Mgr Janusz Urbanczyk - Stift Klosterneuburg

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Europe: refuser la discrimination y compris contre les chrétiens

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Intervention du Saint-Siège à l’OSCE

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« Le Saint-Siège encourage l’OSCE et le Conseil de l’Europe à accorder aussi une juste attention à la discrimination et à l’intolérance contre les chrétiens à l’intérieur de l’Europe », déclare Mgr Urbanczyk.
« L’intégration des migrants et la promotion de la tolérance » en Europe ont fait l’objet d’une intervention de Mgr Janusz Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège, à la 1104ème réunion du Conseil permanent de l’OSCE, le 9 juin 2016, en réponse au discours de M. Thorbjorn Jagland, secrétaire général du Conseil de l’Europe.
Pour ce qui est des migrations, Mgr Urbanczyk a constaté qu’il s’agit, en Europe d’une « migration extraordinaire de personnes fuyant les guerres et les persécutions, ainsi que la pauvreté et l’exclusion, de différentes régions proches de l’Europe ».
Il a redit la position du Saint-Siège : « Il est important de considérer les migrants non seulement sur la base de leur statut régulier ou irrégulier, mais surtout comme des personnes dont la dignité doit être protégée et qui sont en mesure de contribuer au progrès et au bien-être général. Cela est particulièrement le cas quand ils assument de façon responsable leurs obligations envers ceux qui les reçoivent, en respectant sincèrement le patrimoine matériel et spirituel du pays d’accueil, obéissant à ses lois et aidant à ses besoins ».
Pour ce qui est de la tolérance, il a fait observer une aggravation en Europe : contre les juifs les musulmans et les chrétiens: « Ma délégation note avec regret que l’on observe une montée générale du racisme et de l’intolérance (y compris antisémitisme et discrimination contre les musulmans) en Europe. En outre, les chrétiens aussi souffrent de l’intolérance et de la discrimination, qu’ils soient majoritaires ou minoritaires, souvent d’une manière qui passe inaperçue. »
« Le sentiment anti-chrétien apparaît, a souligné le représentant du Saint-Siège, comme  le dernier préjugé acceptable et semble recevoir moins d’attention que les autres formes d’intolérance en raison de la position du christianisme comme la religion principale en Europe. La marginalisation et l’hostilité sociale contre les religions et les croyants engagés semblent être parmi les principales causes à la racine de l’intolérance et de la discrimination, alors que le discours public joue un rôle fondamental dans la création et le renforcement des motifs  d’intolérance et de discrimination religieuses. »
Il a demandé une intervention décisive aux organismes internationaux : « Le Saint-Siège encourage l’OSCE et le Conseil de l’Europe à accorder aussi une juste attention à la discrimination et à l’intolérance contre les chrétiens à l’intérieur de l’Europe, sans appliquer de sélectivité inappropriée ou de distinction hiérarchique. »
Voici notre traduction intégrale de ce discours prononcé en anglais.
A.B
Déclaration de Mgr Urbanczyk
Monsieur le Président,
La délégation du Saint-Siège se joint aux précédents orateurs pour accueillir chaleureusement S.E. M. Thorbjorn Jagland, secrétaire général du Conseil de l’Europe, au Conseil permanent et elle le remercie pour son intervention. Sa présence à ce Conseil permanent nous rappelle une fois de plus le grand projet européen inspiré – comme l’a dit le pape François dans son discours de réception du Prix Charlemagne, le mois dernier – par cet « espoir ardent et cette quête de solidarité » qui ont guidé les fondateurs et promoteurs de ce projet après la Seconde Guerre mondiale.
Le Saint-Siège entretient des relations officielles avec le Conseil de l’Europe depuis 1962, ayant le statut d’Observateur depuis 1970. En sa qualité d’Observateur, le Saint-Siège apporte une contribution positive au travail du Conseil de l’Europe et participe à de nombreux Comités de direction et Comités ad hoc. Il a ratifié plusieurs traités du Conseil de l’Europe. Lors de son discours au Conseil de l’Europe, en novembre 2014, le pape François a expliqué la participation du Saint-Siège, affirmant que l’Église « ne cherche rien d’autre que de servir et de rendre témoignage à la vérité » et, « dans cet esprit, le  Saint-Siège a l’intention de poursuivre sa coopération avec le Conseil de l’Europe qui joue aujourd’hui un rôle fondamental dans la formation de la mentalité des générations futures d’Européens »
Ma délégation accorde une grande attention à la coopération entre l’OSCE et le Conseil de l’Europe et tient à souligner qu’elle devrait avoir lieu dans le respect de la nature et de la composition différentes des deux Organisations, évitant de dupliquer les efforts sur des sujets qui les concernent toutes les deux directement. À cet égard, une délimitation des domaines respectifs de compétence et des différentes priorités semble préférable au chevauchement et à la reproduction des activités.
En même temps, nous reconnaissons tous qu’il existe des questions communes aux deux Organisations, où une coopération bien planifiée et structurée – respectant les différences entre le Conseil de l’Europe et l’OSCE – pourrait contribuer au bien commun. Je voudrais ici brièvement attirer votre attention sur deux de ces préoccupations communes, d’une importance particulière aujourd’hui : l’intégration des migrants et la promotion de la tolérance.
Nous assistons à une migration extraordinaire de personnes fuyant les guerres et les persécutions, ainsi que la pauvreté et l’exclusion, de différentes régions proches de l’Europe. Selon le Saint-Siège : « Il est important de considérer les migrants non seulement sur la base de leur statut régulier ou irrégulier, mais surtout comme des personnes dont la dignité doit être protégée et qui sont en mesure de contribuer au progrès et au bien-être général. Cela est particulièrement le cas quand ils assument de façon responsable leurs obligations envers ceux qui les reçoivent, en respectant sincèrement le patrimoine matériel et spirituel du pays d’accueil, obéissant à ses lois et aidant à ses besoins ».
En ce qui concerne la promotion de la tolérance, ma délégation note avec regret que l’on observe une montée générale du racisme et de l’intolérance (y compris anti-sémitisme et discrimination contre les musulmans) en Europe. En outre, les chrétiens aussi souffrent de l’intolérance et de la discrimination, qu’ils soient majoritaires ou minoritaires, souvent d’une manière qui passe inaperçue.
Le sentiment anti-chrétien apparaît comme  le dernier préjugé acceptable et semble recevoir moins d’attention que les autres formes d’intolérance en raison de la position du christianisme comme la religion principale en Europe. La marginalisation et l’hostilité sociale contre les religions et les croyants engagés semblent être parmi les principales causes à la racine de l’intolérance et de la discrimination, alors que le discours public joue un rôle fondamental dans la création et le renforcement des motifs  d’intolérance et de discrimination religieuses.
Par conséquent, le Saint-Siège encourage l’OSCE et le Conseil de l’Europe à accorder aussi une juste attention à la discrimination et à l’intolérance contre les chrétiens à l’intérieur de l’Europe, sans appliquer de sélectivité inappropriée ou de distinction hiérarchique.
Ces préoccupations devraient représenter une préoccupation commune pour nos organisations puisque les ignorer consisterait à laisser non maitrisée une menace directe à la stabilité de la communauté internationale ou pourrait même déclencher des violences et conflits à une plus grande échelle.
Le Saint-Siège considère que le dialogue interreligieux et le dialogue entre les communautés religieuses et les États sont des outils puissants à notre disposition, à la fois pour promouvoir davantage de tolérance, de respect et de compréhension et pour assurer la stabilité et la sécurité de nos sociétés. Ma délégation encourage toutes les initiatives menées à cette fin, invitant toutes les parties prenantes à garder à l’esprit les différences importantes entre ces deux formes de dialogue.
En conclusion, je tiens à assurer le Secrétaire général Jagland de la coopération continue du Saint-Siège avec le Conseil de l’Europe dans son désir de réaliser ce qui est devenu connu comme le « rêve pour l’Europe » du pape François. Dans son discours le mois dernier, Sa Sainteté a affirmé qu’elle « rêve d’une Europe qui promeuve et protège les droits de chacun, sans négliger ses devoirs à l’égard de tous (…) une Europe qui prenne soin des enfants, qui offre une aide fraternelle aux pauvres et à ces nouveaux arrivants qui cherchent à être acceptés parce qu’ils ont tout perdu et ont besoin d’un toit (…) une Europe qui soit attentive aux personnes handicapées et aux personnes âgées et qui se préoccupent d’elles de peur qu’elles ne soient simplement mises de côté comme étant inutiles (…) une Europe des familles avec des politiques vraiment efficaces concentrées sur les visages plutôt que sur les chiffres, sur les taux de naissance plus que sur les taux de consommation ». Enfin, ma délégation souhaite présenter au Secrétaire général Jagland ses meilleurs vœux pour son travail à venir.
Merci, Monsieur le Président.
***
NOTES
[1] Pape François, Discours à la remise du prix Charlemagne, 6 mai 2016.
[1] Pape François, Discours Couseil de l’Europe, Strasbourg, 25 novembre 2014.
[1] Pape François, Message pour la Journée mondiale des migrants et des réfugiés 2016, 17 janvier 2016
[1] Pape François, Discours à la remise du prix Charlemagne, 6 mai 2016.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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