a causé la mort d’au moins 3000 personnes et « le déplacement de plus d’un million de personnes. Dans les provinces du Kasaï, du Tanganyika, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, le nombre de milices et de groupes armés, y compris les groupes d’autodéfense, a augmenté et les tensions interethniques ont été exacerbées, ce qui a entraîné un grand nombre d’attaques contre la population civile ». (1) En conséquence, le Saint-Siège est très préoccupé par les conditions de vie précaires de cette population, en raison du manque de nourriture, de médicaments et du risque d’épidémie. Particulièrement vulnérables sont les femmes, les enfants et les personnes handicapées.
Monsieur le Président,
Malgré l’augmentation significative du nombre de violations et l’exécution extrajudiciaire et sommaire de centaines de civils dans les provinces du Kasaï, une diminution significative du nombre de condamnations d’agents de l’État a été enregistrée. Certaines pratiques sociales, la faiblesse du système judiciaire et la persistance de l’impunité favorisent de telles violations. Ce sont les conséquences tragiques des tensions qui n’ont jamais été abordées de manière adéquate, malgré diverses initiatives de relance et de réconciliation.
La délégation du Saint-Siège, rappelant l’engagement du Gouvernement de la République démocratique du Congo, (…) à punir toutes les personnes responsables des cas de violations graves des droits de l’homme perpétrées dans cette partie du pays », prie instamment le gouvernement de prendre toutes les mesures appropriées pour mener des enquêtes transparentes et impartiales sur les allégations de violations des droits de l’homme commises également par des agents de l’État et pour traduire les auteurs présumés en justice. Grâce à l’établissement, dès que possible, de procès équitables qui respectent les normes internationales dans la lutte contre l’impunité pour les atrocités commises dans les provinces du Kasaï, un signal fort sera donné qui favorisera des efforts efficaces, objectifs, ouverts et transparents en faveur de la réconciliation, du dialogue et de la consolidation de la paix.
Monsieur le Président,
« La violence et les tensions politiques persistantes en République démocratique du Congo nécessitent un engagement urgent et efficace de toutes les parties pour trouver une solution à la crise constitutionnelle ». (3) En ce qui concerne l’évolution de la crise, il est clair que seules des solutions politiques peuvent traiter et endiguer les niveaux croissants de violence actuellement observés en RDC. La délégation du Saint-Siège souhaite faire appel au Gouvernement de la République démocratique du Congo, conformément à sa responsabilité de protéger sa population, pour qu’elle intensifie ses efforts afin de mettre fin à la violence sur son territoire, avec le soutien de la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo, conformément à son mandat.
Monsieur le Président,
Permettez-moi de conclure en renouvelant l’appel sincère du pape François à la conscience et à la responsabilité des autorités nationales et de la communauté internationale, afin que des décisions appropriées et opportunes soient prises pour aider la République démocratique du Congo.
Merci, Monsieur le Président.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
NOTES
1 Cf. Rapport annuel du haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et rapports du Haut-Commissariat et du Secrétaire général Doc. A / HRC / 36/34 (paragraphe 5)
2 Lettre du Gouvernement de la République démocratique du Congo au haut-commissaire aux droits de l’homme, 6 juin 2017, A / HRC / 35 / L.3
3 Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations du Saint-Siège avec les États, Discours au débat général de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, lundi 25 septembre 2017.

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Hélène Ginabat

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