Saint Martin, cathédrale de Lucca (Italie) © wikimedia commons

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Hongrie: anniversaire de la naissance de S. Martin de Tours, ami des pauvres

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Le card. Duka envoyé du pape en Hongrie

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L’archevêque de Prague, le cardinal Dominik Duka O.P., sera l’envoyé spécial du pape François aux célébrations du 1700ème anniversaire de la naissance de saint Martin de Tours, évêque (✝ 397), le 9 Juillet 2016, en Hongrie, à Szombathely.
Le diocèse de Tours a célébré le 1700e anniversaire de la naissance de saint Martin, « apôtre de la miséricorde », le 11 novembre 2015. En France, on estime que quelque 500 localités ont été placées sous son patronage.
Le pape François a en effet adressé une lettre, en latin, à son envoyé spécial. Elle est en date du 21 mai dernier, mais elle a été publiée par le Saint-Siège le 2 juillet 2016.
Le pape a un lien particulier avec le saint « Français » originaire de Hongrie, Martin de Tours, du fait qu’il est le saint patron de son ancien diocèse de Buenos Aires et comme ami des pauvres. Souvent, le pape François offre aux hôtes qu’il reçoit un médaillon représentant le soldat romain offrant la moitié de son manteau à un pauvre – l’autre moitié appartenant à l’empire, il ne pouvait la lui donner – pour leur rappeler de promouvoir le service des pauvres.
Dans sa lettre, le pape souligne en effet que saint Martin est appelé à juste titre « père des pauvres » : il n’était pas encore chrétien mais il « se comportait déjà comme un candidat au baptême pour ses oeuvres de charité », fait observer le pape : « Il assistait dans leur maladies ceux qui vivaient des tribulations, secourait les malheureux, nourrissait les nécessiteux, habillait les personnes sans vêtements, il ne conservait rien pour lui de sa solde miliaire, sauf ce qui devait servir à sa vie quotidienne. Pour le ape « dès lors il était assidument à l’écoute des préceptes de l’Evangile et il ne se souciait pas du lendemain », écrit le pape en citant la Vie de saint Martin écrite par Sulpice Sévère (Vita S. Martini, 2,8).
Le pape François évoque aussi la scène fameuse de cette froide journée d’hiver du IVe s. où, soldat de l’empereur romain en Gaule, il rencontra, aux portes de la ville d’Amiens, un pauvre nu, qui priait en vain les personnes d’avoir pitié de lui: Martin, au contraire a compassion de lui, et avec son épée, il partage son manteau en deux, pour en donner la moitié au pauvre. La nuit, il eut la révélation que c’était le Christ lui-même qui mendiait.
Une fois converti au christianisme, ajoute le pape, Martin est devenu un « inlassable soldat du Christ », et il annonça l’Evangile dans de nombreuses régions d’Europe, fait observer le pape François.
Le pape espère que ces célébrations favoriseront, à l’exemple de saint Martin, « l’évangélisation du continent et une plus grande attention envers les pauvres ».
On se souvient que la Hongrie est spécialement confrontée à la crise des réfugiés provoquée notamment par le conflit en Syrie.
Le cardinal tchèque évoque le grand saint sur le site de son diocèse. S’il est connu pour avoir été ensuite évêque de Tours, saint Martin n’en était pas moins originaire de Hongrie (Pannonie), puis il fut éduqué en Italie, à Pavie.
« Le Saint-Père m’a désigné comme son représentant, un légat, précisément pendant ces célébrations », explique le cardinal Duka. Saint Martin est l’un des saints les plus célèbres. En tant que fils d’un officier de la garnison romaine en Italie, il a dû commencer une carrière militaire, à 15 ans. Arrivé à Amiens, en Gaule, il aidait les personnes dans le besoin.
Le cardinal Duka aime la « belle légende » du partage du manteau : « Saint Martin était un soldat romain qui partagea son manteau militaire avec un mendiant parce qu’il n’avait rien d’autre à lui donner. Et il est arrivé à être un fondateur d’une grande charité ».
En effet, après avoir quitté l’armée, il vécu en ermite, puis il rejoignit saint Hilaire à Poitiers, et il est devenu prêtre et il a fondé, à Ligugé, près de Poitiers le plus ancien monastère de Gaule. Les habitants viendront l’enlever pour le faire évêque. Sa mission d’évangélisation était accompagnée de miracles.
En 371, il devint évêque de Tours et il ne cessa pas d’annoncer l’Evangile jusqu’à sa mort, à 80 ans. « C’est l’un des premiers saints qui ne sont pas martyrs à être entré dans le calendrier. Son héroïsme ne consiste pas dans le martyre, mais dans la gestion de la vie et les vertus chrétiennes dans un environnement de liberté et de responsabilité. Il est devenu une sorte d’architecte de la vie ecclésiale en Gaule, et son dernier lieu de repos est Tours. Il est le saint patron de la France, des soldats, des voyageurs, mais aussi des pauvres et des prisonniers », explique encore le cardinal Duka.
L’archevêque sera accompagné de Mgr Gábor Mohos, du clergé d’Esztergom-Budapest (Hongrie), et secrétaire général de la conférence épiscopale hongroise; et du père Balázs Levente Martos, du clergé de Szombathely, membre de la Commission biblique pontificale, professeur en théologie biblique et formateur au séminaire hongrois de Győr.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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