« Dans l’ecclésiologie catholique il y a deux dimensions. La dimension pétrinienne, qui est celle des apôtres – Pierre et le collège apostolique, qui est la pastorale des évêques – et la dimension mariale qui est la dimension féminine de l’Eglise », a expliqué le pape François en rentrant de Suède, le 1er novembre 2016.
Deux dimensions également chères au pape émérite Benoît XVI et au cardinal et théologien suisse Hans Urs von Balthasar (1905-1988), comme l’expliquaient naguère le cardinal Tarcisio Bertone ou d’une autre manière le cardinal Angelo Amato.
Répondant à une question de journaliste, durant sa traditionnelle conférence de presse du vol Malmö-Rome, le pape François a exclu la possibilité d’ordination sacerdotale ou épiscopale de femmes dans l’Eglise catholique.
Mais l’Eglise luthérienne de Suède est dirigée par une femme, l’archevêque d’Uppsala, Antje Jackelén, que le pape a rencontrée à plusieurs reprises durant son voyage et qui l’a raccompagné jusqu’à son avion.
Voici notre traduction intégrale de la réponse du pape à la deuxième question de la conférence :
Réponse du pape François (2/6)
Après avoir lu un peu d’histoire sur les lieux où nous sommes allés, j’ai vu qu’il y avait une reine qui était devenue trois fois veuve … et je me suis dit: « mais, cette femme est forte! ». Et on m’a dit: « les femmes en Suède sont si fortes, si douées, que l’homme cherche une femme d’une autre nationalité » : je ne sais pas si c’est vrai, mais … Sur l’ordination de femmes dans l’Eglise catholique, saint Jean-Paul a eu le dernier mot, il a été clair. Et cela reste comme ça. Sur la compétition, je ne sais pas …
Si nous lisons bien la déclaration de saint Jean-Paul II, cela va dans ce sens. Oui, mais les femmes peuvent faire tant de choses, mieux que les hommes. En dogmatique aussi: pour être plus clair, dans l’ecclésiologie catholique il y a deux dimensions. La dimension pétrinienne, qui est celle des apôtres – Pierre et le collège apostolique, qui est la pastorale des évêques – et la dimension mariale qui est la dimension féminine de l’Eglise.
Et je l’ai dit ici plus d’une fois. Je me demande ce qui est plus important dans la théologie et la mystique de l’Eglise: les apôtres ou Marie, le jour de la Pentecôte ? C’est Marie ! Plus encore: l’Eglise est « femme » ! Le mot « Eglise » n’est pas un mot masculin mais féminin. L’Eglise épouse Jésus-Christ. C’est un mystère nuptial. Et à la lumière de ce mystère on comprend le pourquoi de ces deux dimensions: la dimension pétrinienne, autrement dit épiscopale, et la dimension mariale, avec tout ce qui fait la dimension maternelle de l’Eglise, mais dans un sens plus profond. Il n’existe pas d’Eglise sans cette dimension féminine, car elle est elle-même femme, mère et épouse.