« Debout et en chemin, en silence pour rencontrer le Seigneur et en mission pour porter ce message, cette vie aux autres » : voilà trois piliers pour « la vie du chrétien », résume le pape François.
Le pape a évoqué ces « trois choses claires » qui résument la vie chrétienne dans son homélie prononcée ce vendredi matin 10 juin dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican.
« Pour aller et trouver le Seigneur, dit le pape, il faut être tout d’abord « debout et en chemin ».
Ensuite, il faut « avoir le courage d’attendre ce murmure, ce « fil sonore de silence » quand le Seigneur parle au cœur ouvert ». La troisième chose c’est la « mission », une invitation à aller « de l’avant ».
C’est « le message » que « nous enseigne aujourd’hui » le livre des Rois, dit le pape.
Il commente un épisode de la vie du prophète Élie qui « rencontre » Dieu. « Nous savons que la foi n’est pas une théorie, n’est pas une science: c’est une rencontre », affirme le pape. La foi est « une rencontre avec le Dieu vivant, le Créateur, le Seigneur Jésus, avec le Saint-Esprit, c’est une rencontre », insiste-t-il.
Élie « a gagné une forte lutte contre les quatre cents prophètes des idoles, les a vaincus sur le mont Carmel, rappelle le pape, avec la puissance de Dieu: il est le vainqueur ».
Mais ce « vainqueur », ce grand prophète « a eu peur », fait observer le pape, il « a entendu les nouvelles que la reine Jézabel, femme cruelle et sans scrupules, voulait le tuer parce qu’elle était idolâtre ». Élie est « dans une profonde dépression » il s’endort, mais « le Seigneur envoie un ange pour le réveiller:« Lève-toi! Prends un peu de pain et de l’eau ». Élie obéit, mais « puis il s’endort ». L’ange « revient une deuxième fois », raconte le pape, l’invitant à nouveau à se lever. Et, une fois debout, « il y a une autre parole : Marche! »
Ainsi, résume le pape, « pour rencontrer Dieu, il est nécessaire de revenir à la situation dans laquelle l’homme était au moment de la création: debout et en chemin » : «Dieu nous a créés à sa hauteur, à son image et ressemblance, et en chemin. »
Mais « comment passe le Seigneur?, s’interroge le pape, comment puis-je rencontrer le Seigneur afin d’être sûr que c’est lui? » En reprenant l’histoire d’Élie qui attend la rencontre avec Dieu, le pape note que « le Seigneur n’était pas dans le bruit, dans la majesté, il n’était pas là » : Il est entré dans ‘le murmure d’une brise légère’ ou comme c’est dans le texte original, dans un ‘fil sonore de silence’. Et là il y avait le Seigneur. »
« Pour rencontrer le Seigneur, nous devons entrer en nous-mêmes et sentir ce ‘fil sonore de silence’ », répète le pape.
Et quand Dieu ordonne: « Marche! » il « nous donne la mission » comme à Élie: Quand Dieu « nous dira: « Je suis », « là, la foi devient plus forte ».
Mais la foi, demande le pape, « est-elle pour moi, pour la garder? Non, c’est pour aller et donner aux autres, pour oindre les autres, pour la mission ».
« Que le Seigneur nous aide toujours, conclut le pape, qu’il soit toujours là pour nous aider à nous remettre debout », pour être « toujours en chemin, ne pas être enfermés, pas à l’intérieur de l’égoïsme de notre confort: être patients, attendre sa voix et la rencontre avec lui, puis braver la mission et apporter aux autres le message du Seigneur ».
Messe du 10 juin 2016, L'Osservatore Romano
Trois piliers pour « la vie du chrétien», homélie
Debout et en chemin, en silence pour le Seigneur et en mission pour les autres