Le pape François visite un camp de réfugiés, Bangui, République centrafricaine, novembre 2015

ANSA - DANIEL DAL ZENNARO

Les points chauds de la planète et les espérances du pape

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Les blessures à guérir et les engagements à tenir

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Le pape François dit son espérance quant à la guérison des blessures de la planète et la responsabilité de la communauté internationale à se mobiliser pour la paix : Golfe persique, Corée, Centrafrique, Chypre, Syrie, Libye, Irak, Yémen, Burundi, République démocratique du Congo, Soudan du Sud, Ukraine, Israël et Palestine.
Le pape a en effet reçu le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège ce lundi matin, 11 janvier 2016, pour le traditionnel échange des vœux. Il a repris le thème de son message du 1er janvier, Journée mondiale de la paix, invitant à « combattre l’indifférence pour construire ensemble la paix ».
« L’année qui vient de commencer s’annonce pleine de défis et beaucoup de tensions se sont déjà manifestées à l’horizon. Je pense surtout aux graves divergences surgies dans la région du Golfe persique, comme aussi à la préoccupante expérience militaire menée dans la péninsule coréenne. Je souhaite que les oppositions laissent place à la voix de la paix et à la bonne volonté de chercher des ententes », a dit le pape.
Mais il a aussi relevé des progrès : « «Dans cette perspective, je relève avec satisfaction que des gestes significatifs et particulièrement encourageants ne manquent pas. Je fais référence en particulier au climat de cohabitation pacifique dans lequel se sont déroulées les récentes élections en République centrafricaine et qui constitue un signe positif de la volonté de poursuivre le chemin entrepris vers une pleine réconciliation nationale. »
Autre point positif, Chypre : « Je pense, en outre, aux nouvelles initiatives engagées à Chypre pour assainir une division de longue date, et aux efforts entrepris par le peuple colombien pour dépasser les conflits du passé et obtenir la paix ardemment désirée depuis longtemps. Ensuite, nous regardons tous avec espérance les pas importants entrepris par la Communauté internationale pour atteindre une solution politique et diplomatique de la crise en Syrie, qui mette fin aux souffrances de la population, qui durent depuis trop longtemps. De même, les signes provenant de la Libye sont encourageants, ils font espérer un engagement renouvelé pour faire cesser les violences et retrouver l’unité du pays. »
Le pape a affronté la question du terrorisme : « D’autre part, il apparaît de plus en plus évident que seule une action politique commune et coordonnée pourra contribuer à endiguer le déferlement de l’extrémisme et du fondamentalisme, avec leurs aspects d’origine terroriste, qui font d’innombrables victimes, tant en Syrie, en Libye, que dans d’autres pays tels que l’Irak et le Yémen. »
Il a évoqué l’Afrique : « Que cette Année sainte de la miséricorde soit aussi une occasion de dialogue et de réconciliation orienté vers l’édification du bien commun au Burundi, en République démocratique du Congo et au Sud Soudan. »
Il a évoqué l’Ukraine : « Qu’elle soit surtout un temps propice pour mettre définitivement un terme au conflit dans les régions orientales de l’Ukraine. Le soutien que la Communauté internationale, chaque État et les organismes humanitaires, pourront offrir au pays à de multiples points de vue afin qu’il résolve la crise actuelle, est d’une importance fondamentale. »
« Mais le défi qui, plus que tout autre, nous attend est celui de vaincre l’indifférence pour construire ensemble la paix, qui demeure un bien à poursuivre sans cesse », a averti le pape avant d’évoquer la Terre sainte : « Malheureusement, parmi les nombreuses parties du monde bien-aimé qui la désirent ardemment, il y a la Terre que Dieu a aimée et choisie pour montrer à tous le visage de sa miséricorde. Mon souhait est que cette nouvelle année puisse guérir les blessures profondes qui séparent Israéliens et Palestiniens et permettre la cohabitation pacifique de deux peuples qui – j’en suis sûr – du fond du cœur, ne demandent rien d’autre que la paix ! »
Deux programmes internationaux
Le pape a évoqué spécifiquement deux rendez-vous internationaux : « L’Agenda de Développement adopté en septembre dernier par les Nations unies pour les quinze prochaines années, qui affronte beaucoup des problèmes qui poussent à la migration, comme aussi d’autres documents de la Communauté internationale pour gérer la question migratoire, pourront trouver une application cohérente aux attentes s’ils savent remettre la personne au centre des décisions politiques à tous les niveaux, voyant l’humanité comme une seule famille et les hommes comme des frères, dans le respect des différences réciproques et des convictions de conscience. »
Et le Sommet de mai 2016 sur les interventions humanitaires : « Le Saint-Siège souhaite que le Premier Sommet humanitaire mondial convoqué en mai prochain par les Nations unies puisse réussir, dans le triste tableau actuel de conflits et de catastrophes, dans son intention de mettre la personne humaine et sa dignité au cœur de chaque réponse humanitaire. Il faut un engagement commun qui renverse résolument la culture du déchet et de l’offense à la vie humaine afin que personne ne se sente dédaigné ou oublié et que d’autres vies ne soient pas sacrifiées à cause du manque de ressources et, par-dessus tout, de volonté politique. »
Mettre en œuvre les accords de 2015
Le pape a souligné des accords conclus en 2015 et qui « font beaucoup espérer pour l’avenir », dont l’accord sur le nucléaire iranien « qui, je l’espère, contribue à favoriser un climat de détente dans la région ». Et « la conclusion de l’accord attendu sur le climat, au cours de la Conférence de Paris » : « Il s’agit d’une entente significative qui représente un résultat important pour la Communauté internationale tout entière et qui met en lumière une forte prise de conscience collective à propos de la grave responsabilité que chacun, individus et nations, a de préserver la création, en promouvant une “culture de protection” qui imprègne toute la société. »
Le pape espère que l’essai sera transformé : « Il est maintenant fondamental que les engagements pris ne soient pas seulement une bonne intention, mais constituent pour tous les États une obligation effective à réaliser les actions nécessaires pour sauvegarder notre Terre bien-aimée, au profit de l’humanité tout entière, surtout des générations à venir. »
A. Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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