Intercession du patriarche Bartholomée, Assise, capture CTV

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Un patriarche "œcuménique dans tous les sens du terme": hommage de Benoît XVI à Bartholomée

Le pape émérite se souvient de leur première rencontre

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Le patriarche Bartholomée Ier est « un patriarche œcuménique dans tous les sens du terme », affirme Benoît XVI dans un livre hommage au primat de l’Eglise orthodoxe de Constantinople. Il se souvient de leur première rencontre et confie que leur amitié a perduré après sa renonciation : le patriarche est venu lui rendre visite au monastère Mater Ecclesiae où le pape émérite s’est retiré.
L’ouvrage « Bartholomée, apôtre et visionnaire » (Bartholomew Apostle and Visionary, éditions Thomas Nelson) publié aux Etats-Unis pour le 25e anniversaire de son élection au siège de Constantinople, est préfacé par le pape François et contient une réflexion de son prédécesseur. Deux textes que l’édition italienne de L’Osservatore Romano du 13 octobre 2016 publie intégralement.
Au fil de cet hommage, le pape émérite se souvient de sa première rencontre personnelle avec « ce grand homme de l’Eglise de Dieu » en 2002, durant un voyage en train de Rome à Assise pour la rencontre internationale de prière : « c’était une idée de Jean-Paul II de nous rendre en train à Assise pour exprimer notre parcours intérieur (…). Pour moi ce fut une joie d’apprendre que le patriarche m’avait invité à m’asseoir un moment à côté de lui, dans le même compartiment, et de cette façon, de nous connaître mieux ». Le cardinal Joseph Ratzinger était alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
De coeur à coeur
« Je fus tout de suite touché, confie le pape émérite, par l’ouverture et par la chaleur personnelle du patriarche. Il n’a pas fallu de grands efforts pour nous rapprocher un peu plus l’un de l’autre. Son ouverture intérieure et sa simplicité inspiraient tout de suite une intimité plaisante ». Et Benoît XVI d’exprimer son admiration pour le patriarche polyglotte : « Il parle toutes les langues européennes principales, non seulement français et anglais, mais aussi italien et allemand. Ce fut pour moi encore plus surprenant [de voir] qu’il maîtrise le latin et sait s’exprimer dans cette langue. Si l’on peut converser avec quelqu’un dans sa propre langue, il y a une immédiateté pour parler de cœur à cœur et d’esprit à esprit ».
Le patriarche Bartholomée, qui a étudié notamment à Munich et à Rome, sait côtoyer « une diversité de cultures », assure encore Benoît XVI. Sa pensée profonde est « un voyage avec les autres et vers les autres, qui ne dégénère pas dans un manque de direction, où l’’être en chemin’ ne porterait nulle part ». « Etre profondément enracinés dans la foi en Jésus-Christ (…), ajoute-t-il, n’entrave pas l’ouverture à l’autre car Jésus Christ porte en lui toute la vérité. En même temps, cet enracinement nous protège du glissement dans la futilité et d’un jeu de vanité vide, puisqu’il nous maintient dans la vérité, qui appartient à tous et veut être la voie pour tous ».
Pour le pape émérite, la personnalité du patriarche œcuménique se dévoile dans cette première rencontre : « vivre en chemin vers une destination ; vivre dans les nombreuses dimensions des grandes cultures ; vivre dans la rencontre, soutenue par la rencontre fondamentale avec la vérité qui est Jésus Christ ».
Engagement pour la création
Benoît XVI rend également hommage à « son amour pour la création et son engagement » envers elle. Le patriarche orthodoxe réalise là, estime-t-il, « un aspect essentiel de sa mission sacerdotale », car « la communauté de l’Eglise est universelle aussi dans le sens où elle inclut toute la réalité ». Le chrétien est « en chemin vers la rédemption de la totalité de la création ».
« Sa Sainteté Bartholomée est un patriarche vraiment œcuménique, dans tous les sens du terme », affirme le pape émérite. « En solidarité fraternelle avec le pape François, il est en train d’accomplir de nouveaux pas importants sur le chemin de l’unité », ajoute-t-il.
Une amitié qui perdure
« Mon élection comme Successeur de Pierre, poursuit Benoît XVI, a naturellement conféré une dimension nouvelle à notre rencontre personnelle ». Et de souligner : « la responsabilité pour la foi dans le monde et, en même temps, la responsabilité pour l’unité du christianisme divisé font partie du ministère qui nous a été donné ».
Le pape émérite confie que même après sa renonciation, le patriarche lui est « toujours resté personnellement proche » et qu’il est venu lui rendre visite dans son petit couvent : « Dans de nombreux coins de mon appartement, on peut trouver des souvenirs reçus de lui. Ces objets ne sont pas seulement des signes affectueux de notre amitié personnelle, mais aussi des indications vers l’unité entre Constantinople et Rome, des signes d’espérance que nous nous dirigeons vers l’unité ».
Il conclut avec ce vœu : « Cher frère en Christ, puisse le Seigneur vous garantir encore de nombreuses années de ministère béni comme pasteur dans l’Eglise de Dieu ».
Outre la préface du pape François et la réflexion de Benoît XVI, le livre contient notamment des pages de Joe Biden, vice-président des Etats-Unis, du rabbin David Rosen, de l’archevêque anglican Rowan Williams. L’auteur du recueil, l’Australien John Chryssavgis, est archidiacre et conseiller théologique du patriarche Bartholomée pour les questions environnementales.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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