Le patriarche Bartholomée Ier prend la défense de son « cher frère et évêque de Rome », à la Une de L’Osservatore Romano daté du 3 décembre 2016. Le primat de l’Eglise orthodoxe de Constantinople signe en effet une tribune faisant l’éloge de l’exhortation apostolique Amoris laetitia sur la famille, un document annonçant « la miséricorde » et non seulement « les normes morales et les règles ».
« Amoris laetitia touche le cœur même de l’amour et de la famille », écrit ainsi le patriarche œcuménique : « Les questions les plus délicates de la vie familiale reflètent les questions les plus fondamentales de l’appartenance et de la communion ».
« Ces derniers mois, constate-t-il, il y a eu de nombreux commentaires et évaluations de ce document important. Les personnes se sont demandé de quelle façon la doctrine (…) a été développée ou défendue, si les questions pastorales ont été modifiées ou résolues, et si les normes particulières ont été renforcées ou assouplies ».
Pour le patriarche Bartholomée, « Amoris laetitia rappelle d’abord et surtout la miséricorde et la compassion de Dieu, et non seulement les normes morales et les règles canoniques des hommes ». Le pape se situe dans la ligne des pères de l’Eglise qui « n’ont pas peur de parler ouvertement et honnêtement de la vie chrétienne » mais dont le « point de départ est toujours la grâce aimante et salvifique de Dieu, qui resplendit sur toute personne sans discrimination ou mépris ».
« Les leaders religieux, poursuit le patriarche, sont appelés à rappeler (…) que Dieu est vie, amour et lumière » : « l’exact opposé » de la vision « d’un père céleste (…) qui dicte aux hommes leur conduite ». C’est dans cet esprit, note-t-il, que le pape François « discerne l’expérience et les défis de la société contemporaine afin de définir une spiritualité du mariage et de la famille pour le monde actuel ».
L’intégration est la responsabilité de tout croyant
Le patriarche Bartholomée se souvient aussi de sa visite sur l’île grecque de Lesbos, en avril dernier, aux côtés du pape argentin. Un geste « opportun » pour « manifester notre solidarité avec les réfugiés persécutés provenant du Moyen-Orient ».
« L’immigration, estime-t-il, n’est autre que le revers de la médaille de intégration, qui est la responsabilité de tout croyant sincère ».
Au terme de sa tribune, le patriarche fait sienne la conclusion d’Amoris laetitia : « Ce qui nous est promis est toujours plus. Ne désespérons pas à cause de nos limites, mais ne renonçons pas non plus à chercher la plénitude d’amour et de communion qui nous a été promise ».