La mission des 1 071 Missionnaires de la miséricorde choisis par le pape François a été présentée à la presse ce vendredi, 29 janvier 2016, au Vatican, par Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, coordinateur du Jubilé de la miséricorde. Il s’agit, dit-il, de permettre à chacun de faire l’expérience de « la proximité » et de « la tendresse de Dieu ».
Le pape François enverra en mission 700 d’entre eux présents à Rome pour la célébration du mercredi des Cendres, le 10 février.
« Ainsi que le déclare la Bulle d’indiction Misericordiae vultus, les Missionnaires « seront le signe de la sollicitude maternelle de l’Eglise à l’égard du Peuple de Dieu, pour qu’il entre en profondeur dans la richesse de ce mystère aussi fondamental pour la foi. Ce seront des prêtres à qui j’aurai donné l’autorité pour pardonner aussi les péchés qui sont réservés au Siège apostolique, afin de rendre explicite l’étendue de leur mandat. Ils seront surtout signe vivant de la façon dont le Père accueille ceux qui sont à la recherche de son pardon. Ils seront des missionnaires de la miséricorde car ils se feront auprès de tous l’instrument d’une rencontre riche en humanité, source de libération, lourde de responsabilité afin de dépasser les obstacles à la reprise de la vie nouvelle du Baptême. Dans leur mission, ils se laisseront guider par la parole de l’Apôtre : Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans le refus de croire pour faire à tous miséricorde » (Rm 11, 32) », a rappelé Mgr Fisichella.
Il a précisé que seul le pape envoie ces Missionnaires, et non pas les évêques : « Les Missionnaires de la miséricorde ne sont donc que quelques prêtres, chargés par le Pape d’être des témoins privilégiés dans leur Eglise locale du caractère extraordinaire de l’événement jubilaire. C’est seulement le Pape qui nomme ces missionnaires, et non les évêques, et il leur confie le mandat d’annoncer la beauté de la miséricorde de Dieu, et d’être des confesseurs humbles et sages, capables de pardonner largement, pour ceux qui s’approchent de la confession. »
Ils viennent des pays les plus divers, aussi bien de Birmanie que des Emirats arabes unis : « Les Missionnaires sont plus de 1 000 et proviennent de tous les continents. Il me plaît, de manière particulière, de mentionner ceux qui viennent de pays lointains et particulièrement significatifs : la Birmanie, le Liban, la Chine, la Corée du Nord, la Tanzanie, les Emirats arabes, Israël, le Burundi, le Vietnam, le Zimbabwe, la Lettonie, le Timor Est, l’Indonésie, la Thaïlande, et l’Egypte… Il y aura aussi, des prêtres de rite oriental. »
Il a fait observer que les volontaires étaient plus nombreux que les élus – dont le nombre est d’ailleurs supérieur au nombre prévu au départ – mais certains évêques avaient besoin de ces prêtres, doués comme confesseurs et comme pasteurs, dans leurs diocèses pendant le Jubilé et le pape a limité leur nombre pour que leur présence reste un « signe » de cette Année sainte « extraordinaire » : « Nous avons rencontré une grande disponibilité, mais nous avons dû mettre une limite aux nombreuses demandes, pour que cela garde la caractéristique de signe pour exprimer la dimension extraordinaire de cet événement. Tous les Missionnaires ont reçu l’accord de leur évêque diocésain ou de leur supérieur religieux et seront maintenant à la disposition de ceux qui souhaiteront leur présence durant tout le temps du Jubilé et surtout pendant le carême. »
Pour ce qui est de l’envoi en mission des 9-10 février, Mgr Fisichella a expliqué comment se dérouleront ces deux jours de rencontre avec le pape François : « Seront présents à Rome 700 Missionnaires. Le pape François les rencontrera le 9 février pour exprimer ce qu’il porte dans son cœur pour cette initiative qui est certainement une des plus parlante et significative du Jubilé de la miséricorde. Le jour suivant, seulement les Missionnaires de la miséricorde concélèbreront avec le Pape et en cette occasion ils recevront, comme vous le savez, le « mandat » avec la faculté d’absoudre également les péchés réservés au Saint-Siège. »
Il ne s’agit pas du péché d’avortement – qui n’incombe pas d’abord et en tous cas pas uniquement à la femme qui le subit mais à qui l’y incite, voire l’y contraint, ou qui procure l’avortement ou s’en fait complice – : l’absolution de ce péché relève habituellement des évêques, et pendant le Jubilé, le pape a donné à tout prêtre le pouvoir de l’absoudre.
Il s’agit de donner à ces Missionnaires de la miséricorde le pouvoir d’absoudre dans la confession cinq types de péchés habituellement réservés au Siège apostolique : profanation de l’Eucharistie, violence contre le Successeur de Pierre, absolution d’un complice, ordination d’un évêque sans mandat du pape, violation du secret de la confession.
Mgr Fisichella donne en exemple de missionnaire de la miséricorde un prêtre australien : « Une curiosité pourra faire comprendre combien cette initiative a suscité un intérêt pastoral dans le monde. P. Richard, en Australie, visitera 27 communautés de son diocèse rural de Maitland-Newcastle où se trouve une seule église, mais aucun prêtre résident. A bord d’un camping-car, il passera d’une communauté à l’autre comme « Missionary of mercy on wheels », « sur les roues » ! En somme, un signe de la façon dont le Jubilé désire rejoindre tous les hommes pour faire toucher à chacun la proximité et la tendresse de Dieu. »
Dans l’échange avec la presse, Mgr Fisichella a aussi fait observer que les frais de la mission d’un Missionnaire de la miséricorde seront assumés par les diocèses, pas par le Saint-Siège.
Tous les missionnaires qui se sont portés volontaires et ont été choisis par Rome en ont reçu la permission de leur évêque ou de leur supérieur religieux.
Leur liste, par pays, sera adressée aux évêques du pays concerné.
Mgr Rino Fisichella durant le Jubilé de la miséricorde (c) ZENIT - HSM
La mission des 1 071 Missionnaires de la miséricorde
L’expérience de « la proximité » et de « la tendresse de Dieu »