« Je vous invite à rester devant la crèche, parce que là, la tendresse de Dieu nous parle. Là, on contemple la miséricorde divine, qui s’est faite chair humaine et qui peut attendrir notre regard », exhorte le pape François. Une tendresse qui « ne s’impose jamais par la force ».
Le pape François a reçu en audience les donateurs de la crèche et de l’arbre de Noël installés place Saint-Pierre, ce vendredi 18 décembre, dans la salle Paul VI du Vatican.
Il s’agit des délégations provenant de la province de Trente et des communes bavaroises de Hirschau, Schnaittenbach et Freudenberg.
Le pape François rappelle aussi la tradition franciscaine de la crèche en disant : « Il désirait, nous disent les Sources franciscaines, « faire mémoire de cet Enfant qui est né à Bethléem », pour pouvoir « d’une certaine façon, entrevoir avec les yeux du corps la gêne dans laquelle il s’est trouvé parce que lui manquaient les choses nécessaires à un nouveau-né ». Dans cette scène, en effet, « on honore la simplicité, on exalte la pauvreté, on loue l’humilité » (p. 468-469). »
Il souligne surtout que « la crèche nous dit en outre qu’Il ne s’impose jamais par la force. Souvenez-vous bien de cela, vous, les enfants et les plus jeunes : le Seigneur ne s’impose jamais par la force ».
A.B.
Allocution du pape François
Chers frères et sœurs bonjour !
Je vous souhaite cordialement la bienvenue et je vous remercie pour les cadeaux que vous avez préparés. Ils sont très beaux ; et cela donne de la joie de penser que vous ne les présentez pas seulement au pape et aux pèlerins qui pourront les admirer, mais surtout au Seigneur Jésus : parce que c’est lui que nous fêtons !
Je remercie pour leurs courtoises intentions, pour leur aide et leurs projets Mgr Voderholzer et Mgr Bressan, Madame Merk, Monsieur Falk et Monsieur Thun. Et je vous salue tous : les Autorités des communes bavaroises de Hirschau, Schnaittenbach et Freudenberg, qui ont donné l’arbre de Noël ; les représentants de la Province de Trente qui ont monté la crèche avec l’archidiocèse. Je voudrais aussi remercier les petits « artistes » qui ont décoré le sapin et les féliciter : vous êtes encore très jeunes, mais vous exposez déjà vos œuvres sur la place Saint-Pierre ! Et c’est beau ! Courage ! En avant ! Michel-Ange a commencé comme cela !
Les décorations que vous avez installées, grâce à l’œuvre de la « Fondation Lene Thun » représentent vos rêves. Ces désirs que vous portez dans vos cœurs sont maintenant à la meilleure place, parce qu’ils sont près de l’Enfant de Bethléem : ils lui sont confiés, à lui qui est venu pour « habiter parmi nous » (Jn 1,14). Jésus, en effet, n’est pas simplement apparu sur la terre, il ne nous a pas consacré un peu de son temps, mais il est venu partager notre vie, accueillir nos désirs. Parce qu’il a voulu, et il veut toujours, vivre ici, avec nous et pour nous. Notre monde, qui est devenu son monde à Noël, lui tient à cœur. C’est ce que nous rappelle la crèche : Dieu, dans sa grande miséricorde, est descendu vers nous pour rester durablement avec nous.
La crèche nous dit en outre qu’il ne s’impose jamais par la force. Souvenez-vous bien de cela, vous, les enfants et les plus jeunes : le Seigneur ne s’impose jamais par la force. Pour nous sauver, il n’a pas changé l’histoire en réalisant un miracle grandiose. Il est venu, au contraire, en toute simplicité, humilité et douceur. Dieu n’aime pas les révolutions imposantes des puissants de l’histoire, et il n’utilise pas de baguette magique pour changer les situations. En revanche, il se fait petit, il se fait petit enfant, pour nous attirer avec amour, pour toucher nos cœurs par son humble bonté ; pour secouer, par sa pauvreté, ceux qui se fatiguent à accumuler les faux trésors de ce monde.
C’étaient là les intentions de saint François quand il a inventé la crèche. Il désirait, nous disent les Sources franciscaines, « faire mémoire de cet Enfant qui est né à Bethléem », pour pouvoir « d’une certaine façon, entrevoir avec les yeux du corps la gêne dans laquelle il s’est trouvé parce que lui manquaient les choses nécessaires à un nouveau-né ». Dans cette scène, en effet, « on honore la simplicité, on exalte la pauvreté, on loue l’humilité » (p. 468-469). Je vous invite donc à rester devant la crèche, parce que là, la tendresse de Dieu nous parle. Là, on contemple la miséricorde divine, qui s’est faite chair humaine et qui peut attendrir notre regard.
Mais surtout, il désire faire bouger nos cœurs. C’est beau que soit présente, dans cette crèche, une figure qui saisit aussitôt le mystère de Noël. C’est ce personnage qui accomplit une œuvre de bien, en se penchant pour aider une personne âgée. Non seulement il regarde Dieu, mais il l’imite aussi, parce que, comme Dieu, il se penche avec miséricorde vers celui qui est dans le besoin. Puissent vos cadeaux, qui seront illuminés ce soir, attirer beaucoup de regards et surtout raviver dans la vie la vraie lumière de Noël ! Je vous remercie. Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi ! Merci.
© Traduction de Zenit, Constance Roques