Après l’attentat perpétré à Nice au soir du 14 juillet 2016, le cardinal Pietro Parolin a appelé à éradiquer les « causes » du terrorisme. Souhaitant par ailleurs que la crise turque soit résolue « selon les critères des droits humains et de l’État de droit », il a exprimé la préoccupation du Saint-Siège face au « scénario mondial » actuel, où augmentent les haines et les divisions.
En marge de la présentation du rapport annuel de l’hôpital Bambino Gesù, dans l’après-midi du 19 juillet, au Vatican, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a condamné l’attaque au camion qui a fait au moins 84 morts dans la ville du sud-est de la France : « Il n’y a pas de mot. (…) C’est une expression de haine pure : aller ainsi à l’aveugle contre des personnes réunies dans un moment de fête, massacrer des enfants et des personnes âgées. Vraiment on se demande ce qu’il se passe. »
Dans ses propos rapportés par Radio Vatican, le « numéro 2 » du Saint-Siège a invité à agir « à plusieurs niveaux » : au niveau des services de renseignement, mais aussi au niveau « culturel » pour « éradiquer les racines » du terrorisme. Il s’agit alors d’« aider les populations et les personnes à s’accepter mutuellement », afin que les différences ne soient plus synonymes d’« affrontement et deuil ».
« Le scénario mondial nous préoccupe beaucoup, a ajouté le cardinal Parolin : les haines, les divisions, les oppositions augmentent et il est toujours plus difficile de résoudre ces conflits et de les traiter selon des critères de justice, de dignité et de solidarité ». Et le cardinal d’encourager à « travailler tous ensemble pour chercher à comprendre quelles sont les causes de ces phénomènes si dramatiques et douloureux » pour les « surmonter ».
L’unique solution aux conflits
Selon le site Vatican Insider, le cardinal Pietro Parolin a aussi évoqué la crise turque, souhaitant « que la situation actuelle puisse être affrontée et résolue selon les critères des droits humains et de l’État de droit ». Dans les conflits, a-t-il ajouté, « nous avons toujours dit (…) que l’unique solution possible est une solution négociée, politique ».
« Nous insistons sur le principe que seule une solution pacifique et négociée peut éviter davantage de souffrances à la population qui en a déjà trop subies et qui est épuisée », a-t-il ajouté en référence au conflit syrien. Le « point de départ » de toute négociation doit être « le respect de la personne et de sa dignité », sinon « ces situations de haine, de violence et de divisions augmenteront ».
Le secrétaire d’Etat a aussi prévenu les catholiques contre la tentation de réduire l’expression du pape « construire des ponts » à un simple slogan : « Nous avons besoin d’agir, que chacun à sa place et selon sa responsabilité se mette à lutter et à combattre ces dérives et à construire un monde solidaire ». Enfin, le cardinal Parolin a vu dans les Journées mondiales de la jeunesse imminentes, à Cracovie, une occasion d’aider les jeunes « à sentir qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils peuvent travailler ensemble ».
Avec une traduction de Constance Roques
Cardinal Pietro Parolin © ZENIT - HSM
Après l’attentat de Nice, le card. Parolin appelle à éradiquer les causes du terrorisme
Préoccupation du Saint-Siège face à l’augmentation de la haine dans le monde