Drapeau chinois © Wikimedia commons / Daderot

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Chine: le Saint-Siège demande la remise en liberté de Mgr Shao

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Il plaide pour des « chemins de compréhension »

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Le Saint-Siège exprime sa « grave préoccupation » après la disparition de Mgr Pierre Shao Zhumin, évêque de Wenzhou, dans la province côtière du Zhejiang (Chine continentale). Dans un communiqué publié le 26 juin 2017, il plaide pour son retour, soulignant la nécessité de favoriser des « chemins de compréhension ». Son diocèse est sans nouvelle de l’évêque depuis le 18 mai dernier.
« Le Saint-Siège, peut-on lire dans la déclaration du directeur du Bureau de presse Greg Burke, suit avec grave préoccupation la situation personnelle de Mgr Pierre Shao Zhumin, éloigné de force de son siège épiscopal depuis quelque temps ». Agé de 54 ans, il est évêque du diocèse depuis le décès de son prédécesseur en septembre 2016.
« La communauté catholique diocésaine et ses proches n’ont pas d’informations ni sur les motifs de son éloignement ni sur le lieu où il est retenu », précise encore Greg Burke : « Le Saint-Siège, profondément affligé par cela et par les autres épisodes qui malheureusement ne facilitent pas des chemins de compréhension, souhaite que Mgr Pierre Shao Zhumin puisse retourner le plus tôt possible dans son diocèse et que lui soit garanti d’accomplir sereinement son ministère épiscopal ».
« Nous sommes tous invités à prier pour Mgr Shao Zhumin et pour le chemin de l’Eglise en Chine », conclut la note.
D’après l’agence Eglises d’Asie (EDA) des Missions étrangères de Paris, l’évêque de Wenzhou a disparu de la circulation après avoir été « invité », le 18 mai dernier, à une entrevue avec des fonctionnaires du Bureau des Affaires religieuses local. Depuis, l’évêque n’est pas réapparu en public. Le 22 mai, il a fait savoir qu’il avait besoin de vin de messe mais personne n’est parvenu à le joindre sur son téléphone portable. Selon des sources locales, Mgr Shao serait toujours à Wenzhou, retenu dans une résidence de la police.
EDA donne une analyse de la situation, estimant que le diocèse de Wenzhou « pourrait être qualifié d’emblématique des efforts que le Saint-Siège déploie pour favoriser l’unité des communautés ‘clandestine’ et ‘officielle’ de l’Eglise locale ». Des efforts, note l’agence, « qui, à l’évidence, ne satisfont pas les autorités chinoises ».
En 2007, en vue de favoriser l’unité entre les deux communautés, Rome nomma comme évêque de Wenzhou, le p. Vincent Zhu Weifang, membre du clergé « officiel », avec comme coadjuteur le p. Shao Zhumin, membre du clergé « clandestin ». Mais à la mort de Mgr Zhu, le 7 septembre 2016, son successeur Mgr Shao s’est heurté « aux manœuvres permanentes d’immixtion des autorités civiles dans la vie de l’Eglise ». Il n’a cessé « d’être en butte aux tracasseries des autorités ».
« Avec ce nouvel épisode de ‘mise au secret’ qui se prolonge, on peut penser que le jeune évêque est confronté aux pressions renouvelées des autorités pour l’amener à composer avec la politique religieuse du gouvernement en place », conclut EDA.
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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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