« Nous, croyants, nous devons penser que le bien l’emportera toujours », a déclaré Mgr Angelo Becciu, au lendemain des attentats de Paris.
Le substitut pour les Affaires générales de la secrétairerie d’État du Vatican a répondu aux questions du quotidien italien Corriere della Sera le 21 novembre 2015.
« Les forces du mal ne l’emporteront pas », a dit Mgr Becciu en citant les paroles de l’Évangile de saint Matthieu. « Nous ne devons pas nous laisser conditionner par les menaces, a-t-il ajouté. Continuons à vivre normalement, ne permettons pas à ceux qui veulent détruire notre liberté, nos modes de vie, de les changer. »
Le diplomate du Vatican et ancien nonce en Angola et à Cuba a affirmé que l’idée de suspendre l’Année sainte de la miséricorde n’a jamais été envisagée. Cette « hypothèse » « ne nous a jamais traversé l’esprit », a-t-il dit. « Il faut maintenir les programmes déjà établis, si l’on parle d’une expression de foi comme le Jubilé de la miséricorde », a ajouté Mgr Becciu.
« Nous avons une grande confiance (…) dans les mesures que les autorités italiennes sont en train de mettre en place, a-t-il dit. La collaboration avec les hommes qui, au Vatican, s’occupent de la sécurité est excellente. »
En même temps, Mgr Becciu a noté que « des inquiétudes » existent : « ne pas en avoir relèverait de l’inconscience ». « Nous sommes conscients des dangers, a-t-il dit. Mais (…) nous nous préparons à faire face à la situation de manière sereine et en toute confiance. »
« Nous prenons exemple sur le pape François, a affirmé Mgr Becciu. Mercredi il a fait l’audience comme toujours, il a approché les personnes, s’est même arrêté pour boire un thé qu’on lui tendait… »
Cependant, Mgr Becciu a noté qu’il y avait moins de monde lors de l’audience générale. « C’est normal ces jours-ci, a-t-il dit, il faut comprendre, donner le temps. J’imagine que peu à peu la peur diminuera… Et de toute façon, même si l’affluence à Rome devait diminuer, pas de raison d’être inquiets : rappelons que c’est le pape qui a voulu que le Jubilé ait lieu dans toutes les Églises locales, que l’on ouvre une Porte sainte dans chaque diocèse. »
En ce qui concerne les mesures spéciales de sécurité prévues pour le Jubilé, Mgr Becciu a expliqué que certaines mesures avaient été envisagées « avant les attentats de Paris ». Il s’agit de l’enregistrement pour toutes personnes et pour les groupes qui souhaitent « passer le seuil de la Porte sainte ou pour assister aux grands événements ». Ce serait « bien » de « savoir qui vient », a dit Mgr Becciu, et d’« accompagner les pèlerins durant les célébrations ».
« Certaines procédures particulières sont à l’étude pour les visiteurs à l’intérieur du Vatican, a-t-il ajouté. Il y aura plus de contrôles sur les gens qui entrent, individus et groupes. Nos fidèles, les pèlerins, comprendront que c’est pour leur bien et la tranquillité de tous. »
Le substitut pour les Affaires générales de la secrétairerie d’État du Vatican a répondu également à la question de la sécurité du pape François durant son voyage africain.
« Quand le voyage a été programmé, la situation n’était pas la même, a-t-il avoué, mais le pape François est décidé à y aller et il ne veut pas manquer à ses promesses. » « Les communautés chrétiennes nous attendent, les gens attendent la visite du pape comme un encouragement à faire la paix », a ajouté Mgr Becciu.
Il a dit que « le programme de la République centrafricaine » était « confirmé, sauf imprévus qui obligeraient à changer d’avis, même au dernier moment ».
Mgr Becciu a noté qu’il comprenait « la difficulté des parents et enseignants » à expliquer aux enfants ce qui était arrivé à Paris et dans d’autres pays attaqués par les terroristes.
« Je suggérerais de ne pas cacher ce qui est arrivé, a-t-il dit, mais, en ces moments terribles, de transmettre calme et courage : aller au cinéma ou aux jardins comme avant, trouver les mots justes pour qu’ils continuent à dormir la nuit… »
Avec une traduction d’Océane Le Gall