Le président de la République de Lettonie (Pays Baltes), M. Raimonds Vējonis, a été reçu en audience privée, ainsi que son épouse Iveta, par le pape François au Vatican, ce vendredi 2 juin 2017: le président a invité le pape à se rendre en Lettonie à l’occasion du centenaire de l’indépendance, un centenaire important du point de vue de la « coopération oecuménique » souligne le site de la présidence lettone.
L’environnement et l’Europe
Le président letton a ensuite rencontré le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin et Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Rapportas avec les Etats.
La Lettonie est pays « multiculturel » marqué par la « diversité des religions » et par une « coopération fructueuse entre les confessions chrétiennes », a indiqué le président, citant notamment la rencontre de Taizé dans la capitale lettone, Riga, fin 2016. « L’Œcuménisme est donc une bonne base pour l’intégration de la société », a déclaré Raimonds Vējonis.
Il a également mentioné le souvenir de la visite de saint Jean-Paul II dans les Pays Baltes en 1993: un voyage « inoubliable non seulement pour les catholiques, mais pour tous les citoyens lettons ».
Parmi les thèmes abordé, la présidence souligne la protection de la création: « Le président et le pape François ont été unanimes sur la nécessité d’une action pour la protection de l’environnement et la prévention des changements climatiques. »
Autre thème d’accord entre le président Raimonds Vējonis et le pape François : « l’idée d’une Europe unie » et l’importance de l’Union européenne pour la Lettonie et pour « tous ses citoyens ».
L’accueil des migrants
Le président letton a également exprimé sa « gratitude » pour le fait que le Saint-Siège a toujours soutenu les efforts d’indépendance de la Lettonie et n’a jamais reconnu l’incorporation à l’URSS.
Un communiqué du Saint-Siège souligne de son côté que les rencontres, « cordiales », ont été l’occasion de se féliciter des « bons rapports bilatéraux » entre la Lettonie et le Saint-Siège et de la « contribution positive de l’Eglise catholique à la société lettone ».
Quelques thèmes « d’intérêt mutuel » ont été passés en revue, notamment « l’accueil des migrants et les perpectives pour l’avenir du projet européen » ainsi que des questions touhant le « contexte régional ».
Un modèle d’entente entre chrétiens
« La Lettonie est un modèle d’entente entre les chrétiens » disait, en 2015, Mgr Zbignevs Stankevics, archevêque de Riga. Il expliquait que « 60 à 70 % des gens sont baptisés chrétiens (catholiques, orthodoxes ou protestants), mais cela ne signifie pas qu’ils sont chrétiens. Les pratiquants sont une minorité. Notre particularité ici est qu’aucune communauté chrétienne n’est plus importante que les autres. Par le passé, le protestantisme était la religion d’Etat. Désormais, nous sommes presque à égalité en nombre de fidèles. Les protestants sont en majorité luthériens, 30 % de la population est baptisée dans cette religion, soit environ 700 000 personnes. Les baptisés catholiques représentent environ 25 %. Enfin, nous avons environ 30 % de russophones, dont la plupart sont orthodoxes. On recense aussi une petite communauté de baptistes très active, des pentecôtistes ou encore des adventistes. »
La lettonie compte environ deux millions d’habitants.
Cinq ans pour fêter l’indépendance
Visite du président de Lettonie © L'Osservatore Romano
Lettonie: le président Vējonis invite le pape François
La « contribution positive » de l’Eglise à la société
Le 18 novembre 1918, la Lettonie, constituée par le regroupement de la Courlande, du sud de la Livonie et de la Latgale proclama son indépendance. Une des clauses de l’armistice du 11 novembre 1918 ordonnait l’évacuation par les forces allemandes de tous les territoires ayant autrefois appartenu à la Russie. Elles devaient cependant rester dans les Pays Baltes pour empêcher qu’ils ne passent sous le contrôle bolchevique.
Une guerre éclatera de ce fait entre Allemands et bolcheviques. Ce n’est que le 18 mars 1921, par le Traité de Riga, que la Russie bolchevique reconnaîtra l’indépendance de la Lettonie, jusqu’à l’occupation de 1940-1941 qui sera suivie de l’occupation allemande (1941-1945), et de la seconde occupation soviétique (1945-1991).
Les célébrations de l’indépendance de la Lettonie s’étendront sur cinq ans, de 2017 à 2021.