Le pape François n’indique aucun « raccourci » en prolongeant, au-delà de l’Année sainte extraordinaire de la miséricorde, la faculté accordée pour le Jubilé à tous les prêtres d’absoudre le péché d’avortement: c’est la mise au point de Mgr Marcello Semeraro, secrétaire du Conseil des cardinaux (C9), dans une lettre pastorale au clergé de son diocèse publiée par L’Osservatore Romano en italien du 2 décembre 2016.
Dans cette lettre pour le temps de l’Avent, l’évêque italien d’Albano, près de Rome, offre une réflexion sur la décision du pape François exprimée dans la lettre apostolique Misericordia et misera pour la fin de l’Année de la miséricorde. Auparavant, il fallait recourir à l’évêque pour obtenir l’absolution.
« Rien n’a été modifié » quant à la gravité du péché ou la peine canonique d’excommunication, assure-t-il. C’est « le système de rémission » qui a été « simplifié » mais « le pape n’a fait aucune réduction ».
Mgr Semeraro s’intéresse à la « dynamique canonique » sur laquelle repose la décision du pape : le salut des âmes (salus animarum), « fin ultime », « principe guide et orientation » du droit canon, mentionné en effet dans le dernier article.
« Le pape n’indique aucun raccourci que ce soit, assure encore l’évêque italien. Il nous indique plutôt du doigt des chemins longs, engageants », des « processus de discernement ». Ainsi dans Misericordia et misera il exhorte le prêtre à être « guide, soutien et réconfort » du pénitent qu’il faut « accompagner » (n. 12).
Mgr Semeraro voit la « raison théologique » de la décision du pape : « Je peux et je dois affirmer avec la même force qu’il n’existe aucun péché que ne puisse rejoindre et détruire la miséricorde de Dieu quand elle trouve un cœur contrit qui demande à être réconcilié avec le Père ».