« Encore le sujet des migrants… » Un soupir, un peu de lassitude. Qui parmi nous pourrait nier, en toute honnêteté, n’avoir jamais éprouvé par devers lui ce genre de réaction ? Découragement, agacement, envie de passer à autre chose. Combien d’entre nous rêvent même d’un dénouement heureux, et rapide : « ça va se résoudre, ça ne durera pas » ; sous-entendu il faut attendre et je n’ai pas grand-chose à y faire.
Pensée inutile pourtant. Nous le savons bien, le phénomène migratoire fait intrinsèquement partie de l’histoire de l’humanité et ne cessera pas. Le développement de nos civilisations n’a fait et ne fera que l’amplifier encore. Le nier, c’est se laisser aller à une forme de pensée magique qui veut prendre pour réalité, notre désir d’un monde harmonieux à portée de mains.
C’est donc une chance que nous offre le pape François en ce mois, une opportunité … qu’il nous reste à saisir. Il mobilise son Réseau Mondial de Prière autour d’une préoccupation : « Prier que les pays, qui accueillent des réfugiés et déplacés en très grand nombre, soient soutenus dans leur effort de solidarité. »
Trente jours d’un approfondissement possible pour chacun d’entre nous, si nous voulons entrer un peu plus dans cette réalité du monde. « Quand un émigré viendra s’installer chez toi… », que dit la Bible des migrants ? Trente jours pour savoir ce qui se fait et que je connais mal avec par exemple, le témoignage du P. J-Marie Carrière sj, directeur régional du Service Jésuite des Réfugiés : comment faire ? prier pour qui ? Nous avons besoin d’outils pour ne pas rester seuls, pour proposer un temps de prière dans nos communautés, paroisses ou groupes d’action et de réflexion. Nous avons besoin d’être précis dans les chiffres, les arguments, les données économiques et politiques.
Nous avons besoin enfin, et surtout, de passer de la vision d’un flux migratoire, foule anonyme, à la connaissance d’un nom, d’un visage. Pour cette distance-là, celle qui va de nos réflexions théoriques à notre cœur, il n’y a pas de recette. Seuls le silence intérieur et l’écoute de la voix qui veut nous parler de l’amour de nos frères, peuvent nous y mener. Il nous appartient de prendre le temps d’apprendre pourquoi tant d’hommes ont entrepris « le voyage risqué de l’espérance avec un bagage plein de désirs et de peurs, à la recherche de conditions de vie plus humaines »).
Alors nous serons prêts à prier et à intervenir, là où nous le pouvons, pour le soutien des pays qui accueillent des réfugiés en grand nombre.
© Prier au Coeur du Monde
Intention de prière du pape François, nov. 2016, www.prieraucoeurdumonde.net
Intention de prière du pape François: «Soutenons la mondialisation de la rencontre»
Trente jours pour « Prier au coeur du monde » en novembre 2016