La fête juive de Hanouka exprime la « victoire de la Lumière de la Torah qui brillera envers et contre tout », explique Yvonne Schneider-Maunoury.
Mme Schneider-Maunoury a présenté cette fête lors de la réunion de l’association diocésaine Marie Fille de Sion, à Paris, le 7 novembre dernier.
Nous publions ce texte avec l’aimable autorisation de l’auteur et de l’association.
Yvonne Schneider-Maunoury a découvert que « Jésus était juif » à 30 ans. Elle a beaucoup travaillé avec les Sœurs de Sion, et elle a suivi une formation des chrétiens au judaïsme. Maintenant, elle enseigne au Collège des Bernardins, et aussi au Congo.
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Hanouka est une fête rabbinique, comme Pourim, instituée deux siècles avant notre ère, pour célébrer la résistance des Juifs aux armées d’Antiochus Epiphane.
Le mot Hanouka vient d’une racine hébraïque qui veut dire consacrer, dédicacer, mais qui est aussi celle de l’éducation, de la « transmission ». On fait mémoire non pas tellement d’une victoire guerrière, mais bien plus, de cette victoire de la Lumière de la Torah qui brillera envers et contre tout.
En 175 avant J.-C., Antiochus Epiphane, qui se fait appeler « le glorieux » ou « Je suis l’apparition de dieu », pille les richesses du Temple et décide que le sacerdoce ne sera plus héréditaire. On pillera le Trésor du Temple pour financer la charge de grand-prêtre.
Cette hellénisation est une forme de paganisation. On en arrivera à jouer au ballon dans la cour du Temple… Il fallait donc un sursaut, une résistance à cette oppression, un retour des Judéens à leur vraie foi.
C’est le soulèvement des frères Maccabées, qui se termine, au bout de trois ans, par un triomphe. Les Juifs récupèrent le mont du Temple, se préparent à la Purification et à la nouvelle inauguration du Temple, et pour cela, à ranimer le chandelier à sept branches.
C’est alors que se produit le miracle de la fiole d’huile : une quantité d’huile à peine suffisante pour une journée va durer huit jours, le temps de refaire de l’huile « sainte ».
Aujourd’hui, Hanouka est symbolisée par la hanoukkia : un chandelier à huit branches + le shamash (serviteur). Chaque jour, chaque juif, allume chez lui une lumière de plus : une, puis deux…
La lampe, c’est le corps, la mèche, c’est l’âme de l’homme, l’huile ce sont les Mitsvot [613 commandements, ndlr], la flamme vient de Dieu et la Lumière est celle de la Torah qui éclaire le monde.
Plus l’homme accomplit de Mitsvot, plus l’homme éclaire le monde. Faire briller la lumière est un défi constant. Ces huit jours sont un temps messianique.
Lors de Hanouka, on joue aussi à la toupie, un rite qui date du Moyen Âge où il était « important » de rester éveillé contre les attaques éventuelles. Les lettres inscrites sur la toupie permettent de raconter le miracle de la Lumière qui ne s’éteindra pas.
A Hanouka, on célèbre cette victoire de la culture juive sur la culture grecque, ou sur toute culture étrangère. Israël se souvient de la victoire des faibles sur les forts, de la victoire de Dieu sur les persécuteurs, du lien existentiel entre La Terre d’Israël, Eretz, et la diaspora, en exil, la Galout.
Cette année, Hanouka tombe du 6 au 14 décembre.