La prière pour l’ennemi « fera deux choses, affirme le pape François, elle le rendra meilleur, parce que la prière est puissante, et nous, elle nous rendra plus enfants du Père ».
En reprenant les paroles du Christ, le pape appelle à prier pour « ceux qui nous veulent du mal » dans son homélie prononcée ce mardi 14 juin dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.
Le pape indique la grâce à demander, selon la méthode de saint Ignace: « Que le Seigneur nous donne la grâce, seulement ceci, de prier pour nos ennemis, de prier pour ceux qui nous veulent du mal, qui ne nous veulent pas de bien. Prier pour ceux qui nous font du mal, qui nous persécutent. Et chacun de nous connaît le nom et le prénom: priez pour celui-ci, pour celui-ci, pour celui-ci… » Le pape « assure » que cette prière, par sa puissance, fera « meilleur » celui pour qui on prie et « nous rendra plus enfants du Père ».
Le pape cite les paroles du Christ de l’évangile de saint Matthieu: « Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent. » « C’est la dernière étape » du chemin de la perfection demandé par Christ, affirme le pape.
L’amour est « plus généreux que la lettre de la Loi », rappelle-t-il: c’est pourquoi le Christ demande « un travail qui n’est pas seulement un travail pour l’accomplissement de la Loi, mais est un travail de guérison du cœur ».
« Dans cette explication que Jésus fait de ses commandements – dans l’Évangile de Matthieu surtout – il y a un chemin de guérison, souligne le pape, un cœur blessé par le péché originel – nous tous nous avons un cœur blessé par le péché, tous – doit aller par cette voie de guérison et guérir pour ressembler au Père, qui est parfait : « soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Une voie de guérison pour être enfants comme le Père. »
« En ce temps-là, note le pape, l’explication de la Loi était en crise »: « C’était une explication trop théorique, casuistique, poursuit-il, disons que c’était une loi dans laquelle il n’y avait pas le cœur propre de la Loi, qui est l’amour de Dieu qu’il nous a donné. »
« Par conséquent, fait observer le pape, le Seigneur répète ce qui était dans l’Ancien Testament : quel est le commandement le plus grand ? Aimer Dieu avec tout son cœur, avec toutes ses forces, avec toute l’âme, et le prochain comme toi-même. Et dans l’explication des docteurs de la Loi, ce n’était pas tellement au centre. Au centre étaient les cas : mais peut-on faire cela? Jusqu’à quel point peut-on faire ça ? Et si on ne peut pas ?… La casuistique propre de la Loi. Et Jésus prend ceci et reprend le vrai sens de la Loi pour la porter à sa plénitude. »
Messe à Sainte-Marthe, L'Osservatore Romano
La prière pour l’ennemi «rend davantage enfants du Père », homélie
Le Christ demande «un travail de guérison du cœur»