Le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a une nouvelle fois pointé l’urgence de l’éducation, après les récents attentats perpétrés en France et en Allemagne. Sur Radio Vatican le 22 juillet 2016, le cardinal français Jean-Louis Tauran a assuré qu’« on ne peut pas être heureux les uns contre les autres ».
Dans un monde « précaire » où « la mort nous attend chaque jour », à travers la menace des attentats, le chef de dicastère a assuré que l’urgence était « l’éducation des jeunes générations ». Il s’agit de leur enseigner que « celui qui est différent de moi, qui pratique une religion différente (…), n’est pas nécessairement un ennemi. Nous sommes tous des créatures de Dieu, nous sommes l’humanité ».
« On ne peut pas être heureux les uns sans les autres et encore moins les uns contre les autres », a insisté le cardinal pour qui « il n’y a pas d’autre solution que le dialogue. Nous sommes ‘condamnés au dialogue’ ». Exprimant sa foi en l’homme, qui peut toujours « changer », il a aussi témoigné de sa « confiance en Dieu ». « C’est Dieu qui mène l’histoire, (…) la mort n’aura pas le dernier mot. »
Le cardinal a aussi mis en garde contre le danger que la haine « envahisse notre cœur » face aux massacres, conduisant à des « amalgames ». Il a fait état de « témoignages très émouvants de solidarité de la part de musulmans » et a appelé à « prendre en considération les sentiments de la majorité des musulmans qui condamnent ces actions, ces crimes abominables ».
Evoquant enfin la situation de la Turquie, après la tentative de coup d’Etat qui a conduit à l’arrestation de près de 6000 personnes, le cardinal Jean-Louis Tauran a prévenu que « la voie de la répression » ne pouvait faire du pays « un pont entre l’orient et l’occident » ni « un partenaire dans le dialogue interreligieux ».
Avec une transcription de Constance Roques
