Mgr Paul Richard Gallagher

WIKIMEDIA COMMONS - Bundesministerium für Europa

"La paix est un don à rechercher avec patience", par Mgr Gallagher

Dans un entretien, il parle de Jérusalem et des migrants du Moyen-Orient

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« La paix est un don à rechercher avec patience », a souligné Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États de la Secrétairerie d’État du Saint-Siège. Dans un entretien à l’Ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem publié le 10 janvier 2017, il a évoqué la question de Jérusalem, les migrants du Moyen-Orient et la « paix par petits morceaux » qui s’oppose à la « guerre mondiale par petits morceaux ».

La paix « s’enracine dans la conscience commune que nous sommes tous frères en humanité », a affirmé Mgr Gallagher, et elle « est nourrie par la foi au Christ rédempteur et Prince de Paix ».

Parfois, a-t-il estimé, « il peut paraître difficile en effet de cultiver l’espérance lorsque l’on voit se multiplier des actes de violence ».

Mais « l’apôtre St Paul nous exhorte à être des hommes et des femmes d’espérance, a rappelé Mgr Gallagher, en espérant, comme Abraham, ‘contre toute espérance’. Il nous incombe donc d’œuvrer humblement au milieu de notre quotidien, à travers des petits gestes de paix, de fraternité, d’humilité et de réconciliation qui sont la semence indispensable à la construction d’une paix véritable et durable ».

Le pape « fait aussi souvent référence à une ‘diplomatie des petits pas’, a dit le secrétaire pour les relations avec les États. Dans une certaine mesure, nous en avons déjà des signes encourageants avec les événements récents relatifs à Cuba, à la République centrafricaine ou encore à la Colombie ».

Lle processus de paix israélo-palestinien est « long et difficile », a noté Mgr Gallagher. La paix au Moyen-Orient « implique avant tout de reconnaître les besoins fondamentaux des personnes et des peuples », a-t-il ajouté. Elle doit être basée « sur la sécurité, la justice et le droit au sein de frontières internationalement reconnues ».

Un statut spécial pour Jérusalem

Mgr Gallagher a redit la position du Saint-Siège sur Jérusalem, soulignant « l’importance du caractère sacré et universel de la ville de Jérusalem pour les trois religions monothéistes ». « En ce sens, la reconnaissance au plan international d’un Statut spécial pour la ville est, à l’évidence, nécessaire, a-t-il affirmé. Il est à souhaiter qu’aucune partie ne soit privée de ses propres liens historiques avec la ville de Jérusalem et que soit trouvée une solution réaliste, qui puisse refléter l’identité et la vocation de la Ville Sainte. »

Mgr Gallagher a abordé également la question des migrants et des réfugiés du Moyen-Orient ainsi que « des problèmes qui sont à l’origine des migrations ». « Le Saint-Siège cherche notamment à répondre aux besoins concrets des réfugiés présents dans de nombreux pays comme le Liban, la Jordanie, la Turquie, Chypre, l’Égypte, sans parler bien sûr de l’aide apportée aux populations en Syrie et en Irak », a-t-il dit.

« En 2016, a rapporté l’archevêque, le réseau ecclésial a déjà mobilisé plus de 200 millions de dollars qui ont permis de venir en aide à plus de 4 millions et demi de personnes. » Il a relevé « que le pape lui-même a voulu se réserver la compétence du nouveau département pour les migrants et les réfugiés, ce qui une fois encore, reflète l’engagement, à tous les niveaux, de l’Église en faveur de ces populations ».

Le secrétaire pour les relations avec les États a cité sa devise épiscopale – « Marcher humblement avec Dieu » (Michée 6,8) – précisant qu’elle « invite d’abord à ‘marcher’, à avancer et regarder devant, car nous sommes tous en chemin, un chemin orienté vers la plénitude que Dieu veut nous donner ». « Ce chemin ne se fait pas sans Dieu, a-t-il conclu, et il ne se fait pas non plus sans les autres. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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