Il faut « se regarder dans les yeux » pour résoudre les conflits, insiste le patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, qui est intervenu lors de la session inaugurale de la rencontre des religions pour la paix, dimanche, 18 septembre 2016 à Assise. Pour lui, la paix commence à l’intérieur de soi-même.
La rencontre commémore le 30e anniversaire de l’initiative de saint Jean-Paul II, le 27 octobre 1986 et elle est organisée par le diocèse d’Assise, les franciscains et la communauté de Sant’Egidio (18-20 septembre 2016).
Le pape François qui participe, mardi 20 septembre, à la rencontre, demande aux catholiques de prier spécialement pour la paix, avec les représentants des religions du monde, demain, mardi justement.
« Construire la paix est une question de choix individuel et institutionnel qui commence à l’intérieur de soi et rayonne en dehors, d’abord localement puis globalement », a souligné le patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, au premier jour de la rencontre internationale « Soif de paix. Religions et cultures en dialogue », le 18 septembre.
Trente ans après la rencontre historique de prière à Assise, voulue par Jean Paul II, il réaffirme que cette construction « demande une conversion intérieure, un changement dans les politiques et dans les comportements »..
Pour le patriarche, le bon chemin à suivre est celui qui consiste à « se regarder l’un et l’autre avec amour et compassion, dans les yeux », comme avaient fait son illustre prédécesseur, et le pape Paul VI, lors de leur accolade historique à Jérusalem, en 1964. « Je l’ai connu quand j’étais jeune – a-t-il raconté, « il était connu pour résoudre les conflits en invitant les parties impliquées à se rencontrer. Il leur disait : « Venez, regardons-nous dans les yeux et voyons ce que nous avons à nous dire ». Il avait bien compris que la paix c’est quelque chose de personnel ».
Bartholomée, après avoir souligné « le deuil » du monde après le tremblement de terre qui a frappé le centre de l’Italie, a parlé de l’environnement et de sa sauvegarde, un des sujets phares au cœur du dialogue interreligieux : « Le comportement de l’homme face à la Création a un impact direct sur son comportement envers les autres. Toute activité écologique, quelle qu’elle soit, sera jugée sur les conséquences qu’elle aura sur la vie des pauvres. La pollution et la pauvreté sont deux problèmes liés ».
Le patriarche, qui avait visité l’ile de Lesbos avec le pape François en avril dernier, a évoqué la situation des réfugiés, déplorant « tant d’exemples d’exclusion et de violence envers les migrants » à travers le monde.
Au cours de la rencontre le patriarche recevra ce lundi 19 septembre un diplôme honoris causa en Relations internationales à l’université de Pérouse. Le 20 septembre, il sera à la cérémonie de clôture de la rencontre d’Assise en présence du pape François (20 septembre).
