Doctrine de la foi : discours du pape François (traduction complète)

L’importance des œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles

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« La miséricorde constitue la clef de voûte qui soutient la vie de l’Église : la première vérité de l’Église, en effet, est l’amour du Christ », déclare le pape François.
Le pape a en effet reçu, ce vendredi, 29 janvier, les membres de la session plénière de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Il a souligné l’importance d’enseigner les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles : « Cette attention aux œuvres de miséricorde est importante : elles ne sont pas une dévotion. C’est la façon concrète dont les chrétiens doivent vivre l’esprit de miséricorde. Une fois, ces dernières années, j’ai reçu un mouvement important dans la salle Paul VI qui était pleine. Et j’ai abordé le thème des œuvres de miséricorde. Je me suis arrêté et j’ai demandé : « Qui d’entre vous se rappelle bien quelles sont les œuvres de miséricorde spirituelle et corporelle ? Que ceux qui s’en souviennent lèvent la main ». Il n’y en avait pas plus de vingt dans une salle de sept mille personnes. Nous devons recommencer à enseigner ces choses si importantes aux fidèles. »
Voici notre traduction complète du discours du pape François.
A.B.
Discours du pape François
Chers frères et sœurs,
Je vous rencontre à l’issue des travaux de votre session plénière ; je vous salue cordialement et je remercie le cardinal préfet pour ses aimables paroles.
Nous sommes dans l’Année sainte de la miséricorde. J’espère qu’en ce Jubilé tous les membres de l’Église renouvelleront leur foi en Jésus-Christ, qui est le visage de la miséricorde du Père, la voie qui unit Dieu et l’homme. C’est pourquoi la miséricorde constitue la clef de voûte qui soutient la vie de l’Église : la première vérité de l’Église, en effet, est l’amour du Christ.
Comment, alors, ne pas désirer que tout le peuple chrétien – pasteurs et fidèles – redécouvre et remette au centre, pendant le Jubilé, les œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle ? Et quand, au soir de la vie, il nous sera demandé si nous avons donné à manger à celui qui a faim et à boire à celui qui a soif, il nous sera également demandé si nous avons aidé les personnes à sortir du doute, si nous nous sommes engagés à accueillir les pécheurs, en les exhortant ou en les corrigeant, si nous avons été capables de combattre l’ignorance, surtout en ce qui concerne la foi chrétienne et la vie bonne. Cette attention aux œuvres de miséricorde est importante : elles ne sont pas une dévotion. C’est la façon concrète dont les chrétiens doivent vivre l’esprit de miséricorde. Une fois, ces dernières années, j’ai reçu un mouvement important dans la salle Paul VI qui était pleine. Et j’ai abordé le thème des œuvres de miséricorde. Je me suis arrêté et j’ai demandé : « Qui d’entre vous se rappelle bien quelles sont les œuvres de miséricorde spirituelle et corporelle ? Que ceux qui s’en souviennent lèvent la main. » Il n’y en avait pas plus de vingt dans une salle de sept mille personnes. Nous devons recommencer à enseigner ces choses si importantes aux fidèles.
Dans la foi et dans la charité, est donnée une relation de connaissance unifiante avec le mystère de l’Amour, qui est Dieu lui-même. Et, tout en restant Dieu, mystère en soi, la miséricorde effective de Dieu est devenue, en Jésus, miséricorde affective, puisqu’il s’est fait homme pour le salut des hommes. La tâche confiée à votre dicastère trouve ici son fondement ultime et sa justification adéquate. La foi chrétienne, en effet, n’est pas seulement une connaissance à conserver dans sa mémoire, mais une vérité à vivre dans  l’amour. C’est pourquoi, avec la doctrine de la foi, il faut garder aussi l’intégrité des coutumes, en particulier dans les environnements les plus délicats de la vie. L’adhésion de foi à la personne du Christ implique l’acte de la raison et la réponse morale à son don. À cet égard, je vous remercie pour tout l’engagement et la responsabilité que vous exercez dans le traitement des cas d’abus sur des mineurs par des clercs.
Le souci de l’intégrité de la foi et des coutumes est une tâche délicate. Pour bien mener une telle mission, il est important d’avoir un engagement collégial. Votre Congrégation valorise beaucoup la contribution des consulteurs et des commissaires, que je voudrais remercier pour leur précieux et humble travail ; et je vous encourage à poursuivre dans votre pratique de traiter ces questions  pendant le congrès hebdomadaire et celles qui sont plus importantes pendant la Session ordinaire ou plénière. Il faut promouvoir, à tous les niveaux de la vie ecclésiale, une juste synodalité. En ce sens, l’année dernière, vous avez opportunément organisé une réunion avec les représentants des Commissions doctrinales des Conférences épiscopales européennes, pour affronter collégialement certains défis doctrinaux et pastoraux. De cette manière, vous contribuez à susciter parmi les fidèles un nouvel élan missionnaire et une plus grande ouverture à la dimension transcendante de la vie, sans laquelle l’Europe risque de perdre cet esprit humaniste qu’elle aime pourtant et qu’elle défend. Je vous invite à continuer et à intensifier votre collaboration avec ces organes consultatifs qui aident les Conférences épiscopales et les évêques eux-mêmes dans leur sollicitude pour la saine doctrine, à une époque de changements rapides et de problématiques d’une complexité croissante.
Un autre apport que vous offrez au renouveau de la vie ecclésiale est l’étude sur la complémentarité entre les dons hiérarchiques et charismatiques. Selon la logique de l’unité dans la légitime différence – logique qui caractérise toute forme authentique de communion dans le peuple de Dieu –, les dons hiérarchiques et charismatiques sont appelés à collaborer en synergie pour le bien de l’Église et du monde. Le témoignage de cette complémentarité est aujourd’hui plus que jamais urgent et représente une expression éloquente de cette pluriformité ordonnée qui connote tout tissu ecclésial, ce reflet de la communion harmonieuse qui vit dans le cœur du Dieu un et trine. La relation entre dons hiérarchiques et dons charismatiques, en effet, renvoie à sa racine trinitaire, dans le lien entre le Logos divin incarné et l’Esprit-Saint, qui est toujours le don du Père et du Fils. C’est précisément cette racine, si elle est reconnue et accueillie avec humilité, qui permet à l’Église de se laisser renouveler en tout temps comme « un peuple dont l’unité découle de l’unité du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint », selon l’expression de saint Cyprien (De oratione dominica, 23). Unité et pluriformité sont le sceau d’une Église qui, mue par l’Esprit, sait s’engager d’un pas sûr et fidèle vers ce but que le Seigneur ressuscité lui indique au long de l’histoire. On voit bien ici comment la dynamique synodale, si elle est correctement comprise, naît de la communion et mène vers une communion toujours plus réalisée, approfondie et dilatée, au service de la vie et de la mission du peuple de Dieu.
Chers frères et sœurs, je vous assure de mon souvenir dans la prière et je compte sur la vôtre pour moi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous protège.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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