Messe à Sainte-Marthe, 12 mai 2016, L'Osservatore Romano

«Demandons la grâce de nous mordre la langue», homélie

L’Esprit Saint, pour vaincre la zizanie

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Le pape François diagnostique la zizanie qui « divise » l’Église et les « zizaniers », – comme, dit-il, on les appelle en Argentine -, qui par la langue sont capables « de détruire une famille, une communauté, une société; de semer la haine et les guerres ».
Le pape François a prêché sur ce thème dans son homélie de la messe matinale de ce jeudi matin, le 12 mai 2016, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican.
Le pape a recommandé de se « mordre la langue » quand survient la tentation de salir « la réputation de l’autre », déplorant que même dans les communautés chrétiennes on trouve « de l’égoïsme, de la jalousie, de l’envie, des divisions », « et cela conduit à se parler l’un de l’autre. Ça parle beaucoup! »
Le pape a invité à prier le Christ pour qu’il « donne la grâce » contre « la force » si puissante du diable qui « nous pousse à la désunion ».
« Et quel est le don qui fait l’unité? a demandé le pape : l’Esprit Saint ! Qu’il nous donne ce don qui fait l’harmonie, parce que Lui est l’harmonie, la gloire dans nos communautés. Et qu’Il nous donne la paix, mais avec l’unité. Nous demandons la grâce de l’unité pour tous les chrétiens, la grande grâce et une petite grâce de tous les jours pour nos communautés, nos familles; et la grâce de se mordre la langue. »
Le pape a rappelé la pénitence donnée par saint Philippe Neri (1515-1595), à une femme qui avait confessé avoir médit : « il lui a demandé de plumer une poule et de disperser ses plumes dans son quartier. Le lendemain, la femme est revenue voir le saint pour obtenir l’absolution : « Et maintenant, a dit le saint, faites le tour du quartier et ramassez toutes les plumes! » « Ce n’est pas possible ! », a répondu la femme. C’est la même chose avec la zizanie! », s’est exclamé le pape.
Il fait observer que la médisance provoque la division « dans l’Église ». Commentant l’Évangile de saint Jean, où le Christ prie pour tous, « pas seulement pour ses disciples », le pape explique le Christ a donc prié « pour nous » : « il a prié pour moi, pour vous, pour chacun de nous! » Le Christ « prie pour l’unité, pour l’unité des croyants, des communautés chrétiennes », a insisté le pape.
« L’unité de la communauté chrétienne, des familles chrétiennes en est la preuve, elle témoigne du fait que le Père a envoyé Jésus. Et, peut-être, atteindre l’unité – dans une communauté chrétienne, dans une paroisse, dans un évêché, dans une institution chrétienne, dans une famille chrétienne – est l’une des choses les plus difficiles », a ajouté le pape : « Notre histoire, l’histoire de l’Église, nous déshonore tant de fois, nous avons fait les guerres contre nos frères chrétiens! Pensons à la guerre de Trente Ans. »
Or, là où « les chrétiens sont en guerre les uns contre les autres », « il n’y a pas de témoignage », a scandé le pape : « Le monde voit que nous sommes divisés, et dit : « Mais qu’ils se mettent d’accord entre eux, puis nous verrons… Comment, Jésus est ressuscité et il est vivant, et ceux-ci – ses disciples – ils ne se mettent pas d’accord. »
« Nous devons tant demander pardon au Seigneur pour cette histoire ! s’est exclamé le pape. Une histoire avec tant de divisions, mais pas seulement dans le passé … Même aujourd’hui! »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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