« Mettre au centre de l’attention sociale et politique les personnes les plus défavorisées », pour bâtir « la vraie civilisation, humaine et chrétienne ». C’est l’appel du pape François devant les petits patients de l’hôpital pédiatrique de Prokocim, qu’il a visité à Cracovie le 29 juillet 2016.
Au troisième jour de son voyage en Pologne, après avoir visité dans la matinée les camps nazis d’Auschwitz et de Birkenau, le pape est arrivé aux alentours de 16h30 à l’établissement de santé où il a été accueilli par le Premier ministre de la Pologne, Beata Maria Szydło.
Dans le hall d’entrée, devant une cinquantaine d’enfants en fauteuil roulant, le pape a lancé : « Comme je voudrais que, en tant que chrétiens, nous soyons capables de nous tenir près des malades à la manière de Jésus, en silence, avec une caresse, en prière. »
Fustigeant la « cruauté » de la « culture du rebut » qui écarte les plus faibles, il a énoncé « le signe de la vraie civilisation, humaine et chrétienne : mettre au centre de l’attention sociale et politique les personnes les plus défavorisées ». Et le pape d’exhorter : « Multiplions les œuvres de la culture de l’accueil, des œuvres animées par l’amour chrétien, amour du Christ crucifié, de la chair du Christ ».
Servir avec amour et tendresse les personnes qui ont besoin d’aide, a encore assuré le pape, « ouvre le passage à la vie éternelle : celui qui accomplit des œuvres de miséricorde n’a pas peur de la mort ». Il a aussi souhaité aux soignants d’avoir « un cœur toujours capable de tendresse ».
Après avoir béni chacun des enfants malades présents, le pape devait se rendre au service des Urgences et conclure sa visite dans la chapelle, par un temps de prière.
AK
Allocution du pape François
Chers frères et sœurs,
Au cours de ma visite à Cracovie, la rencontre avec les petits patients de cet Hôpital ne pouvait pas manquer. Je vous salue tous et je remercie de tout cœur le Premier Ministre pour les aimables paroles qu’il m’a adressées. Je voudrais me tenir tout proche de chaque enfant malade, près de son lit, les embrasser un par un, écouter ne serait-ce qu’un moment chacun de vous et faire silence ensemble face aux questions auxquelles il n’y a pas de réponses immédiates. Et prier.
L’Évangile nous montre, à plusieurs reprises, le Seigneur Jésus qui rencontre les malades, les accueille, et va volontiers à leur rencontre. Il les remarque toujours, les regarde comme une mère regarde son fils qui ne se porte pas bien, et il sent la compassion se mouvoir en lui.
Comme je voudrais que, en tant que chrétiens, nous soyons capables de nous tenir près des malades à la manière de Jésus, en silence, avec une caresse, en prière. Notre société est malheureusement polluée par la culture du ‘rebut’, qui est le contraire de la culture de l’accueil. Et les victimes de la culture du rebut sont justement les personnes les plus faibles, les plus fragiles ; et c’est une cruauté. Par contre, il est beau de voir que dans cet Hôpital les plus petits et ceux qui sont le plus dans le besoin sont accueillis et soignés. Merci pour ce signe d’amour que vous nous offrez !
Voici le signe de la vraie civilisation, humaine et chrétienne : mettre au centre de l’attention sociale et politique les personnes les plus défavorisées.
Parfois, les familles se trouvent seules à les prendre en charge. Que faire ? De cet endroit, où on voit l’amour concret, je voudrais dire : multiplions les œuvres de la culture de l’accueil, des œuvres animées par l’amour chrétien, amour du Christ crucifié, de la chair du Christ. Servir avec amour et tendresse les personnes qui ont besoin d’aide nous fait grandir tous en humanité ; et cela nous ouvre le passage à la vie éternelle : celui qui accomplit des œuvres de miséricorde n’a pas peur de la mort.
J’encourage tous ceux qui ont fait de l’invitation évangélique à ‘visiter les malades’ un choix personnel de vie : médecins, infirmiers, tous les agents de santé, ainsi que les aumôniers et les volontaires. Que le Seigneur vous aide à bien accomplir votre travail, dans cet hôpital comme dans chaque hôpital du monde. (…) Je ne voudrais pas oublier le travail des religieuses, tant de religieuses qui consacrent leur vie au service dans les hôpitaux. Et qu’il vous récompense en vous donnant la paix intérieure et un cœur toujours capable de tendresse.
Merci à tous pour cette rencontre ! Je vous emmène avec moi, par l’affection et par la prière. Et vous aussi, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi.
© Librairie éditrice du Vatican
Le pape François à l'hôpital pédiatrique de Prokocim, Cracovie
Mettre les personnes défavorisées au centre de l'attention sociale et politique
Appel du pape François à l’hôpital pédiatrique de Prokocim (texte intégral)