Face au terrorisme, il ne faut ni se “décourager” déclare Mgr Ayuso, ni “avoir peur”, car la peur est “le pire ennemi du dialogue interreligieux”.
Le secrétaire – “numéro deux” – du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Mgr Miguel Angel Ayuso, a participé, lundi, 4 juillet 2016, à la 69e semaine de Missiologie de Burgos (Espagne).
Le terrorisme de Daech suscite une “grande préoccupation” parmi les musulmans, mais empêche aussi de dormir et le pape François et le monde entier, a confié Mgr Ayuso dans un entretien accordé à Europa Press.
Il fait observer qu’il ne faudrait pas « tomber dans le simplisme qui consisterait à dire qu’étant donné ce qui se passe, il ne faut pas continuer le dialogue ». La solution, dit-il « ce n’est pas la violence », mais de « chercher les éléments grâce auxquels » on peut proposer « respect, amitié et collaboration ».
Il faut donc, insiste-t-il, condamner la violence et promouvoir le dialogue comme « un instrument nécessaire pour obtenir la paix », loin de tout « bonisme ».
Il souligne aussi que le Vatican, tout en condamnant « toute violence », propose à la communauté internationale de « mettre en oeuvre les lois internationales pour contrecarrer la terreur ».
« Dans mes contacts avec les musulmans », explique Mgr Ayuso, ils manifestent « une grande préoccupation », et « ils se lamentent de ce cancer qui est entré dans le monde » : « les terroristes ont manipulé la religion musulmane ».
Le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux continue donc ses contacts et ses visites à différentes communautés et traditions religieuses pour travailler ensemble au dialogue entre différentes confessions, explique-t-il.
Mgr Ayuso revient de Tokyo (Japon), où il a rencontré des associations bouddhistes pour dire, au nom de l’Eglise catholique, « l’importance du dialogue interreligieux ».
Il souligne que l’éducation est « fondamentale » pour qu’une société puisse briller par son « respect » dans la « diversité », sans discriminations, dans la compréhension et le dialogue, la liberté religieuse et la liberté de conscience.
En même temps il recommande une transmission de la foi authentique de façon à éviter « tout type de syncrétisme ou de relativisme ».
Il souligne le rôle spécial des missionnaires pour développer ce dialogue avec les communautés rencontrées sur le terrain. Il fait observer que certains posent l’alternative: dialogue ou mission? Mais il répond: « ce n’est pas l’un ou l’autre, mais les deux ».
Mgr Miguel Ayuso Guixot © wikipedia, Christoph Wagener
La peur, "pire ennemi du dialogue interreligieux", pour Mgr Ayuso
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