Tout amour ne vient pas de Dieu, mais Dieu est le « véritable amour ». Voici la pensée, inspirée par la liturgie de ce vendredi 8 janvier (en Italie : 1 Jn 4, 7-10 et Mc 6, 34-44), sur laquelle le pape François a centré l’homélie de la messe célébrée dans la chapelle de la maison Sainte-Marthe. Dieu, a redit le pape, aime toujours et aime le premier, peu importe combien nous sommes pécheurs.
Qu’est-ce que le véritable amour ?
Dans sa première Lettre, l’apôtre Jean, fait observer le pape, initie une longue réflexion sur les deux commandements principaux de la vie de foi : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. L’amour en soi « est beau », assure le pape, mais un amour sincère « devient fort et grandit dans le don que l’on fait de sa vie ».
« Ce mot « amour » est souvent employé mais on ne sait pas ce qu’il signifie exactement. Qu’est-ce que l’amour ? Parfois, nous pensons à l’amour des feuilletons télévisés ; non ! Cela ne ressemble pas à l’amour. Ou encore l’amour peut paraître un enthousiasme pour une personne et puis… il s’éteint. D’où vient le véritable amour ? Celui qui aime a été engendré par Dieu, parce que Dieu est amour. Jean ne dit pas : « Tout amour est Dieu » ; non ! « Dieu est amour ». »
L’année du pardon
Jean souligne une caractéristique de l’amour de Dieu : il aime « le premier ». La liturgie de ce jour en donne la preuve dans la scène de l’Évangile de la multiplication des pains : Jésus regarde la foule et en « a compassion », ce qui, précise le pape, « n’est pas la même chose qu’avoir de la peine ». Parce que l’amour que Jésus éprouve pour les personnes qui l’entourent, « le porte à « souffrir avec » elles, à s’impliquer dans la vie des gens », explique-t-il. Et cet amour de Dieu, qui précède toujours celui de l’homme, se manifeste de bien des façons, « de Zachée à Nathanaël en passant par le fils prodigue ».
« Quand nous avons quelque chose sur le cœur et que nous voulons demander pardon au Seigneur, c’est lui qui nous attend pour nous donner son pardon. Cette Année de la miséricorde, c’est aussi un peu cela : que nous sachions que le Seigneur nous attend, chacun de nous. Pourquoi ? Pour nous embrasser. Rien d’autre. Pour nous dire : « Mon fils, ma fille, je t’aime. J’ai laissé crucifier mon Fils pour toi ; voilà le prix de mon amour. » C’est cela, le cadeau de l’amour. »
« Il te fera taire en t’embrassant »
« Le Seigneur m’attend, le Seigneur veut que j’ouvre la porte de mon cœur. » Nous ne devons jamais perdre cette certitude, insiste le pape François. Et lorsque vient le scrupule de ne pas se sentir digne de l’amour de Dieu, « c’est mieux, s’exclame le pape, parce qu’il t’attend tel que tu es et non comme on te dit qu’il faut faire. »
« Aller au Seigneur et lui dire : « Mais tu sais, Seigneur, que je t’aime. » Ou bien, si je ne me vois pas le dire comme cela : « Tu sais, Seigneur, que je voudrais t’aimer, mais je suis tellement pécheur. » Et il fera ce qu’il a fait avec le fils prodigue qui avait dépensé tout son argent dans les vices : il ne te laissera pas terminer ton discours, il te fera taire en t’embrassant. C’est l’étreinte de l’amour de Dieu. » »
© Traduction de Zenit, Constance Roques
Dieu fait taire le pécheur en l’embrassant, homélie
Messe du 8 janvier à Sainte-Marthe