Mgr Barthélemy Adoukonou, capture KTO 2016

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Bénin: Mgr Adoukonou reçu par le pape François

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La théologie africaine, expression de la foi qui se fait culture

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Mgr Barthélemy Adoukonou, secrétaire émérite du Conseil pontifical pour la Culture, a été reçu en audience par le pape François ce samedi 23 septembre 2017 au Vatican.
Ce Béninois qui a fêté, le 24 août dernier, ses 75 ans – âge canonique de la retraite pour un évêque -,  s’apprêterait à rentrer au pays.
Culture et évangélisation
Il a été membre de la Commission théologique internationale,. Il est également consulteur pour le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, et de la Congrégation pour les causes des saints.
Il avait été nommé en 2009 par Benoît XVI comme secrétaire  « numéro deux » – du Conseil pontifical pour la culture: c’était le premier Africain à occuper ce poste.
En 2016, il avait donné une des conférences de carême à Notre-Dame de Paris, sur « culture et évangélisation », dans un cycle consacré au sens spirituel des cultures ».
Il est un fervent défenseur de la place de l’Afrique au sein de l’Église catholique. Dans un entretien accordé à Gianluca Buccini, publié dans L’Osservatore Romano en italien du 26 février 2010, Mgr Adoukonou affirme: « Avec ma nomination, un pas en avant a été fait dans la reconnaissance de la théologie africaine comme expression de la foi qui se fait culture. »
Une théologie de la libération
Lors de la messe pour ses 75 ans, le 20 août dernier, dans le cadre du pèlerinage national marial Dassa 2017, il évoquait notamment le premier synode pour l’Afrique, voulu par Jean-Paul II en 1994, en préparation à l’entrée de l’Eglise dans le IIIe millénaire, en disant notamment: « Les évêques et penseurs chrétiens africains présents à ce premier Synode spécial pour l’Afrique se sont retrouvés à poser le plus grand acte d’inculturation de la foi chrétienne, mais aussi le plus significatif acte d’affirmation de liberté par rapport à l’Occident qui l’avait évangélisée, mais aussi colonisée socio-politiquement et socio-économiquement. Ils étaient très conscients qu’un tel acte d’inculturation était le préalable indispensable à tout, comme ils le montreront huit ans plus tard à Gorée par leur célébration de la purification de la mémoire au « Sanctuaire de la douleur de l’homme noir ». »
Il ajoutait: « Le message qui est sorti de là est d’une actualité sans précédent. C’est l’Innocent venu de la part du Père, l’Enfant au cœur de la Sainte Famille, accueilli pour être sauvé de la mort, qui est venu prendre sur lui les trois lieux de péché de l’humanité : le péché des acheteurs, le péché des vendeurs d’hommes traités comme marchandises, mais aussi le péché des victimes qui nourrissent en elles-mêmes la volonté de revanche. Oui, frères et sœurs, c’est lui seul qui nous a libérés et nous a dotés d’une liberté absolument inédite et supérieure à toute forme connue de liberté et de libération : « les grands de ce monde commandent en maîtres … parmi vous il ne doit pas en être ainsi !» »
Etudiant de Joseph Ratzinger
Dès 1970, il affirmait sa volonté de collaborer à « l’inculturation » en découvrant la nécessité de récupérer tout ce qu’il y a de bon dans les cultures africaines. Mais, avec le cardinal Ratzinger-Benoît XVI, il préfère maintenant parler « d’interculturalité ».
Il est à l’origine de la traduction de la Première semaine des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola en  « fon », une langue locale, pour les chrétiens. Il défend l’idée selon laquelle la théologie africaine doit émaner de sa conception de l’homme, de son anthropologie.
Sa nomination illustrait le désir du pape Benoît XVI, exprimé par le cardinal Bertone lors du Synode pour l’Afrique, en 2009, d’une meilleure représentation de l’Afrique au sein de l’Église.
Il fait partie du cercle d’anciens étudiants du cardinal Joseph Ratzinger-Benoît XVI, le « Ratzinger Schülerkreis ».
En effet, il a été doctorand auprès du Professeur Joseph Ratzinger à Ratisbonne (Allemagne), dans les années 1970.
Il décrit son Professeur comme un « théologien brillant, qui ne lisait pas la leçon qu’il avait préparée, de son bureau, mais qui paraissait la lire « dans le ciel »: « Il avait une vision panoramique historique et synthétique profonde comme il sied à un Allemand et aussi claire, propre à un Latin. Le christocentrisme de sa pensée m’enchantait ».

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Rédaction

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