L’arme gagnante contre l’extrémisme, c’est le dialogue, fait observer le Saint-Siège, en précisant les exigences d’un dialogue authentique et fécond.
Le Saint-Siège a en effet été représenté au « Premier Forum des penseurs arabes » organisé à Abu Dhabi, sous l’égide du Centre des Emirats pour les études stratégiques et la recherche (ECSSR), par le secrétaire – numéro deux – du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le P. Miguel Angel Ayuso Guixot.
Seul intervenant non-musulman
Seul intervenant non-musulman, le P. Ayuso a parlé, dimanche matin, 17 janvier 2016, lors de la première session, sur le thème : « Dialogue interreligieux et extrémisme : les raisons et les remèdes ». Son intervention, en anglais, est diffusée par la Salle de presse du Saint-Siège : il y prône la « culture de la rencontre », soulignant le « rôle clef des responsables religieux », l’importance de la « sincérité du dialogue » et de la « prière ».
Le Grand mufti du Liban, Cheikh Abdoul Latif Daryan a aussi participé à cette session. Lors des autres sessions sont intervenus des représentants des Emirats arabes unis, de l’Egypte et du Maroc.
« Le dialogue, a fait observer le P. Ayuso, est une condition nécessaire pour la paix dans le monde, un devoir pour chacun de nous, alors que l’extrémisme semble prévaloir dans plusieurs régions et menace la sécurité de la planète. »
Culture de la rencontre et sincérité
Après avoir cité le message du pape François au Corps diplomatique, le 11 janvier dernier, il a souligné combien le pape encourage « la promotion d’une culture de la rencontre au sein d’une humanité blessée ».
« Il faut redire que l’extrémisme est incompatible avec les valeurs religieuses authentiques », a-t-il ajouté, comme en écho aux paroles du pape à la grande synagogue de Rome le même jour : « La violence de l’homme contre l’homme est en contradiction avec toute religion digne de ce nom, et en particulier les trois grandes religions monothéistes. »
Le P. Ayuso a insisté sur la responsabilité des leaders religieux et la sincérité du dialogue: « Les responsables religieux ont le devoir de s’engager avec franchise et de repérer les extrémistes qui propagent des visions idéologiques de la religion. La paix n’est pas seulement un don de Dieu, c’est un devoir personnel et social qui exige l’engagement de chacun et le dialogue doit être sincère. »
La prière, fondamentale
Le père Ayuso a conclu sur l’importance de la prière : « Les croyants n’ont pas de recette-miracle pour résoudre les problèmes du monde ; mais ils ont une grande ressource : la prière. Les croyants doivent donc prier. La prière est un trésor auquel ils doivent puiser selon leurs traditions respectives, pour demander les dons auxquels l’humanité aspire. »
CTV - OSSERVATORIO ROMANO
Abu Dhabi: le dialogue, l'arme gagnante contre l’extrémisme
Le Saint-Siège au Forum des penseurs arabes