Pope Francis washes his hands after planting a tree during a visit to the United Nations Office in Nairobi

ANSA - DANIEL DAL ZENNARO

Changements climatiques : ne manipulez pas l’information !

Discours au Programme de l’ONU pour l’environnement

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« Ne manipulez pas l’information » quant aux changements climatiques, avertit le pape François dans un discours prononcé en espagnol au quartier général du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) à Nairobi, ce jeudi 26 novembre 2015.

Trois objectifs pour Paris

« Dans quelques jours, commencera à Paris une importante rencontre sur le changement climatique, où la communauté internationale, en tant que telle, se confrontera de nouveau à cette problématique. Ce serait triste et j’ose le dire, catastrophique, que les intérêts particuliers l’emportent sur le bien commun et conduisent à manipuler l’information pour protéger leurs projets », déclare le pape.

Au contraire, il attend de Paris (30 novembre-11 décembre) un accord qui morde sur le réel : « J’espère que la COP21 débouchera sur la conclusion d’un accord global et ‘‘transformateur’’ fondé sur les principes de solidarité, de justice, d’équité et de participation, et qui oriente vers la réalisation de trois objectifs, à la fois complexes et interdépendants : l’allègement de l’impact du changement climatique, la lutte contre la pauvreté et le respect de la dignité humaine. » Il appelle une nouvelle fois à éviter les effets d’annonce sans lendemain.

En vue de ce « changement de direction », le pape réclame « un engagement substantiel à travers l’éducation et la formation ».

Il affirme la responsabilité commune universelle et inéluctable : « Aucun pays ne peut agir en marge d’une responsabilité commune. »

Le cri des hommes et de la terre

Pour ce qui est spécifiquement de l’Afrique, le pape dénonce l’exploitation des richesses naturelles : « Le commerce illégal de diamants et de pierres précieuses, de métaux rares ou de valeur stratégique, du bois et de matériel biologique, ainsi que de produits d’origine animale, comme dans le cas du trafic d’ivoire et le massacre des éléphants qui lui est relatif, alimente l’instabilité politique, le crime organisé et le terrorisme. Cette situation est aussi un cri des hommes et de la terre qui doit être entendu par la Communauté internationale. »

Dénonçant d’autres formes d’exploitation, le pape fustige à nouveau la « mondialisation de l’indifférence ». Et ses conséquences : violence, drogue, perte d’identité…

Il souhaite que l’urbanisation aille de pair avec le « développement » et « l’intégration ». Il rappelle les « trois T » : le droit à une Terre, un Toit, un Travail !

Il invite à regarder vers l’horizon de Habitat-III à Quito (2016) et celui de la 10e et très prochaine Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, organisée à Nairobi.

Le pape insiste aussi sur la priorité politique d’une culture de la santé.

Avant son discours, le pape a planté un arbre : un geste hautement symbolique, notamment de la lutte contre la désertification. Avant son départ, il a offert au siège de l’ONU une gravure de Natale Bonifacio (1537/1538-1592), représentant l’érection de l’obélisque de la place Saint-Pierre, et il s’est retiré sous les ovations.

Le texte complet de l’allocution prononcée par le pape se trouve ici.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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