Message du pape François pour le bicentenaire de l'Indépendance, courtoisie de la Conférence épiscopale argentine

Message du pape François pour le bicentenaire de l'Indépendance, courtoisie de la Conférence épiscopale argentine

Pour une Argentine libre de toute forme de colonisation: les voeux du pape François

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Bicentenaire de l’indépendance de l’Argentine

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Indépendante il y a deux cents ans, libre aujourd’hui de toutes les « colonisations » : les vœux du pape François pour le bicentenaire de l’indépendance de l’Argentine, sa patrie, le 9 juillet 1816, s’inspirent d’un passage du prophète Joël où les anciens ont des songes qui inspirent les jeunes et les jeunes prophétisent de façon créative. Il y voit la garantie de sa liberté conquise hier et demain face à « tous les types de colonisations ». Il exprime sa proximité spéciale pour tous ceux qui souffrent.
Le pape évoque, pour les évêques, mais aussi pour les autorités du pays et tout le peuple argentin « l’amour de la Mère patrie » et le besoin de « loyauté fraternelle », dans une lettre adressée au président de la conférence épiscopale argentine, Mgr José Maria Arancedo, en date de ce 8 juillet 2016 et publiée en espagnol en fin d’après midi par le Saint-Siège.
Il souhaite que ces célébrations du bicentenaire rendent les Argentins « plus forts sur le chemin entrepris par les ancêtres il y a déjà 200 ans ». Le pape exprime sa « proximité » et il assure ses compatriotes de sa prière.
« Je veux être proche de ceux qui souffrent le plus: les malades, ceux qui vivent dans l’indigence, les prisonniers, ceux qui se sentent seuls, ceux n’ont pas de travail et font l’expérience de toute sorte de besoin, ceux qui sont ou ont été victimes de la traite, du commerce humain et de l’exploitation des personnes, des mineurs victimes d’abus et de tant de jeunes qui souffrent du fléau de la drogue. Ils portent tous les dur poids de situations très souvent « limites ». » Voilà, dit le pape, les « enfants de la patrie ». Il exhorte à « l’amour de la Mère patrie ».
Il évoque le désir de « fraternité » qui va au-delà des limites du pays dans la « Grande patrie » rêvée par les deux héros de l’indépendance des pays d’Amérique latine, le général José de San Martin (1778-1850) – mort en France, à Boulogne-sur-Mer – et par Simon Bolivar (1784-1830), originaire du Venezuela et mort en Colombie. Il évoque l’unité d’une « famille aux amples horizons » dans une « loyauté de frères ».
Il invite à prier pour que « le Seigneur la protège, la rende forte, plus fraternelle, et la défende de tous les types de colonisations » et il invite à « continuer de marcher en regardant vers l’avant ».
Et puis le pape François s’adresse spécialement aux personnes âgées et aux jeunes avec dans l’esprit la prophétie du prophète Joël : « Je pense de façon spéciale aux personnes âgées et aux jeunes et je ressens le besoin de leur demander leur aide pour continuer la marche de notre destin. Aux anciens – la mémoire de l’histoire – je demande de dépasser cette « culture du rebut » que l’on nous impose mondialement, pour se remettre à rêver. Nous avons besoin de vos rêves, source d’inspiration. Aux jeunes, je demande de ne pas réduire leur existence à l’immobilisme bureaucratique dans lequel les relèguent tant de propositions sans espérance et sans héroïsme. »
Le prophète Joël dit : « Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions » (Jl 2, 28), un passage repris par les Actes des Apôtres : « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. » (Ac 2, 17). Et le pape s’explique sur cette perspective biblique qui accompagne ses vœux à sa patrie pour le bicentenaire de sa liberté: « Je suis convaincu que notre patrie a besoin de rendre vivante la prophétie de Joël. C’est seulement si nos vieillards se remettent à rêver et nos jeunes à prophétiser de grandes choses que la patrie pourra être libre. Nous avons besoin de vieillards rêveurs qui donnent de l’élan et de jeunes qui – inspirés par ces rêves mêmes – courent vers l’avant avec la créativité de la prophétie. »
Le pape François conclut sa lettre en invoquant la Vierge de Lujan, le sanctuaire marial national, elle qui, « comme un mère, nous protège sur notre chemin ». Et il demande à l’archevêque de ne pas oublier de prier pour lui.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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