Le cardinal Pietro Parolin © L'Osservatore Romano

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Le card. Parolin en Ukraine: s'asseoir à la table de la paix

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Réflexions de Mgr Gugerotti, nonce apostolique

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La visite du cardinal Parolin en Ukraine « est une invitation à demander à chacun de s’engager à promouvoir de manière décisive et sans plus attendre la paix véritable », et à « s’asseoir ensemble à la table de la paix », estime Mgr Claudio Gugerotti, nonce apostolique en Ukraine.
Il évoque la signification de la visite officielle du secrétaire d’État du Vatican pour l’Ukraine et pour le monde sur le site ukrainien Credo. Ce voyage de six jours a commencé le mercredi soir 15 juin.
« Je crois que la paix est ce que tout le monde veut, dit le nonce, à l’exception de ceux qui ont une âme si dure qu’ils peuvent chercher son propre gain même dans la guerre, dans la mort, dans la misère des autres. »
Le « message » de la visite du cardinal Parolin « sera adressé au monde », dit Mgr Claudio Gugerotti, « pour qu’il n’oublie pas l’Ukraine, pour qu’il porte son attention sur les tensions qui perturbent cette terre ». « Il ne s’agit pas seulement d’une aide matérielle, souligne-t-il, il faut faire tout ce qui est possible pour que toutes les parties concernées, mais vraiment toutes, acceptent le défi de parler, de s’asseoir ensemble à la table de la paix. »
Mgr Gugerotti rappelle que le secrétaire d’État « vient comme envoyé du pape pour symboliquement apporter les fonds collectés » dans les Églises catholiques d’Europe pour le peuple ukrainien.
« La première journée, le cardinal passera à Zaporijji, une zone importante qui a accueilli le plus grand nombre de réfugiés de la guerre », raconte l’archevêque. « Ici, il rencontrera les membres du Comité (pour distribuer les fonds collectés) créé il n’y a pas longtemps, mais avant tout il rencontrera les personnes déplacées pour leurs serrer la main et embrasser les enfants au nom du pape. Cette première journée donnera le ton à toute la visite. »
« Ces gestes ont une signification fondamentale, estime le nonce, l’Église est du côté de l’homme de souffrance. Sa diplomatie sert l’Évangile. »
Le cardinal Parolin « rendra hommage à trois points symboliques de l’histoire » de l’Ukraine, dit Mgr Gugerotti. Il ira sur la tombe du Soldat inconnu, « pour se souvenir de nombreux soldats péris pendant les guerres », il rendra hommage à ceux qui sont morts durant la grande famine des années 1932-33, le « Holodomor » et, enfin, il rendra hommage aux héros de la Place Maidan « qui est devenu pour les Ukrainiens le symbole de l’espérance et de la dignité ».
Selon les paroles du nonce apostolique, le cardinal Parolin rencontrera les catholiques de deux « traditions : orientale comme occidentale » : il « écoutera leurs témoignages, leurs souhaits et leurs demandes ».
Le secrétaire d’État rencontrera aussi les représentants de différentes organisations religieuses du pays : « L’envoyé du pape et son premier collaborateur rencontrera deux fois des chefs des Églises et des organisations religieuses d’Ukraine, explique Mgr Gugerotti : une fois à Zaporijji, afin de souligner les efforts conjoints pour soutenir les nécessiteux, et une seconde fois à Kiev, dans le cadre unique de la cathédrale Sainte-Sophie, lors de la rencontre organisée par le Conseil des Églises et des communautés religieuses de toute l’Ukraine ».
« C’est un geste de grand respect pour tous ceux qui reconnaissent Dieu comme le garant ultime de la vie de tous, estime le nonce, mais aussi pour les frères des autres religions, qui ont également contribué à la croissance de l’Ukraine et ont souffert pour elle. »
La visite officielle du chef de la diplomatie du Vatican est aussi, selon Mgr Gugerotti, « un moyen de rendre hommage, de rétablir la justice aux victimes du passé », aux croyants qui étaient persécutés. C’est une « consolation pour ceux qui, vivants aujourd’hui, faisaient l’objet de la discrimination et des persécutions seulement parce qu’ils étaient croyants. C’est une façon de montrer : que tout le monde réalise enfin que la liberté religieuse est un droit fondamental du peuple ».
« Le secrétaire d’État se trouve au sommet de la diplomatie pontificale, souligne le nonce. Certainement, nous entendrons de sa part des paroles claires, mesurées, dont le but ne pas offenser, mais stimuler, éveiller la meilleure partie de nous tous. »
Article fait à partir du texte en Ukrainien

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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