Le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin a appelé à prendre des mesures efficaces pour faire face à la menace posée par la résistance aux antibiotiques, au cours de la 71e Session de l’Assemblée générale des Nations unies à New-York. Intervenant le 21 septembre 2016 lors d’une réunion consacrée à la résistance aux antimicrobiens, il a dénoncé aussi les réseaux de vente de médicaments contrefaits, dont sont victimes les pauvres et les migrants.
Durant la réunion de haut niveau, le Saint-Siège a exprimé sa « profonde préoccupation » pour « la prévalence et l’impact de la résistance aux antibiotiques dans toutes les parties du monde ». Et le cardinal Parolin de mettre en garde contre « la situation catastrophique qui pourrait se développer si la communauté internationale ne prend pas suffisamment de mesures efficaces pour contrôler cette menace de santé globale ».
Citant l’expérience de l’Eglise catholique qui gère des dizaines de milliers de centres de santé sur la planète, le « numéro 2 » du saint-Siège a dénoncé les « causes interconnectées » de ce « défi public complexe » : utilisation inappropriée de médicaments antimicrobiens sur les humains, les animaux, dans les secteurs de l’alimentation, de l’agriculture et de l’aquaculture ; manque d’accès aux services de soins de santé et aux tests de diagnostics et laboratoires ; contamination des sols, de l’eau et des récoltes avec des résidus antimicrobiens.
Évoquant la Déclaration des politiques signée au cours de la session, le cardinal Parolin a estimé qu’elle portait une attention « insuffisante » à « ceux qui sont défavorisés socialement et économiquement, y compris les pauvres, les marginalisés et les populations minoritaires, réfugiés, migrants et déplacés ». Leur « manque d’accès à des soins de santé de qualité, a-t-il constaté, les conduit à acheter des médicaments sur des marchés non-officiels, où ils sont vulnérables à la vente de produits faux ou contrefaits ».
Le secrétaire d’Etat a plaidé pour « l’amélioration de la prévention et du contrôle des infections », qui passent notamment par « un bon système de santé et une bonne hygiène ». Se faisant la voix « de ces centaines de millions de personnes qui n’ont pas accès aux services de santé et sont le plus susceptibles de maladies liées à la résistance antimicrobienne », il a appelé la communauté internationale à prendre en compte « leurs préoccupations et besoins essentiels » non comme « des fardeaux » ou « des problèmes soulevés après coup ».
« Ne laisser personne derrière signifie donner une plus grande attention à ces personnes qui sont laissées très loin derrière », a conclu le cardinal Pietro Parolin.
Cardinal Pietro Parolin © ZENIT - HSM
ONU: le Saint-Siège appelle à agir contre la résistance aux antibiotiques
Le cardinal Parolin dénonce les trafics de médicaments contrefaits