La participation de tous, en particulier des femmes, qui doivent avoir accès à l’éducation, est essentielle pour éradiquer la pauvreté, a affirmé Mgr Bernardito Auza. L’observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies est intervenu à New York lors de la 71e session de l’Assemblée générale sur l’éradication de la pauvreté, le 17 octobre 2016.
« Trop de personnes souffrent encore d’exclusion économique, sociale et politique », a déploré Mgr Auza. Et le représentant du Saint-Siège d’inviter à retenir les leçons des efforts passés pour éradiquer la pauvreté.
Première leçon, a-t-il expliqué : « une large part du succès dans la réduction de la pauvreté est venue de la considération de la pauvreté comme un problème de développement humain intégral plutôt que comme une simple question de croissance économique ». Car « les humains sont des êtres sociaux, politiques et spirituels, non pas seulement des producteurs et consommateurs économiques ».
La deuxième leçon, a poursuivi Mgr Auza, est la prise en compte de « la question de l’inégalité ». « Certaines théories de croissance économique, a-t-il fait observer, prétendent que la recherche de l’égalité économique pourrait ralentir le développement et conduire à la perpétuation de la pauvreté. Cependant l’expérience a montré que les politiques qui promeuvent une plus grande égalité, comme l’égalité dans l’éducation et l’accès universel aux soins de santé, sont les politiques qui favorisent le plus grand développement économique ».
Selon le Saint-Siège, la troisième leçon est la nécessité de la participation des plus pauvres, comme un « antidote à l’exclusion ». « Les structures et les pratiques qui excluent (…) des membres de la famille humaine seront toujours des obstacles au plein développement humain », a prévenu Mgr Auza. Il a plaidé notamment pour des politiques « qui soutiennent un travail décent pour tous », le travail étant « la plus noble forme de participation sociale ».
L’archevêque a souligné en particulier que « l’exclusion des femmes de la participation active dans le développement de leurs communautés est incontestablement une barrière à l’éradication de la pauvreté ». « Lorsque les femmes et les filles n’ont pas accès à l’éducation ou sont soumises à la violence et à la discrimination, a-t-il estimé, (…) leurs familles, communautés et sociétés sont privées de ces moteurs importants de développement ».
Enfin, Mgr Auza a évoqué la dernière leçon : la protection sociale, qui « promeut la prospérité économique » et devrait être étendue « au-delà des pays riches ». Dans de nombreux pays, a-t-il noté, fournir un soutien économique pour les familles pauvres a conduit à une augmentation significative de familles productrices et d’entrepreneurs.