La Vierge de Fatima, sanctuaire de Fatima (Portugal)

La Vierge de Fatima, sanctuaire de Fatima (Portugal)

Eglises orientales catholiques en Europe: «J'étais étranger, et vous m'avez accueilli»

Rencontre des évêques à Fatima, message

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« Le soin pastoral des migrants catholiques orientaux dans les Pays de l’Europe occidentale »: c’était le thème de ,la rencontre des évêques des Eglises orientales catholiques d’Europe, à Fatima (Portugal), les 20-23 octobre 2016, indique ce communiqué du Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE). Leur message final (ci-dessous) s’inspire de Matthieu 25:  «J’étais étranger, et vous m’avez accueilli».
Communiqué
« Dans l’Église catholique, les fidèles de rite latin des Églises catholiques orientales sont toujours chez eux, où qu’ils se trouvent sur le continent européen. Ils sont tous enfants d’une seule Église et, ensemble, ils annoncent la joie de l’Évangile du Christ. C’est dans la profonde conscience d’appartenir à une seule Église universelle et de partager la même mission évangélisatrice, que s’est achevée la réunion des évêques des Églises orientales catholiques en Europe, réunis à Fatima en l’année de la Miséricorde (20-23 Octobre) ainsi que des représentants de Conférences épiscopales des pays occidentaux (France, Allemagne, Italie et Portugal) sur le thème : « Le soin pastoral des migrants catholiques orientaux dans les Pays de l’Europe occidentale ».
« A la fin de leur réunion, les participants ont approuvé un message final (ci-dessous).
« Après la séance d’ouverture, qui a eu lieu à Lisbonne, en présence de l’Archevêque-Patriarche local, le Cardinal Manuel Clemente, les participants ont commencé leur réunion-pèlerinage au Sanctuaire de Notre-Dame de Fatima, dont, en 2017, nous commémorerons le centenaire des apparitions.
 »
A Fatima, cinquante-sept évêques participants ont tout d’abord analysé en profondeur les raisons fondamentales qui expliquent le phénomène migratoire d’un grand nombre de fidèles des Églises orientales catholiques. Ensuite, ils ont mis l’accent sur les défis pastoraux de l’intégration au niveau social et ecclésial, pour terminer par le thème du dialogue entre les églises de rites différents au sein de l’Eglise catholique.
« Le travail a eu lieu dans une atmosphère de cordialité et d’amitié. La rencontre, tenue sous la forme de pèlerinage, a été enrichie par la visite des lieux liés aux apparitions mariales à Fatima. La prière et la célébration quotidienne de la Divine Liturgie ont été facilitées par l’ambiance de recueillement et de prière qui caractérise le Sanctuaire de Fatima. Après un pèlerinage au sanctuaire de Nossa Senhora da Nazaré, dans l’après-midi du samedi 22 Octobre, les évêques se sont réunis au sanctuaire de Fatima pour une prière à la Mère de Dieu, présidée par l’archevêque Cyril Vasil’, Secrétaire de la Congrégation pour les Eglises orientales. Dans la soirée, les participants ont pris part à la veillée mariale traditionnelle du samedi soir, avec la procession des bougies et la prière du Saint Rosaire.
« La réunion a également joui de la présentation, de la part de la journaliste vaticaniste de Radio Renacenza, Aura Miguel, de l’histoire et de la signification des trois parties du secret lié aux apparitions mariales de Fatima, en particulier pour le pontificat de Saint Jean-Paul II, le Pape qui, notamment après l’attentat de 1981, voulut établir une relation très étroite avec le sanctuaire portugais.
« A la réunion, organisée par le Conseil des Conférences Episcopales d’Europe (CCEE), représenté à Fatima par son président, le cardinal Angelo Bagnasco, ont également assisté le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, le patriarche Gregorios III Laham d’Antioche des grecs-melkites, le nonce apostolique au Portugal, Mgr Rino Passigato, et l’archevêque de Braga, Mgr Jorge Ortiga.
« Les travaux se sont achevés le dimanch, 23 Octobre avec la célébration de la Divine Liturgie à l’Eglise de la Très Sainte-Trinité, présidée par Mgr Svlatoslav Schevchuk.
« La réunion pour l’année 2017 aura lieu en automne à Londres (Royaume-Uni) à l’invitation de Mgr Hlib Lonchyna, Evêque de l’Eparchie de la Sainte Famille de Londres des Ukrainiens et Visiteur Apostolique pour les fidèles gréco-catholiques ukrainiens en Irlande. »
Le Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE) réunit les 33 Conférences Episcopales Européennes actuelles, représentées par leurs Présidents, les Archevêques de Luxembourg et de la Principauté de Monaco, l’Archevêque de Chypre des Maronites, l’Évêque de Chişinău (Rép. de Moldavie), l’Évêque éparchial de Mukachevo et par l’administrateur apostolique d’Estonie. Son Président actuel est le Cardinal Angelo Bagnasco, Archevêque de Gênes; ses Vice-présidents sont le Cardinal Vincent Nichols, Archevêque de Westminster et Mgr. Stanisław Gądecki, Archevêque de Poznań. Le Secrétaire général du CCEE est Mons. Duarte da Cunha. Le siège du secrétariat se trouve à Saint-Gall (Suisse).  www.ccee.eu
 
Message final
« J’étais étranger, et vous m’avez accueilli» (Mt. 25, 35)
Nous, les évêques des Églises orientales catholiques en Europe, réunis à Fatima (Portugal) du 20 au 23 Octobre 2016 pour notre rencontre annuelle, qui a également vu la participation des Evêques représentants de certaines conférences épiscopales, en communion de prière et de fraternité spirituelle, nous avons réfléchi sur les défis posés par le soin pastoral des fidèles catholiques orientaux qui émigrent vers les Pays occidentaux et, souvent, vers des lieux où ils sont dépourvus de leurs propres pasteurs.
 
Dans nos travaux, nous nous sommes laissés inspirer et guider par la Parole de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, qui a personnellement vécu l’expérience déchirante de ceux qui sont contraints de quitter leur pays d’origine à la recherche de nouveaux horizons. Alors que nous nous approchons de la conclusion de l’Année Jubilaire de la Miséricorde, nous percevons que ces paroles de Jésus soudent spirituellement les communautés ecclésiales liées par l’expérience de la migration. «J’étais étranger» : voilà des mots adressés à nos fidèles, souvent contraints de migrer; « vous m’avez accueilli »: souligne l’attitude humaine et chrétienne des communautés ecclésiales et civiles qui les accueillent.
 
Le phénomène migratoire actuel est donc une opportunité pour l’Eglise, car il ouvre au don de l’accueil, tel que nous le rappelle le Pape François. C’est ainsi que nous vivons ce en quoi nous croyons, à savoir que l’Eglise n’est pas une réalité repliée sur elle-même, mais elle est constamment ouverte à la dynamique missionnaire et œcuménique, car elle est envoyée au monde pour annoncer et témoigner, actualiser et diffuser le mystère de la communion qui la constitue : réunir tout et tous en Jésus-Christ; être pour tous un «sacrement inséparable d’unité » (Communionis notio, 4). En effet, la mobilité de nos fidèles favorise la culture de la rencontre et témoigne l’unité spirituelle vécue en Europe.
 
Tout d’abord, nous tenons à exprimer notre gratitude aux pasteurs locaux et aux communautés paroissiales de l’Église latine dans ces pays, pour leur sollicitude paternelle et l’accueil de nos fidèles appartenant aux Églises orientales catholiques. Nous tenons à remercier tout particulièrement pour l’appréciation de la vie spirituelle que ces fidèles ont apporté dans leurs nouveaux pays de résidence. Nous sommes reconnaissants envers les Pasteurs locaux qui les considèrent comme des opérateurs de la Nouvelle Evangélisation, en témoignant la foi avec leur vie chrétienne. Nous souhaitons également remercier les évêques de l’Église latine qui apprécient les traditions orientales, auxquelles nos fidèles appartiennent (cf. Can. 40 § 1 CCEO). Nous sommes reconnaissants pour leur attention à faire en sorte que nos fidèles puissent compter sur un soin pastoral selon leur rite d’appartenance ; pour l’accueil réservé aux prêtres venant de l’Eglise Mère afin de servir nos fidèles ; pour la création d’aumôneries et même de paroisses personnelles, conscients de notre besoin d’avoir des structures ecclésiastiques pour nos fidèles dans les pays où ils vont s’installer (cf. can. 383 § 2 CIC). Nous, Evêques catholiques orientaux d’Europe, nous sommes conscients de notre responsabilité envers les fidèles qui se trouvent en dehors des frontières de leur Eglise Mère (cf. 148 § 1 CCEO Can). Nous voulons soutenir et confirmer chacun d’entre eux et leurs familles. Nous portons une attention particulière aux familles qui sont séparées en raison de la migration pour souligner la beauté de la famille et réaffirmer combien elle est fondamentale pour l’humanité. Nous sommes proches des personnes les plus vulnérables et isolées, afin qu’elles ne tombent pas dans le piège de la traite des êtres humains. Nous nous engageons à promouvoir avec enthousiasme la transmission de la foi aux jeunes et aux enfants, car il s’agit sans aucun doute d’un don indispensable à la plénitude de la vie. Par ce message, nous souhaitons déclarer notre disponibilité et notre désir de coopérer plus étroitement avec les pasteurs latins pour fournir des soins pastoraux de plus en plus appropriés à nos fidèles qui se trouvent dans leur juridiction (can. 916 § 5 CCEO, Instruction Erga migrantes caritas Christi, Chap. II, art. 4-11), ainsi que pour soutenir la formation et la sensibilisation du clergé latin à l’égard des traditions orientales ; tout comme pour former au mieux nos propres prêtres envoyés pour veiller au soin pastoral de nos fidèles. Il est également souhaitable que l’on trouve les moyens les plus appropriés pour un meilleur partage des activités et des structures pastorales. Nous voulons également affirmer que notre engagement et le soin pastoral des fidèles se base sur le principe de l’intégration, et non pas sur celui de l’assimilation. Nous tenons à ce que nos fidèles, organisés dans leurs centres pastoraux, soient bien intégrés dans l’Eglise locale du pays d’accueil, certains que les traditions chrétiennes orientales sont un don même pour les communautés latines. C’est seulement par l’intégration dans l’Eglise locale – sans être assimilés et sans être isolés – que l’on pourra partager la richesse de nos traditions et témoigner ensemble que l’Eglise catholique est « l’unité de la foi dans la diversité des traditions ». Cependant, même les traditions orientales doivent faire face au grand défi du sécularisme, qui vise à dénaturer la vie chrétienne. Par conséquent, l’effort d’incarner l’Evangile dans la culture de nos peuples, souvent prisonniers du présent, nous aidera à renforcer la conscience de faire partie d’une histoire qui nous précède et qui nous suit (cf. St Jean-Paul II, Orientale Lumen , 8). En ce moment historique, nous sommes proches de ceux qui souffrent terriblement à cause de la violence et de la guerre qui continue d’accabler de nombreux peuples, en particulier l’Ukraine et le Moyen-Orient. Le Saint-Père François nous enseigne que les paroles de la paix sont le pardon, le dialogue, la réconciliation, car sans conversion du cœur il n’y a pas de paix. Ainsi, nous voulons être des opérateurs de réconciliation et de paix, et nous souhaitons nous engager à reconstruire l’harmonie là où elle a été brisée. En suivant l’exemple héroïque des petits bergers de Fatima, nous voulons continuer à prier et à faire pénitence pour demander à Jésus-Christ le don de sa paix, sans relâche, dans l’espoir d’une paix qui ne soit pas séparée des devoirs de la justice et qui soit alimentée par le sacrifice, la charité, la miséricorde . A Marie, Mère de Dieu et des hommes, apparue ici à Fatima il y a cent ans, nous confions nos Eglises, les familles, les jeunes, les malades, les personnes âgées, les chômeurs et tous ceux qui souffrent, car Vous, tendre Mère, Vous connaissez chaque souffrance, chaque douleur, chaque privation, et Vous prenez tous dans Vos bras d’amour.
« Que vienne pour tous le temps de la paix et de la liberté, le temps de la vérité, de la justice et de l’espérance» (cfr. Acte de consécration à la Vierge de Fatima).
Fatima, 23 octobre 2016

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Rédaction

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