« Si l’on ne fait rien rapidement, environ vingt millions de personnes pourraient mourir de faim dans les six prochains mois », affirme José Graziano da Silva, directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dont le siège est à Rome.
La FAO tire le signal d’alarme à l’ouverture du Conseil de l’Agence, annonce L’Osservatore Romano qui relaye ce cri d’alarme dans son édition en italien du 26 avril 2017.
« Il faut agir rapidement pour sauver la vie des populations frappées par la famine », dit M. da Silva. Elles souffrent en particulier « dans le nord-est du Nigéria, en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen », précise-t-il.
M. Da Silva sollicite les pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) de garder inchangé leur soutien au travail de la FAO à travers des contributions volontaires. Selon la proposition en débat en cours au Conseil, une grande partie des pays de l’OCDE vont diminuer le niveau de leurs contributions tandis que celui d’autres pays devrait l’augmenter.
Les contributions volontaires des pays membres de la FAO sont d’une « importance vitale, maintenant plus que jamais », affirme le directeur général, soulignant en même temps son intention de confirmer « l’effort pour identifier de nouveaux espaces d’épargne et pour encourager une plus grande efficacité, comme dans les cinq dernières années ».
Selon le dernier rapport produit conjointement par le Programme alimentaire mondial (PAM), la FAO et la Commission européenne sur les crises alimentaires, en seulement douze mois, de 2015 à 2016, les personnes qui souffrent de la faim à cause d’événements climatiques extrêmes, souvent dans des zones de conflit, ont augmenté de 80 à 108 millions.
Il s’agit avant tout de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique (Somalie, Djibouti, Éthiopie et Érythrée), en particulier en Éthiopie : elle frappe essentiellement des agriculteurs avec de petites activités sur des terrains à risque de désertification.
Au moins 40 pour cent des terres émergées de la planète sont menacées par la désertification, indique L’Osservatore Romano, et les Nations Unies soulignent que 40 pour cent des conflits dans le monde sont dus à des luttes pour les ressources naturelles.
En 2016, l’Union européenne a alloué 165 millions pour assister les personnes frappées par la famine et par la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, mais « l’insécurité alimentaire, a dit le vice-directeur général de la FAO, Daniel Gustafson, est un facteur qui pousse à se déplacer ou à migrer vers d’autres réalités ».
Le pape François s’est rendu à la FAO le 20 novembre 2014, il a reçu M. Da Silva au Vatican, le 23 juin 2016.
Avec une traduction de Constance Roques
Rencontre du pape et de Graziano Da Silva, 23 juin 2016, courtoisie de FAO.ORG
FAO: agir vite pour sauver vingt millions de personnes épuisées par la faim
L’Osservatore Romano relaye cet appel à l’action d’urgence