Card. Charles Bo © L'Osservatore Romano

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Birmanie : "La paix est le seul chemin", affirme le card. Bo

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Il appelle à mettre fin aux crimes contre la minorité des Rohingyas

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« La paix est possible – La paix est le seul chemin », affirme le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Yangon. Le premier cardinal de Birmanie de l’histoire s’élève « contre l’extrémisme religieux, le sort des personnes déplacées, le traitement des minorités », notamment des Rohingyas, dans son pays.
« Ému par la souffrance humaine », le cardinal Bo lance un appel, dans un message rendu public le 26 juin 2017, à mettre fin aux « violations flagrantes des droits de l’homme dans l’État de Rakhine, l’État de Kachin et l’État du nord du Shan et, en fait, dans toute la Birmanie ».
Le cardinal rappelle que le pape François avait pris la défense de la minorité musulmane birmane des Rohingyas, persécutée dans son pays, lors de l’audience générale du 8 février 2017. Ce sont « des gens bons, des gens pacifiques… ils sont nos frères et sœurs », avait-il dit.
En février 2017, le cardinal Bo avait exhorté la communauté internationale à être vigilante pour « mettre un terme à la violence et à la terreur ». L’Église de Birmanie a proclamé 2017 Année de la paix.
Dans sa déclaration, le cardinal affirme que « les allégations de ‘nettoyage ethnique’, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité devraient faire l’objet d’une enquête approfondie et indépendante ». Il appelle « le gouvernement du Myanmar à travailler avec la communauté internationale pour enquêter sur les crimes signalés par les Nations Unies, d’une manière véritablement indépendante, qui aboutisse à la justice et à la responsabilité ».
Le cardinal rappelle que « le Myanmar (Birmanie) en tant que pays est confronté à de nombreux défis ». « Ceux qui soutiennent les Rohingyas ont raison de condamner toutes les violations des droits de l’homme, ajoute-t-il, mais ils doivent également aller de l’avant en maximisant la paix fondée sur la justice dans toutes les occasions. »
« Des changements se produisent » en Birmanie, note le cardinal, même si ce n’est pas « aussi rapide que la communauté internationale et les groupes de défense des droits humains le souhaitent ». « Des conférences sur la paix ou toutes les parties prenantes sont invitées à dialoguer ont lieu, poursuit-il. Les rassemblements de paix inter-religieux gagnent de la force, mettant à l’écart les éléments extrémistes. Ces étapes ne sont pas des signes parfaits, mais encourageants. »
En concluant, le cardinal Bo adresse ses vœux de Ramadan à tous les musulmans et souligne que « le Ramadan réaffirme notre engagement à contribuer à la paix ».
La minorité musulmane des Rohingyas est considérée par l’ONU comme l’une des plus persécutées. Selon les données de l’Arakan Project, organisation humanitaire défendant des droits des Rohingyas, depuis 2010, quelque 100 000 membres de cette minorité ont fui Birmanie (Myanmar) par la mer. Les violences entre bouddhistes radicaux et Rohingyas ont fait, depuis 2012, plus de 200 morts et 140 000 déplacés.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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