Rencontre avec les enfants malades de l'hôpital Bambino Gesu © L'Osservatore Romano

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ONU : promouvoir une culture de la paix parmi les enfants, par Mgr Auza

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Eduquer les enfants «à une culture de la rencontre»

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« La promotion d’une culture de la paix parmi les enfants est cruciale pour un avenir de paix », a affirmé Mgr Bernardito Auza. Reprenant les termes du pape François, il a invité à éduquer les enfants « à une culture de la rencontre » et à leur transmettre « la grammaire du dialogue » qui est la « base de la rencontre et le moyen d’harmoniser la diversité culturelle et religieuse ».
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies est intervenu au Forum de haut niveau sur une culture de la paix à New York, le 7 septembre 2017. Évoquant le centenaire et le message de paix des apparitions à Fatima, Mgr Auza a souligné le fait qu’au cœur de la Grande Guerre, le message avait été confié à des enfants.
Il a développé quatre conditions pour une culture de la paix. La première est « la défense et la promotion de la vision complète de la personne humaine et de la dignité humaine ». La seconde consiste à « lutter contre l’injustice » et « éradiquer, de manière non violente, les causes de la discorde qui conduisent à des guerres ».
Une culture de la paix implique aussi « des efforts persévérants en faveur du désarmement et la réduction de la dépendance à l’égard de la force armée dans la conduite des affaires internationales ».  Enfin une telle culture « ne peut prospérer que dans une culture du pardon », a encore estimé le représentant du Saint-Siège.
Mgr Auza a redit sa confiance dans les Nations Unies, « l’une des institutions clés à la disposition de l’humanité pour l’épanouissement d’une culture de la paix ». « L’utilisation de la volonté politique collective des membres et d’autres parties prenantes de cette Organisation lui permettra grandement de devenir un véritable lieu de culture d’une culture de la paix », a-t-il affirmé.
Voici notre traduction de la déclaration en anglais de Mgr Bernardito Auza.
HG
 
Monsieur le Président,
Ma délégation souhaite vous remercier pour cette occasion d’échanger des idées sur la promotion d’une culture de la paix, en particulier en ce qui concerne le développement de la petite enfance.
Pour le Saint-Siège, le thème des enfants et la culture de la paix n’auraient pas pu arriver à un meilleur moment, car l’Église catholique célèbre le centenaire des apparitions à Fatima, au Portugal. Dans la clameur et l’effusion de sang de la Grande Guerre, le message de Fatima était avant tout un message de paix et il était confié à trois enfants qui n’avaient que sept, neuf et dix ans.
Ce message de paix est tout aussi pertinent aujourd’hui qu’il y a cent ans. Il crie pour être entendu aujourd’hui alors que le monde est pris dans une « guerre mondiale en morceaux », comme l’a fait observer le pape François, où les conflits violents, les actes de terrorisme, les violations profondes des droits de l’homme fondamentaux et l’extrême pauvreté étouffent les efforts pour la paix.
La promotion d’une culture de la paix parmi les enfants est cruciale pour un avenir de paix. La clé pour instiller cette valeur chez les enfants est de les éduquer à une « culture de la rencontre », qui implique une atmosphère authentique de respect, d’estime, d’écoute sincère et de solidarité, sans qu’il soit besoin de brouiller ou de diminuer son identité. Une telle culture permettrait aux enfants de réagir de manière active et constructive aux nombreuses formes de violence, de pauvreté, d’exploitation, de discrimination, de marginalisation et d’autres indignités. Les institutions d’enseignement doivent donc chercher à leur transmettre la « grammaire du dialogue » qui, comme l’a affirmé récemment le pape François, est la base de la rencontre et le moyen d’harmoniser la diversité culturelle et religieuse. Former les jeunes et les enfants à cette grammaire de la conversation intellectuelle, visant à découvrir la vérité ensemble, les laissera avec la motivation de construire des ponts et de trouver des solutions pacifiques aux diverses formes de violence de notre temps.
Ma délégation estime que la première condition dans la promotion d’une culture de la paix est la défense et la promotion de la vision complète de la personne humaine et de la dignité humaine. Une vision réductrice de la personne humaine ouvre la voie à la propagation de l’injustice, de l’inégalité sociale et de la corruption.
Une culture de la paix implique de lutter contre l’injustice et d’éradiquer, de manière non violente, les causes de la discorde qui conduisent à des guerres. La paix implique de renoncer à la violence pour revendiquer ses droits. Lutter contre la violence par la violence entraîne plus de morts et de destruction, un ressentiment et une haine plus profonds, des migrations massives forcées et le détournement de vastes ressources, du développement aux fins militaires.
À cet égard, favoriser une culture de la paix implique des efforts persévérants en faveur du désarmement et la réduction de la dépendance à l’égard de la force armée dans la conduite des affaires internationales. Tout effort dans cette direction, si modeste soit-il, contribue à la construction d’une culture de la paix. Le Saint-Siège continue de réclamer un engagement plus énergique pour souligner les liens profonds entre la promotion de la culture de la paix et le renforcement des efforts de désarmement et de non-prolifération. La prolifération des armes aggrave clairement les situations de conflit et aboutit à d’énormes coûts humains et matériels qui sapent profondément le développement et la recherche d’une paix durable.
En outre, une culture de la paix ne peut prospérer que dans une culture du pardon. Le pardon est essentiel à la réconciliation et à la consolidation de la paix, car il rend possible la guérison et la reconstruction des relations humaines. Le pardon n’est pas opposé à la justice, mais plutôt à son accomplissement, car en même temps qu’il condamne catégoriquement le mal comme un mal, il conduit à la guérison profonde des plaies qui détruisent les cœurs humains. Une culture de la paix implique donc le choix courageux de ne pas laisser les blessures du passé saigner dans le présent et le futur.
Ma délégation est heureuse de saisir cette occasion pour réitérer sa confiance dans les Nations Unies comme l’une des institutions clés à la disposition de l’humanité pour l’épanouissement d’une culture de la paix. Cela ne peut être possible que, comme l’a déclaré le pape Jean-Paul II devant cette même Assemblée en 1995, si cette Organisation « s’élève de plus en plus au-dessus du froid statut d’institution administrative… pour devenir un centre moral où toutes les nations du monde se sentent chez elles et développent une conscience commune d’être, en quelque sorte, une “famille de nations”». L’utilisation de la volonté politique collective des membres et d’autres parties prenantes de cette Organisation lui permettra grandement de devenir un véritable lieu de culture d’une culture de la paix.
Monsieur le Président,
Dans son Message pour la Journée Mondiale de la Paix au début de cette année, le Pape François a affirmé que « la paix est un cadeau, un défi et un engagement ». C’est un cadeau « parce qu’elle découle du cœur même de Dieu ». C’est un défi « parce que c’est un bien qui ne peut jamais être pris pour acquis et qui doit être constamment atteint ». Et c’est un engagement « car elle exige un effort passionné de la part de toutes les personnes de bonne volonté pour la chercher et la construire ».
Merci, Monsieur le Président.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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