Un an après “Cantate Domino” en 2015, le choeur de la chapelle Sixtine lance un nouveau CD en collaboration avec le label Deutsche Grammophon, dédié à des œuvres de Giovanni Pierluigi da Palestrina (1525-1594). L’opus, qui compte quatorze pièces musicales dont la “Missa Papæ Marcelli”, a été présenté le 7 octobre 2016 au Vatican.
Parmi les intervenants à la conférence : Mgr Georg Gänswein, préfet de la Maison pontificale, Mgr Massimo Palombella, directeur du chœur, Dickon Stainer, directeur de Global Classics Universal Music Group International, Clemens Trautmann, président de Deutsche Grammophon et Mirko Gratton, directeur du département classique de Universal Italia.
Mgr Georg Gänswein s’est réjoui de cette nouvelle initiative qui pourra atteindre aussi, a-t-il estimé, « de nombreuses personnes éloignées de la tradition chrétienne ». Il a souligné la « finalité évangélisatrice » de cet album : « annoncer la bonne nouvelle aussi à travers la beauté, qui est chemin vers Dieu, et inviter à la recherche de Dieu (…) qui sous-tend la musique sacrée ». Ainsi l’Eglise « n’a pas peur de parler le langage de l’homme et de ses besoins dont la musique est une expression haute et universelle ».
Il a salué en particulier la musique « raffinée et sublime » de la messe du compositeur, unique oeuvre dédiée à un pape, Marcel II, qui ne l’a jamais écoutée, son pontificat ayant été très bref.
L’enregistrement a été réalisé dans la chapelle Sixtine, où avaient lieu les célébrations au temps de Palestrina. Un défi pour la chorale qui, habituée à produire « des sons ‘basilicaux’ forts et puissants » dans la basilique Saint-Pierre, a dû rechercher « une sonorité de perception plus intime », a expliqué Mgr Massimo Palombella.
Le maître de chœur s’est opposé aux interprétations « superficielles et idéologiques » du Concile Vatican II selon lesquelles « la grande musique liturgique a été abandonnée pour toujours ». En réalité, a-t-il expliqué, le Concile « interpelle profondément sur le dialogue avec la modernité et la culture ». Et le devoir de la “Musique Sacrée” est de dialoguer avec cette modernité, en recherchant de « nouveau langages ».