Mgr Ettore Balestrero (2008) @ wikimedia commons, Don Paolo

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Colombie: la visite du pape aidera «à bâtir un avenir équilibré»

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Par Mgr Ettore Balestrero, nonce

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« La visite du pape peut contribuer à bâtir un avenir équilibré », déclare Mgr Ettore Balestrero, nonce apostolique en Colombie depuis 2013 : « un avenir respectueux envers Dieu et envers les hommes ».
A la veille du début du voyage apostolique du pape François en Colombie, du 6 au 11 septembre 2017, le nonce parle de la situation dans le pays et des attentes liées à cette visite, au micro de Radio Vatican en italien.
« Le pape vient en pèlerin d’espérance et de réconciliation », réaffirme le nonce. Il vient « comme un ami qui peut aider à faire un pas: un pas vers Dieu – puis vers les frères – pour donner l’amour, pour construire des ponts ».
Le pape, dit Mgr Balestrero, « va sûrement inviter à ne pas tomber dans les tentacules de la corruption, de la polarisation ». Il appellera à « l’équilibre entre la vérité et la miséricorde pour la construction de la nouvelle Colombie ».
Le pape, dit le nonce, « priera » pour que tous ceux « dont la dignité a été violée » et pour ceux qui, « en blessant leur prochain, ont également blessé leur propre dignité » puissent « comprendre que la miséricorde de Dieu est pour tout le monde, mais une collaboration de la part de tout le monde est nécessaire pour forger un avenir d’espérance ». Mgr Balestrero « estime » que « c’est un message qui s’applique à la Colombie, mais aussi à de nombreux autres pays de cette région ».
En parlant du rôle de l’Église sur la voie de la paix, le nonce souligne que « l’Église est appelée à accompagner étroitement son peuple, tout comme le curé d’Armero et l’évêque d’Arauca qui ont été tués en haine de la foi et que le pape béatifiera pendant ce voyage, à Villavicencio ».
En ce qui concerne les Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC), « l’Église n’a pas fait partie de la négociation, mais a voulu coopérer sur certains aspects, y compris très délicat: prendre conscience que les victimes doivent être au centre de la solution du conflit », précise-t-il.
Mgr Balestrero évoque aussi l’Armée de libération nationale (ELN) en soulignant qu’il faut mettre fin « à toute violence de ce groupe le plus rapidement possible, en particulier aux enlèvements, au recrutement d’enfants, aux attaques contre les infrastructures vitales du pays et aussi à l’installation de mines anti-personnel ».
« Malheureusement, la violence en Colombie n’est pas terminée, regrette le nonce, parce qu’il y a plusieurs acteurs et agents de violence. » Différentes « formes de violence continuent à être présentes, explique-t-il, telles que la violence interfamiliale, de type urbain … Et cela nécessite beaucoup d’efforts et une plus grande cohérence entre la foi et la vie des Colombiens ».
Les « cinquante-trois ans » de conflit dans le pays « ont certainement laissé des blessures, mais aussi une grande sagesse, estime le nonce, et ont façonné une vive espérance chez les gens ». « La Colombie, témoigne-t-il, est maintenant un pays en grande transformation, plus urbain que rural, qui ferme un chapitre de son conflit avec les FARC, mais n’a pas encore terminé la mise en œuvre de l’accord avec eux. »
Malgré « le problème de la violence », dit le nonce, la Colombie « connaît et vit un développement économique remarquable » et «  possède une grande quantité de ressources naturelles et humaines ».
Mgr Balestrero évoque aussi la situation difficile des migrants à la frontière entre la Colombie et le Vénezuela et parle du travail du diocèse: “Je suis un témoin admiratif de l’engagement des diocèses colombiens et vénézuéliens, dit-il, en particulier de ceux à la frontière. »
Ils travaillent « intensément pour faire face à cette urgence migratoire » due à la crise du Venezuela. L’archevêque cite l’exemple des diocèses de Cúcuta et de San Cristóbal – « le premier en Colombie, le second au Venezuela » : « en fait,  dit-il, les diocèses de la frontière veulent s’unir sur le plan pastoral d’urgence ». Pour « faire face à cette situation, poursuit-il, il faut fournir continuellement des premiers secours et une aide juridique aux Vénézuéliens qui arrivent en Colombie ». Les membres des paroisses frontalières « veulent inviter les Colombiens à voir Jésus-Christ dans ces frères, dit Mgr Balestrero, et donc à considérer ces frères non comme une possibilité de commerce, mais comme un Christ qui doit être aidé, nourri et soutenu ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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