« Dieu est une « famille » de trois personnes qui s’aiment », affirme le pape François et l’humanité est appelée à en faire partie.
Le pape s’est exprimé ainsi avant la prière de l’angélus, dimanche 22 mai, en la fête de la Sainte Trinité, place Saint-Pierre, à midi.
À partir de ce dimanche, en effet, la prière de l’angélus revient. Pendant le temps de Pâques jusqu’à la Pentecôte, c’est le Regina caeli qui a accompagné l’Église.
« Dieu est une « famille » de trois personnes qui s’aiment au point de n’en former plus qu’une à elles trois. Cette « famille divine » n’est pas repliée sur elle-même. Elle est ouverte, transmise dans la création et dans l’histoire, entrée dans le monde des hommes pour les appeler tous à en faire partie », a expliqué le pape.
Le pape a souligné qu’étant « créés à l’image et à la ressemblance d’un Dieu qui est communion », les baptisés sont appelés à « comprendre l’être relationnel que nous sommes ».
« La fête de la Très Sainte Trinité, a conclu le pape, nous invite à nous investir dans le quotidien en étant des ‘levains’ de communion, de consolation et de miséricorde. »
Après l’angélus, le pape François a évoqué le Sommet humanitaire d’Istanbul, la Journée mondiale de prière pour les chrétiens de Chine, le 24 mai, la béatification d’un prêtre italien à Cosenza, Francesco Maria Greco, et il a salué les Orthodoxes d’Albanie présents à l’angélus, les remerciant de leur engagement oecuménique.
De France, le pape a salué les visiteurs de Meudon et de Strasbourg, et pour la Belgique, ceux de Laeken.
Voici notre traduction intégrale, de l’italien, de l’allocution du pape François avant et après la prière mariale.
A.B.
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et soeurs, bonjour!
Aujourd’hui, fête de la Très sainte Trinité, l’évangile de saint Jean nous présente un morceau du long discours d’adieu prononcé par Jésus peu avant sa passion. Dans ce discours, il explique aux disciples la vérité plus profonde qui le concerne, illustrant alors les liens qui unissent Jésus, le Père et l’Esprit. Jésus sait que se réalisera bientôt le dessein du Père, qui s’accomplira par sa mort et sa résurrection. Il veut donc assurer aux siens qu’il ne les abandonnera pas, car l’Esprit Saint prolongera sa mission. L’Esprit poursuivra la mission de Jésus, c’est-à-dire guidera l’Eglise, la fera avancer.
Jésus révèle en quoi consiste cette mission. Tout d’abord l’Esprit nous guide en nous faisant comprendre toutes les choses que Jésus lui-même a encore à dire (cf. Jn 16,12). Il ne s’agit pas de doctrines nouvelles ou spéciales, mais d’une pleine compréhension de tout ce que le Fils a entendu du Père et qu’il a fait connaître aux disciples (cf. v. 15). L’Esprit nous guide dans les nouvelles situations de notre existence, le regard tourné vers Jésus et en même temps ouvert aux événements et à l’avenir. Il nous aide à marcher dans l’histoire, à nous enraciner solidement dans l’évangile, en vivant nos habitudes et traditions de manière fidèle et dynamique.
Mais le mystère de la Trinité nous parle aussi de nous, de nos liens avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint. En effet, par le Baptême, l’Esprit Saint nous a introduit dans le cœur et dans la vie même de Dieu, qui est une communion d’amour. Dieu est une « famille » de trois personnes qui s’aiment au point de n’en former plus qu’une à elles trois. Cette « famille divine » n’est pas repliée sur elle-même. Elle est ouverte, transmise dans la création et dans l’histoire, entrée dans le monde des hommes pour les appeler tous à en faire partie. L’horizon trinitaire de communion nous enveloppe tous et nous stimule à vivre dans l’amour et dans le partage fraternel, avec cette certitude que Dieu est là où est l’amour.
Avoir été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu-communion nous appelle à comprendre l’être relationnel que nous sommes, à vivre nos relations interpersonnelles dans la solidarité et l’amour réciproque. Ces relations se jouent avant tout dans le cercle de nos communautés ecclésiales, pour que l’image de l’Eglise image de la Trinité soit toujours plus évidente. Mais aussi dans n’importe quel autre lien social, de la famille aux amitiés, au milieu de travail : ce sont des occasions concrètes qui nous sont offertes pour nouer des relations humaines de plus en plus riches, capables de respect mutuel et d’amour désintéressé.
La fête de la Très Sainte Trinité nous invite à nous investir dans le quotidien en étant des « levains » de communion, de consolation et de miséricorde. La force que l’Esprit Saint nous donne est là pour nous soutenir dans cette mission: elle soigne la chair de l’humanité blessée par l’injustice, par l’oppression, la haine et l’avidité. La Vierge Marie, dans son humilité, a accueilli la volonté du Père et a conçu le Fils sous l’action de l’Esprit Saint. Reflet de la Trinité, qu’elle nous aide a affermir notre foi dans le mystère trinitaire et à l’incarner en faisant des choix et en ayant des attitudes d’amour et d’unité.
Angelus Domini nuntiavit Mariae …
Paroles du pape après l’angélus
Chers frères et soeurs!
Hier, à Cosenza, le prêtre diocésain Francesco Maria Greco, fondateur des petites sœurs ouvrières des Sacrés Cœurs, a été proclamé bienheureux. Entre le XIXème et XXème siècle, celui-ci anima la vie religieuse et sociale de sa ville, Acri, où il a exercé tout son ministère de manière féconde. Rendons grâce à Dieu pour ce prêtre exemplaire. Ces applaudissements vont également à tous les bons prêtres qui sont ici en Italie!
Demain s’ouvrira à Istanbul, le premier sommet humanitaire mondial, dont le but est de réfléchir aux mesures à prendre pour faire face aux situations humanitaires dramatiques causées par les conflits, les problèmes d’environnement et l’extrême pauvreté. Accompagnons par la prière les participants cette rencontre afin qu’ils s’engagent pleinement à réaliser l’objectif humanitaire principal: sauver la vie de tout être humain, sans exclusion, en particulier les innocents et les plus vulnérables. Le Saint-Siège prendra part à ce sommet humanitaire, raison du départ aujourd’hui du Secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Parolin, qui le représentera.
Mardi 24 mai, nous nous unirons spirituellement aux fidèles catholiques de Chine qui célèbrent la mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie « Auxiliatrice des chrétiens », vénérée avec grande dévotion au sanctuaire de Sheshan à Shanghai. Demandons à Marie de donner à ses enfants en Chine la capacité de discerner en toute situation les signes de la présence amoureuse de Dieu qui accueille et pardonne toujours. En cette année de la miséricorde, puissent les catholiques chinois, et avec eux tous ceux qui suivent d’autres nobles traditions religieuses, devenir un signe concret de charité et de réconciliation. Et ainsi promouvoir une vraie culture de la rencontre et l’harmonie dans toute la société, cette harmonie qui plaît tant à l’esprit chinois.
Je vous salue tous, romains et pèlerins! En particulier je suis heureux d’accueillir les fidèles orthodoxes de la Métropole de Berat, en Albanie, et je les remercie de leur témoignage œcuménique.
Je salue les enfants de l’Ecole des Sœurs salésiennes de Cracovie; les étudiants de Pamplona; les fidèles de Madrid, Bilbao et de Grande Canarie en Espagne, Meudon et Strasbourg en France, Laeken en Belgique; et le groupe sanitaire de Slovénie.
Je salue la communauté catholique chinoise de Rome, la confrérie de Cagliari et de Molfetta, les jeunes du diocèse de Cefalù, les servants de messe de Val l’Alta, l’Action catholique diocésaine de Mileto-Nicotera-Tropea, et les Chorales de Desenzano sur le Lac de Garde, Ca’ di David et Lungavilla.
Je vous souhaite à tous à un bon dimanche. S’il vous plait, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!
© Traduction de Zenit, Océane Le Gall
Angélus du 22 mai 2016, capture
Dieu est une «famille» de trois personnes qui s’aiment, angélus
L’humanité, appelée à en faire partie (traduction complète)