Voie d'accès au camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau commons.wikimedia.org

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A Auschwitz, le pape rencontrera des survivants et des "Justes parmi les nations"

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Le père Lombardi donne les détails du voyage du pape en Pologne

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En Pologne, le pape François passera deux heures au camp nazi d’Auschwitz, où il rencontrera des rescapés de la Shoah et des « Justes parmi les nations », a annoncé le père Federico Lombardi. Une semaine avant l’événement, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a détaillé le programme du voyage du pape François à l’occasion des XXXIe Journées mondiales de la jeunesse, du 27 au 31 juillet 2016, à Cracovie.
Malgré les récents attentats perpétrés en Europe, le « porte-parole » du Vatican a assuré qu’il n’y avait « pas de préoccupation particulière » en ce qui concernait la sécurité en Pologne. Evoquant la question des réfugiés, alors que le gouvernement s’est opposé aux politiques d’accueil européennes, le père Pawel Rytel-Andrianik, porte-parole des évêques polonais, a précisé que si le pays accueillait peu de personnes du Moyen-Orient, nombreux cependant étaient les réfugiés de l’Ukraine et d’autres pays de l’Est.
Au cours de son 15e voyage apostolique – et son premier séjour en Pologne – le pape François suivra les pas de divers saints : saint Maximilien Kolbe, sainte Edith Stein et sainte Faustine Kowalska. Il célèbrera le 1050e anniversaire du baptême de la Pologne et vivra divers moments avec les jeunes venus pour les JMJ.
Rencontres avec les autorités
Après avoir été accueilli à l’aéroport international “St-Jean-Paul II” de Cracovie par le président Andrzej Duda et le cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque de Cracovie et ancien secrétaire particulier de Karol Wojtyla, la première visite du pape sera le « cœur historique de la ville », a expliqué le père Lombardi. Sur la colline du Wawel, dans la cour d’honneur du château, symbole du royaume de la Pologne, le chef de l’Eglise catholique rencontrera 500 personnes représentant les autorités, la société civile et le Corps diplomatique du pays.
En fin d’après-midi, il rencontrera en privé, loin des caméras, 130 évêques polonais, pour un dialogue « familial », dans la cathédrale de Cracovie. L’édifice abrite la tombe de nombreux monarques et personnalités historiques, ainsi que la dépouille de saint Stanislas – martyr patron de la Pologne – et le fameux crucifix de la sainte reine Hedwige (14e siècle). Jean-Paul II célébra sa première messe dans l’une des cryptes de la cathédrale.
Saluts à la foule et Vierge Noire
Chaque soir, le pape, qui logera à l’archevêché de Cracovie, où Jean-Paul II fut ordonné et fut ensuite archevêque, saluera la foule depuis le balcon. Au premier soir, parmi les personnes présentes devant le bâtiment, le père Lombardi a cité des personnes handicapées. Puis le 28 juillet, des couples de nouveaux mariés, et le 29 juillet, des malades et des sans-abri.
La matinée du 28 juillet sera consacrée au sanctuaire de la Vierge Noire de Czestochowa, lieu de la JMJ de 1991. Au monastère de Jasna Gora – la « montagne de lumière » – où se situe la chapelle de la Vierge Noire, destination de nombreux pèlerinages, le pape ajoutera sa rose d’or à celles offertes par Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI.
Puis il célébrera à 10h30 une messe pour le 1050e anniversaire du baptême de la Pologne. En fin d’après-midi, le pape François prendra un tram écologique, accompagné de personnes handicapées et du maire de Cracovie qui lui remettra les clés de la ville. Par ce moyen de locomotion, il rejoindra le parc Jordan de Błonia où est prévue une cérémonie d’accueil par les jeunes des JMJ, inaugurées deux jours plus tôt.
Deux heures à Auschwitz
Le lendemain, après une messe en privé tôt le matin, le pape se rendra à une trentaine de kilomètres de Cracovie, au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz, où périrent plus d’1,1 million de personnes. Deux martyrs catholiques y sont morts : Maximilien Kolbe (1894-1941) et Edith Stein (1891-1942). Si Jean-Paul II y célébra une messe en 1979 et Benoît XVI y prononça un discours en 2006, le pape François, qui entrera sur les lieux à pied, restera en silence « de douleur, de compassion, de larmes », a expliqué le directeur du Bureau de presse.
Après une prière silencieuse au bloc 11, sur la « place de l’appel », où saint Maximilien Kolbe s’offrit pour être condamné à la place d’un père de famille, il y a 75 ans presque jour pour jour (30 ou 31 juillet 1941), le pape François rencontrera 10 survivants du camp – dont une femme de 101 ans – et laissera une bougie allumée. Accompagné par le premier ministre, Beata Szydło, le pape descendra en privé au bunker de la faim où mourut le franciscain.
En un deuxième temps, il se rendra au grand camp de Birkenau, construit pour agrandir Auschwitz. Il laissera une bougie devant des plaques proclamant dans les 23 langues des déportés : « Que ce lieu où les nazis ont assassiné un million et demi d’hommes, de femmes et d’enfants, en majorité des Juifs de divers pays d’Europe, soit à jamais pour l’humanité un cri de désespoir et un avertissement ». Le pape rencontrera 25 personnes reconnues comme « Justes parmi les nations » pour avoir aidé des juifs à échapper à la Shoah au péril de leur vie et un rabbin psalmodiera le psaume 130, « De profundis ».
A 16h30, le pape rencontrera en privé les enfants malades de l’hôpital pédiatrique universitaire de Prokocim à Cracovie. Une structure hospitalière renommée où il offrira un tableau représentant saint Pierre guérissant des malades. Il se recueillera aussi dans la chapelle qui propose l’adoration perpétuelle.
Dans la soirée, à 18h, le pape François vivra le Chemin de croix avec les jeunes au parc Jordan de Błonia, sur le thème des œuvres de miséricorde.
Sur les pas de sainte Faustine
Le 30 juillet, le pape se rendra aux sources de la dévotion au Christ miséricordieux, sur les pas de sainte Faustine Kowalska (1905-1938) : il est attendu à 8h30 au couvent où vécut la sainte, dans la chapelle où se trouve une icône de Jésus miséricordieux. Puis il visitera le sanctuaire de la Divine Miséricorde où il franchira la Porte Sainte.
Après avoir donné le sacrement de réconciliation à quelques jeunes, le pape célèbrera une messe avec les prêtres, religieuses, religieux, consacrés et séminaristes polonais au sanctuaire St-Jean-Paul II, à un kilomètre de distance. Le centre a été construit sur le site de la carrière de pierre où le pape polonais fut ouvrier.
En milieu de journée, le pape François déjeunera en privé avec une douzaine de jeunes de tous les continents, à l’archevêché. Le soir, aura lieu la traditionnelle veillée de prière avec les jeunes qui passeront la nuit au Campus Misericordiae, situé à une douzaine de kilomètres de l’archevêché. Au programme de la soirée : tour en papamobile, passage de la Porte sainte avec des jeunes  du monde entier, témoignages d’une jeune polonaise, d’un Syrien d’Alep et d’un Paraguayen, discours du pape et adoration.
Annonce des prochaines JMJ
Le lendemain, 31 juillet, le pape célèbrera la messe dominicale de conclusion, où sont attendues 1,5 million de personnes, sur le Campus Misericordiae. Sur le chemin, il bénira deux centres construits par Caritas Pologne pour les pauvres et les personnes âgées. Après la communion, le pape annoncera le lieu des prochaines JMJ.
Dans l’après-midi, il a rendez-vous avec les bénévoles des JMJ et le Comité des organisateurs et bienfaiteurs, au palais des sports de Tauron Arena. Cette année, quelque 20 000 volontaires se sont proposés pour encadrer l’événement. Le pape François, qui quittera la Pologne à 18h30, devrait atterrir deux heures plus tard à Rome.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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